lundi 31 décembre 2007

Le bilan d'Alex

J'ai passé cette année en compagnie de ce blog et surtout en la vôtre! Et c'est un quotidien extraordinaire. J'ai pu rencontrer des gens attachants et sympathiques qui me connaissaient déjà; je pense à Kathy, Benoît, Véro... et les fidèles de québécois.eu, Shandara, Béo, et les autres, celles qui ont poussé Danielle à continuer - et crisse que j'étais de votre bord!

Je pense également à ceux qui passent régulièrement et que je connais par mes petites visites par chez eux.

Et, bien sûr, je pense à celles et ceux qui ont une relation inter et extra-blog avec Danielle.

Et j'ai hâte de vivre la suite.

Alex.

Bilan de l'année qui s'achève

Les moments difficiles de mon année 2007:

- un début de déprime nostalgique... à m'apitoyer sur mon triste sort d'expatriée et à chercher ce que je pourrais bien faire pour sortir de cet isolement;

- l'absence de ma grande fille, qui, pour la première fois n'est pas venue nous visiter... et que je n'ai vu qu'à quelques reprises au Québec à travers la tornade de visites, de retrouvailles et d'émotions;

- le diagnostic de sclérose en plaques tout récent de mon père... qui a beaucoup de mal à supporter l'inactivité;

- la mauvaise tête de Kevin à refuser à tout prix de me permettre de fabriquer, avec son aide, un pain au levain digne de ce nom... ce qui le met maintenant dans un état critique... en raison de son odeur plus que présente et de son manque de détermination, Kevin sera exécuté au prochain échec...


Les bons moments de mon année 2007:

- La création de mon blog est en première position, bien sûr... c'est ce qui m'a permis de sortir de cette période noire, de m'épanouir dans ce que j'ai toujours aimé faire, de me valoriser et surtout de voir la fierté briller dans les yeux de mon homme lorsqu'il lit vos commentaires;

- mon voyage au Québec a également été un des points forts de cette année; moi qui n'avais aucune photographie de mon pays; qui n'avait jamais revu la ville dans laquelle j'avais grandi depuis une quinzaine d'années; qui n'avait pu faire visiter ma patrie à celui qui partage toute ma vie... j'ai pu combler toutes ces brèches et me fabriquer une assise beaucoup plus solide; un voyage qui a également donné l'occasion à Olivier de revoir son père dont il s'ennuyait beaucoup;

- la fête de la St-Jean en compagnie de trois autres québécois;

- les visites, à trois reprises, de membres de ma famille;

- les rencontres que j'ai pu faire par le biais de mon blog... les personnes rencontrées en vrai, avec qui nous avons partagé un repas... celles avec qui je communique depuis le début... ou depuis longtemps, celles dont j'ai fait la connaissance grâce à ce blog qui a provoqué ce lien;

- une augmentation de nos sorties, de randonnées... le début de mon fitness matinal grâce auquel j'ai pu retrouver une partie de ma forme;

- l'évolution de mon goût pour la cuisine maison; mon envie d'arriver à tout faire, les défis que je me suis lancés, les encouragements et le soutien d'Alex; qui m'ont aidée à réussir une grande partie de ce que j'ai tenté... et ne m'ont pas empêchée d'en rater une autre platement... mais bon!

- ma décision de rester en France et de demander ma naturalisation afin de mettre un terme à tout ça... cesser de me sentir étrangère dans un pays où je me suis mariée, où j'ai eu des enfants, où je partage un bonheur avec l'homme que j'aime depuis maintenant plus de 6 ans!

------------------------------------------------

Un bilan positif pour une belle année qui se termine aujourd'hui!

Ce soir, nous nous étoufferons de dinde aux marrons et de bûche aux noix avant d'aller faire exploser quelques pétards et ainsi participer à cette tradition débile de notre coin de pays!

Et à minuit, une nouvelle année naîtra... avec son cortège de hauts et de bas, de déceptions et de bonnes surprises, de belles découvertes et de tout ce qui fait que le monde tourne et que la vie passe... ce qui est, à la fois, une horreur et une bénédiction...

dimanche 30 décembre 2007

Pipi au lit... ce n'est pas fini!!

Il y a environ deux semaines, Nana a recommencé à faire pipi au lit la nuit... Pas à toutes les nuits, mais une sur deux; ou plutôt deux sur trois!

Elle en est très honteuse, pauvre choupette! Elle vient nous voir la nuit, mouillée... se déshabille et se glisse entre nous; profitant tout de même un peu de la possibilité d'aller squatter le lit de papa-maman.

A notre grand étonnement, vers quatre heures du matin, ce ne fut pas Nana qui vint nous réveiller mais un Mimi tout penaud, humide et promenant une odeur d'urine plutôt forte...

- J'ai fait pipi, maman...

- C'est pas grave... enlève ton pyjama...

Au matin, Nana, qui était restée au sec toute la nuit, a accueilli la nouvelle urinaire de son grand frère avec un enthousiasme impressionnant!

- Regarde, papa! Mimi, il a fait pipi ici (elle montre l'énorme tache maculant le matelas de l'accusé) et ici, et il a fait une petite goutte ici!!!! Et Nana elle a pas fait pipi!!!

Pauvre Mimi... qui la regardait décortiquer son énurésie... dans laquelle j'avais d'ailleurs marché en sortant du lit... puisqu'il avait retiré son pyjama juste à côté de moi... et l'avait laissé en petit tout tout frémissant de puanteur...

mercredi 26 décembre 2007

C'est donc bon, du bon jambon

- Maman, qu'est-ce qu'on mange, ce soir?

- Du jambon, Nana...

- Ah... Du jambon de quoi?

- Ben... Du jambon!!!

- Du jambon de quoi???

- Du jambon de jambon!! Qu'on mange avec des légumes!

- Mais c'est du jambon de quoiiiiiiiiiiiiii???

- Regarde!!

- Aaaah!!! C'est du jambon de viande!!! Ca, j'aime ça, le jambon de viande!

Ah... bon!

mardi 25 décembre 2007

Noël blanc!!

Noël glacé... tout en dentelles, en frou-frous irréels...

Givre accumulé, alourdi, tombant en fine poudre étincelante sur un sol gelé... créant l'illusion de la neige autour des arbres fantomatiques...

Noël givré... branches tombantes pleines de gouttes humides transies par le froid de ce désert glacé... 
Les rues sont vides... le froid intense couvre de milliers d'aiguilles tout ce qu'il peut atteindre...

Tout est paisible, figé... paysage féérique, fascinant... même effrayant par son absence de couleurs...

Le lit est accueillant; la couette épaisse... après un 25 décembre plutôt calme, nous dormirons comme des loirs ce soir...

lundi 24 décembre 2007

Joyeux... hips!! Noël!!!

Ce soir, à minuit...

... peut-être que vous serez en famille, vous souhaitant un joyeux Noël retentissant, le ventre plein de foie gras, d'huîtres, de dinde farcie, de bûche, de petits fours; champagne, ou crémant, ou mousseux à la main; les yeux occupés à regarder les enfants à demi endormis mais bravant cette envie de sommeil pour jouer encore quelques heures, quelques minutes avec leurs cadeaux qui, bien que ne correspondant pas toujours à la liste envoyée au père Noël, sont autant de surprises contribuant à leur rappeler, dans quelques années, que l'enfance, c'était bien, quand même...

... peut-être que vous serez seul puisque vos enfants, ne pouvant être partout à la fois, ont décidé d'aller chez les beaux-parents, ou chez celui ou celle dont vous êtes séparé... ou peut-être que vous êtes seul par choix... ou parce que vous n'avez ni famille, ni amis... ou que vous êtes en résidence pour personnes âgées... à passer une longue soirée à vous souvenir des Noël de votre enfance que personne, jamais, n'a envie de vous entendre raconter...

... peut-être que vous serez dans votre belle-famille, à des milliers de kilomètres de vos parents, de votre grande fille, de vos frères et soeurs... expatriés restés à l'étranger comme moi, ou qui trichent en partant en voyage... d'autres qui ont eu la chance de rentrer cette année passer les fêtes dans leur famille...

... que vous correspondiez à l'une ou l'autre de ces situations... que vous abordiez cette soirée avec appréhension ou une hâte incontrôlable d'y être enfin... je vous la souhaite belle, féérique et surprenante!
Joyeux Noël à vous tous!!!

samedi 22 décembre 2007

De la neige!!!

Il neige!!!!!!!!!!!

Notre première tempête - et peut-être la seule - de l'hiver!

Je suis sortie avec les enfants afin de me rendre au supermarché... et nous avons dû batailler afin de voir à travers le nuage permanent de trois flocons qui dansaient devant nos yeux ébahis!

Je vous affirme même qu'à une reprise - mais quelle reprise! - j'ai marché sur de la neige! Si, si... une petite flaque neigeuse se trouvait là et j'ai posé mon pied dessus! Je me prends déjà pour une inuit! Vivement les bonshommes de neige et les igloos!

Au supermarché, les enfants furent à la hauteur de leur réputation... c'est-à-dire qu'après avoir insisté pour prendre chacun un caddy, ce fut une interminable compétition... à qui ferait tomber le plus de dames âgées faisant leurs préparatifs pour lundi... et c'est Jérémie qui l'a emporté! Le plus dangereux... et c'est également lui qui est resté puni le plus longtemps en arrivant!

A la caisse, à mesure que je rangeais, Mimi - encore lui - a remis des objets sur le tapis, ce qui a donné lieu à des explications très cocasses entre le caissier et moi... et, voyant que je m'apprêtais à commettre l'irréparable puisque je fixais mon fils d'un regard de prédateur affamé... le jeune homme me crut complaisamment et ne me refit pas payer...

Au retour, si on observait attentivement le vide... il était possible de voir que la tempête de neige faisait encore rage...

A un moment, j'ai effleuré la branche d'un arbre... et je vous jure qu'une avalanche d'au moins 8 flocons s'est abattue sur moi, mettant mon existence en danger!!!

Les québécois peuvent bien se tenir!!! De la neige, on en a aussi!!!

Je l'ai vue!!!

Les douleurs sensuelles

Que dire, que faire lorsque la plus jeune représentante de votre progéniture...

... après avoir couru, crié, hurlé...

... après s'être brossé les dents en arrosant tout et vous avoir regardé stoïquement vous mouiller les pieds en venant la prendre pour la mettre en pyjama...

... après avoir sauté sur son lit en ignorant vos incessants "Couchez-vous!!!!", tout en riant...

... après tout ça...

... elle vous regarde tout doucement suite aux baisers, aux tendres caresses... et vous dit...

-Moi, maman, j'ai mal dans tous les sens... Querrhorreur!

Après avoir hésité entre la dépecer et la servir pour le repas de Noël et rire aux éclats de cette sortie peu commune et surtout peu adaptée à la situation...

-Veux-tu que je te dise, moi, pourquoi t'as mal dans tous les sens???

En fait, moi aussi j'ai mal... A l'ouïe, surtout...

Quelle horreur!

jeudi 20 décembre 2007

Sous le givre...

Pour la première fois depuis que le thermomètre a débuté sa descente vers les enfers glacés de l'hiver, le givre n'a pas fondu... Il est encore là, blanchissant tout comme si un sortilège de vieillissement avait touché mon village...
Herbe verte et feuilles d'automne recouvertes de... on dirait presque, tels des objets oubliés aux quatre coins d'un grenier d'antan... meubles et vêtements d'un autre âge aux couleurs pâlies par une couche de poussière et de toiles d'araignée... se volatilisant sous forme de brume éthérée lorsque la vie y refait surface...

Le soleil est pourtant là... mais d'une telle timidité que ses rayons ne font qu'à peine effleurer les toitures... sans les toucher réellement... sans leur offrir toute la chaleur dont il est capable...

Les odeurs vaporeuses des feux de bois viennent charmer mon odorat... et j'ai des envies de café chaud et de gâteaux moelleux...

D
es poèmes de Nelligan me viennent à l'esprit, appelant d'un souffle la neige qui viendra peut-être... si on la désire assez...

"Ah comme la neige a neigé
Ma vitre est un jardin de givre..."

mercredi 19 décembre 2007

Les gras trans sont arrivés en France!

La première fois que j'ai entendu parler de gras trans, j'étais déjà installée en France depuis quelques mois; voire un an... C'est ma soeur, ou ma mère, qui m'avait mise au courant de ça; mais c'est vite tombé dans l'oubli puisqu'ici, on n'en parlait pas.

Il y a environ un an, je m'amusais à dire à ma grande soeur qu'elle était bien malchanceuse parce que nous, en France, nous n'avions pas ça, des gras trans!

Ironique, bien sûr!!!

Mais avec tout ça, je ne savais même pas ce que c'était exactement!!! A part que c'était une sorte de gras très dangereux et très consommé...

Mais...

... les gras trans sont arrivés en France!!!

Et j'ai enfin compris en quoi ils consistaient!!! C'est, tout simplement, toute huile végétale à laquelle on ajoute de l'hydrogène dans le but de la rendre solide...

Bien que faite à partir de gras végétal, l'hydrogène la transforme à un point qui favorise la mutation des cellules et la rend plus néfaste pour nos artères que le gras animal...

C'est une matière grasse qui ne rancit pas, qui est bon marché, qui fond très doucement... et qui tient bien!

On s'en sert dans tout ce qui est industriel ou presque... Les viennoiseries, les biscuits, les gâteaux, les crèmes, les garnitures... les pâtes à tarte... c'est ce qui fait tenir les panures sur la viande... Moi qui me demandais comment on faisait pour que ça tienne bien!!!

Résultat: Mangez maison le plus possible! Favorisez les huiles végétales et si vous avez absolument besoin d'un gras solide... le beurre est encore meilleur que la végétaline ou la margarine!

A noter, cependant, qu'il existe des margarines non-hydrogénées, comme la Becel; et c'est écrit sur le pot!

Et si vous n'avez pas le temps de cuisiner, lisez les ingrédients utilisés dans la confection de vos petites gâteries et évitez toutes les graisses hydrogénées!

Portez une attention toute particulière aux goûters des enfants... J'estime que 90% de ceux-ci contiennent des gras trans... Les chocolats, les gâteaux, les cookies... c'est ce qui permet de les vendre à moindre prix!

samedi 15 décembre 2007

Le tragique dans le sang

Nous marchons vers la ville... Nana court devant moi...

- Attends-moi, Nana! Ici, il peut y avoir des voitures!!!

- Ah oui!  Et si je vais là, je vais me faire écraser!

- Oui, c'est ça!

- Et moi j'aurais plus de Nana! Je vais être toute cassée! Et moi je vais crier que je veux ma maman!!! Et j'aurai plus mes pieds et je vais marcher comme ça! (Elle marche sur la pointe des pieds, imitant j'imagine le piétinement des moignons sanglants!) Et toi tu me ferais des caresses, hein, maman?

- Mais oui, Nana! Mais ça n'arrivera pas, puisque tu fais attention!

Le sens du drame!!! On l'a ou on l'a pas!!

Ma fille sera peut-être comédienne...

mercredi 12 décembre 2007

Les yeux grands ouverts

Se sentir fatiguée... épuisée...

... savoir au fond de soi que l'on va s'endormir sitôt l'oreiller frôlant de son doux glissement frais et cotonneux notre visage vieillissant...

Puis... une fois cette étape franchie, se rappeler que le pain préparé en soirée et laissé à refroidir sur une grille y est encore... et que si on ne le range pas... il sera tout sec le lendemain!!!

Se relever péniblement, émerger de l'assoupissement bienheureux sur lequel nous voguions paresseusement... et mener à bien cette tâche en grommelant!

Et c'est là que l'injustice... que la terrible réalité survient!

Nous ne pouvons plus fermer l'oeil!

Bon... on se laisse aller... on se couche... les yeux fermés...

Et qu'est-ce que nous ferons demain? Quel sera donc le menu du réveillon de Noël? Nous avions donc proposé quelque chose... mais si nous ratons? Et si... et si c'était immangeable... peut-être serait-il mieux de...

... de dormir!!! Ah oui, c'est vrai!!! Nous refermons donc des yeux qui s'étaient vigoureusement ouverts sur un esprit en ébullition... et nous marchons dans la soie du doux monde des rêves...

... mais quel sera donc le prochain pain que nous essaierons? Il faudrait penser à vérifier avant les prochaines courses...

Ah, mais on s'emballe encore... il faut dormir... Déjà plus d'une heure que nous sommes couchées!

Mais ça continue!!!

Les finances qui ne sont pas terribles, les enfants qui se chamaillent tout le temps... tout y passe!

Je déteste ces nuits où finalement, je dors de une à deux heures avant de me lever de peine et de misère... après avoir envoyé paître le fitness qui m'a fait de l'oeil sitôt le réveil se mettant à sonner!

Après avoir passé des heures à cogiter sur des sujets inintéressants! Vraiment!

lundi 3 décembre 2007

10 ans déjà!!!

Bon anniversaire, Olivier!

Mon grand garçon a eu, ce matin au réveil, le deuxième chiffre à son âge indiquant qu'une nouvelle étape est franchie... il est dorénavant en préadolescence!

Pour la journée, il a eu le privilège d'être exempté de dresser et débarasser la table.... ainsi que de recevoir pour le goûter la visite de sa mamie, de son tonton et de sa tatie - puisque c'est ainsi que l'on doit les nommer - tout comme de déguster un morceau d'un somptueux gâteau confectionné par sa douce maman...

... euh... en fait, il était horrible, le gâteau... Je l'avais fait avec beaucoup d'amour... mais en raison de sa cuisson interminable, doublée de l'arrivée un peu plus tôt que prévue des convives... avec en plus le fait que mon fistonnet n'aime pas le chocolat et que c'était ce que j'avais le plus... j'ai fait une crème pâtissière à laquelle j'ai vite mêlé des bleuets congelés... puis j'ai fourré le biscuit à l'aide de cette préparation qui a tout imprégné... et tenté un mélange pour le dessus... Ce fut inoubliablement affreux... mais le gâteau éponge léger imbibé de crème aux myrtilles était délicieux!

Je n'ai pas pris de photos... vous pouvez vous imaginer à quel point le résultat était médiocre!

Ses cadeaux sous le bras, Olivier s'est empressé d'aller tester son nouveau jeu PS2 de Superman, trier ses nouvelles cartes Yu-gi-oh et ranger ses nouveaux Astérix!

Petit jeune homme perdu entre l'enfance et l'adolescence... il trouve les deux plus jeunes bien accaparants et les adultes compliqués... se réfugiant dans ses rêves, ses livres et ses jeux, il grandit en attendant la passion qui viendra le chercher et utiliser ses capacités de déduction, d'analyse et de comparaison...

Peut-être sera-t-il un philosophe, un savant fou à la Christopher Lloyd, un chercheur distrait qui trouvera une solution miracle à un tas de problèmes majeurs...

L'année prochaine verra son entrée au collège... une autre étape, un autre pas vers l'indépendance, l'âge adulte, la vie en-dehors du noyau familial...

C'est excitant!!

Et un peu angoissant... en même temps!

dimanche 2 décembre 2007

Nos mains n'aiment pas l'hiver...

Depuis mon arrivée en France, j'ai découvert un nouveau phénomène... En fait, je le connaissais déjà par des collègues ou connaissances, mais je ne l'avais jamais éprouvé moi-même...

... je parle bien sûr des mains séchées comme de vieux pruneaux oubliés sur le sol d'une maison abandonnée depuis plusieurs mois...

... des mains craquelées comme les terres arides jamais irriguées et battues par des vents forts et secs...

... des mains vieillies... usées...

... des mains presque pourries, poussées à bout par l'humidité, les détergents, l'eau de vaisselle, les pâtes et l'éternelle humidité de l'atmosphère alsacienne.
Pouvez-vous croire que je me mets de la crème plusieurs fois par jour???

Alex ne veut plus que je le touche... il affirme que ça lui fait l'effet d'une râpe à parmesan!

Et les enfants... ben c'est pas mieux! Avez-vous déjà vu ça, des mains qui piquent?

Vivement le printemps...

vendredi 30 novembre 2007

Ho! Ho! Ho! Le père Noël est là!!

Dans le pôle Nord, depuis janvier dernier, un homme plutôt grand... bedonnant tout en restant très agile... dirige, d'une main douce et protectrice, des centaines de lutins joyeux dont l'unique but est d'offrir les plus beaux cadeaux de Noël à tous les enfants du monde!!!

Dans la nuit du 24 au 25 décembre, ce vieil homme souriant et magique tout vêtu de rouge et de blanc prend place dans un traîneau tiré par des rennes volants... et commence alors sa grande tournée annuelle à laquelle il consacre toute sa vie!

Malgré son ventre plutôt imposant et sa longue barbe blanche, le père Noël se glisse dans les cheminées du monde entier, déposant sous le sapin préparé juste pour lui les paquets qu'il sort de son immense sac rouge.

Cette histoire, elle est belle!!! Elle est magique! Elle m'a fait rêver, tout comme elle fait encore rêver les enfants aujourd'hui... et je me fous qu'elle ait été inventée par Coca-Cola... ce n'est pas pour ça qu'elle est restée; c'est simplement parce qu'elle est fascinante... et que tous nous avons envie de croire à des gens fondamentalement bons et généreux dans ce monde un peu trop adulte!

Par contre, le père Noël est unique! Il ne grimpe pas par centaines les murs des maisons, des immeubles... Il ne s'assied pas sur une balançoire en compagnie de son frère jumeau! Et pourtant, je n'ai qu'à sortir de chez moi pour en voir des tas un peu partout... Dans les jardins, accrochés aux cheminées, pendus aux murs...

Comment perpétuer le mythe???

Petite, j'étais éblouie par les multiples lumières, dessins, sapins et autres feuilles de houx illuminées de toutes les couleurs de l'arc-en-ciel!!! Les guirlandes étincelantes nous remplissaient les yeux et toute la tête d'envies, d'espoirs, de joie, de retrouvailles bruyantes et musicales!

La surconsommation, la publicité et les médias viennent encore une fois tout détruire; briser de jolies illusions, faire rimer de doux rêves avec des envies de possession...

On ne s'achète pas le père Noël!!! On l'attend, on l'espère, on le guette!!!! Et lorsqu'il arrive, barbe un peu moins fournie que l'on s'y attendait... voix qui nous rappelle quelqu'un... on y croit quand même... si notre naïveté n'a pas été pulvérisée... et que notre capacité à nous émerveiller existe encore en nous... nous rappelant que nous sommes ou avons été... des enfants!

vendredi 23 novembre 2007

La folie de la réparation

Au printemps dernier, nous avons dû remplacer notre appareil-photo... le précédent ayant rendu l'âme; le pauvre!

Mais!!!!

Alex n'est pas le genre d'homme à laisser un objet de cette valeur finir à la poubelle comme n'importe quel vieux restant de pizza durci!!! Non! Il le garde, attendant le moment propice à un examen minutieux en vue de réparation!

Ce fut hier soir! Je le vis s'installer sur le lit, l'appareil d'une main, le tournevis de l'autre... et commencer à démonter... puis tâter... puis s'exclamer... s'émerveiller de l'ingéniosité contenue dans un si petit objet, etc, etc!

Occupée à trier les multiples photographies que nous avons accumulées dans la mémoire de notre ordinateur, je lui jette un oeil de temps en temps... l'écoute distraitement... quand soudain...

Bang! Un éclair, puis un choc... et mon homme qui s'extasie devant la puissance de l'électricité tout en se tenant le pouce... encore douloureux!

- T'as pris un choc????

- Ben... euh... oui!

- Mais t'es fou! Arrête! Laisse-le, il est cassé et irréparable!

Mais non, il ne s'arrête pas en si bon chemin! Le meilleur moyen de renforce la détermination d'Alex est justement de lui conseiller de laisser tomber!

Il trifouille avec son tournevis, triture l'intérieur de... de quoi? Il n'y a plus rien!

Ce n'est qu'à la troisième décharge que mon charmant époux abandonne... devant ma colère... et sa douleur...

Regardant attentivement cet amas de pièces minuscules, de puces, de petits morceaux de métal, de soudures, de plastique vert, ou brunâtre...

- Je pense que je ne peux plus rien y faire de toutes façons...

T'as pas intérêt!!!

Une heure plus tard, il avait encore mal au bras! J'aurais pu devenir une veuve de la folie des hommes...

Une de plus!

Le camion de poubelles!

Vous... lorsque vous entendez les éboueurs passer près de chez vous, ou de votre lieu de travail...

... est-ce que vous vous mettez à courir partout, d'une fenêtre à l'autre, afin de les suivre du regard et d'assister au ramassage des ordures?

Est-ce que vous fondez de plaisir si l'un de ces superbes personnages au costume vert assorti à la couleur de son véhicule vous salue d'un geste de la main?

Eh bien nous... oui...

Nous sommes tellement excités par ce bruit! Nous crions, nous sommes contents de les voir!!! Et même que s'ils repassent nous recommencons à courir et à nous enthousiasmer!

- Le camion de poubelles! Maman! C'est le camion de poubelles!

- Ah oui, vite, vite, on va aller le voir!

- Il est dans ma chambre!

Le camion de poubelles, puisque c'est ainsi qu'on le nomme, c'est notre rayon de soleil...

vendredi 16 novembre 2007

Une nouvelle victoire!

Hier soir, 23:30... nous décidons enfin de nous mettre au lit!

Draps propres, oreiller confortable, conjoint moelleux et tout chaud... tout est en place pour une belle nuit de sommeil!

Je lis, bien sûr! Et Alex s'assoupit, serré contre moi...

... quand soudain....

Bzzzzzzzzzzzzzzzz...

Une des dernières rescapées de l'hiver... se met à voler dans la chambre!

Peut-être est-ce la dernière survivante du froid régnant à l'extérieur, mais ça ne m'émeut point. Je lis! Mais elle est grosse!!! Et son zonzonnement lancinant de mini-tondeuse à gazon commence à m'irriter sérieusement l'ouïe...

-Maudit!!!! lance-je, me levant en un quart de seconde, prête à en découdre, à la vie à la mort dans un combat féroce!

Naturellement, le pauvre cher homme se réveilla dans la foulée, propulsé par mon geste spontanément foudroyant!

- Qu'est-ce qu'y a?

- Désolée, mon coeur, mais je suis en plein match de lutte contre cette grosse mouche dégueulasse qui me sille dans les oreilles.

En bon époux, il prit le parti de me venir en aide, et nous avons fermé la porte... puis nous sommes armés. Alex s'empara d'un t-shirt (à moi, bien sûr, et propre par dessus le marché), et moi de l'ourson servant de décoration à mon lit douillet!

Ce fut une monumentale course-poursuite... Nous nous sommes révélés grands stratèges, l'ennemi refusant de se poser; tourbillonnant sans raison dans la pièce, essuyant nos attaques par des acrobaties aériennes dignes des meilleurs pilotes...

Mais... le sort joua en notre faveur quand, épuisée, elle s'accorda quelques secondes de répit sur le miroir... et qu'Alex, qui a fait son service militaire (et ça paraissait), lui porta une attaque quasi fatale d'un lancer de t-shirt bien appliqué. Un peu sonnée, elle se retrouva vite emprisonnée sous le panier à linge...

Au matin, nous avons constaté avec soulagement que le panier était bien resté à sa place...

Nous sommes de grands guerriers!

mercredi 14 novembre 2007

La grande fatigue

Il y a des désaccords que l'on règle facilement... de petites disputes qui, suite à une belle conversation compréhensive, éclatent en milliers de minuscules bulles de savon pleines de rires et de commentaires amusés sur notre entêtement, notre naïveté...

Il y en a d'autres qui vous déchirent... et qui, même si l'on tente l'impossible, vous arrachent une partie de vous-mêmes que vous ne pouvez remplacer... Aucun amalgame pour combler une immense cavité, aucun plâtre pour remettre en place une confiance brisée... un espoir anéanti...

Il est parfois plus simple de faire table rase et de tout étaler, tout doucement... afin de mettre en place dans un bel ordre rassurant, ces milliers de paroles destructrices, de méchancetés, de trahisons qui sont malheureusement présents dans tous les grands cataclysmes...

Il y a des moments où des nuages d'émotions trop fortes nous cachent la solution... la clé permettant de voir tout clairement...

L'hiver est partout... ce matin, il y avait de la neige sur les toits...

Passent la grisaille, le froid, les doigts et les orteils gelés, les yeux larmoyants...

Après la pluie le beau temps!

Une ménagerie envahissante

Mercredi matin, 06:30...

Alex et moi nous minouchons dans le lit, gratouillant quelques secondes de chaleur avant le lever... quand nous entendons un remue-ménage terrifiant agrémenté de grognements...

- Mais qu'est-ce que vous faites? Arrêtez ce bruit, il y a des gens qui dorment!

- Mais maman, on est des lions!

- Alors, vous n'êtes plus des lions! C'est assez! Ou alors des lions qui dorment!

Tout redevient calme, quand soudainement de gros bang! bang! nous font dresser l'oreille... et même les deux!

- Qu'est-ce que c'est que ça?

- Mais maman, moi je suis un gorille, et Mimi est un singe!! Et on saute parce qu'il faut sauter quand on est un singe!

- Alors vous n'êtes plus des singes....

Re-boum! boum! boum!

- Mais maman, je suis une grenouille!

Alors là, je me suis levée! J'avais l'impression de faire partie d'une scène de comédie de série B...

J'ai pensé que de prendre le petit-déjeuner serait une bonne suite à cette invasion d'animaux tropicaux!

Quoique... les grenouilles... c'est pas si tropical...

mardi 13 novembre 2007

Québécoise et alsacienne...

Aujourd'hui, j'ai une annonce à vous faire...

Une annonce qui me coûte beaucoup mais qui apporte une grande paix dans ma vie et dans mon foyer...

Attendu que...

... les démarches d'immigration, les billets d'avion, un déménagement vers le Québec nous coûteraient énormément d'argent et que nous n'en avons pas de côté;

... dans le dédale bureaucratique français, je n'arrive pas à obtenir la moitié de ce que je demande;

... je prends conscience de risquer l'avenir et le bien-être de mes enfants pour quelque chose de peu sûr afin de satisfaire un rêve complètement fou;

... des événements difficiles ont suivi notre voyage au Québec et ont éclairci certains points;

... je sais que j'ai 95% des chances d'avoir un emploi intéressant d'ici quelques mois...

... j'ai pris la décision, appuyée par Alex... de cesser tous mes efforts visant à repartir vers le Québec.

J'ai réalisé que depuis mon arrivée, je suis restée isolée à me morfondre sur ce que je n'avais plus et j'ai décidé d'aller de l'avant, vers une vie dans laquelle je mettrai tout mon coeur et toutes mes énergies... moi qui ai fait depuis trop longtemps un pas en avant pour deux par derrière...

Je serai une alsacienne d'origine québécoise et peut-être que j'arriverai à aller par moi-même passer quelques temps à profiter pleinement de ce qui me manque le plus de mon pays.

Je demande pardon à ma soeur Anne qui nous attendait avec beaucoup d'impatience et de bonheur... à mes parents, frères et soeur... amis et autres liens familiaux... Tous ceux qui ont oeuvré de près ou de loin dans le but de nous aider à réaliser ce projet.

Je demande pardon surtout à ma grande fille, qui espérait tellement retrouver une vie plus proche de sa mère... et à mon grand Olivier, qui aurait pu se rapprocher de son papa...

Tous, autant que vous êtes, êtes toujours les bienvenus chez moi, pour le temps qu'il vous plaira...

Ma décision n'est pas que de la résignation; elle est très positive puisque j'ai choisi de m'intégrer à cette communauté en apportant ma différence à moi... et en prenant ce qu'elle a de bien... du moins qui me convienne.

Nous allons pouvoir enfin commencer à investir réellement dans notre vie... J'ai fini par comprendre mon cauchemar... et sa signification.

J'ai fait le ménage dans ce bordel émotionnel... J'en suis heureuse et satisfaite et bien que je pleure ce que je n'aurai plus, je suis soulagée que les choses soient claires.

Je continuerai à accrocher mon drapeau le 24 juin; je continuerai à écouter Plume, Offenback et Michel Rivard; je continuerai à faire de la tourtière et des fèves au lard; du sucre à la crème et des biscuits au beurre de pinottes!

Et j'attendrai des tonnes de cassonade et autres choses de votre part... Et moi, j'aurai de la choucroute pour fêter votre arrivée!

Bienvenue en Alsace!

lundi 5 novembre 2007

Une journée à l'Ecomusée d'Alsace

S'il est un lieu d'importance majeure pour la sauvegarde du patrimoine culturel alsacien, c'est bien l'Ecomusée d'Alsace à Ungersheim...

Afin de sauvegarder des maisonnettes, des fermes, de la machinerie agricole, de la poterie ancienne, etc. de la destruction, on a reconstitué tout un village en déménageant des bâtiments entiers, les démontant pièce par pièce afin de les reconstituer sur le territoire de l'Ecomusée.





Le fait que les maisons soient le plus souvent meublées et décorées donne une bonne idée de la façon dont vivaient ces alsaciens du siècle dernier; avec l'omniprésence de la religion dans la vie quotidienne.


Dans ce village alsacien fin XIXième, début XXième siècle, aucune voiture ne circule... à part quelques tracteurs pour les besoins des bénévoles et autres employés du site...
Les maisons d'autrefois ayant souvent une porcherie, ou une bergerie, ou encore un poulailler intégré, ces espaces ont été réaménagés de la même façon, c'est-à-dire qu'on y a réintroduit des chèvres, moutons et cochons pour le plus grand bonheur des petits!
Les activités et les coutumes paysannes sont en grande partie expliquées aux visiteurs et certains enfants étant en séjour à l'Ecomusée pour quelques nuits pouvaient, s'ils le désiraient, participer aux démonstrations de traite, visite, repas des cochons...
Un homme très sympathique jouait ici le rôle du patre communal sonnant le cor afin de faire venir les cochons de tous à la glandée; il les emmenait en forêt afin qu'ils cherchent eux-mêmes une nourriture que les paysans n'avaient pas les moyens financiers de leur offrir autrement. Ils étaient d'ailleurs sûrement en meilleure santé que ceux d'aujourd'hui.
Une truie n'était pas au rendez-vous... Elle pleurait ses porcelets nouveaux-nés dévorés devant elle durant la nuit par un prédateur, le site étant sur un territoire semi-sauvage... Couchée sur la paille, groin à travers les barreaux reniflant l'odeur de ses petits disparus, elle attendait que ses mamelles se tarissent afin de tout oublier et refaire de nouveaux bébés! Tristounet!

A l'école, un instituteur nous a raconté son histoire, une adaptation d'un passage du roman d'Erckmann-Chatrian, Histoire d'un sous-maître. Les petits et les grands se partageaient les pupitres et le fond de la classe... Acteur de talent, ce maître d'école a su tous nous intéresser en jouant tour à tour les différents rôles de son histoire avec brio... ce à quoi je ne m'attendais pas! Je fus agréablement surprise!

Les métiers y sont également présents dans l'environnement d'il y a cent ans et avec les outils utilisés à l'époque... Nous avons dégusté une soupe aux choux faite uniquement avec les légumes cultivés dans le jardin bio de l'Ecomusée... Délicieuse et goûteuse, sans bouillon déshydraté... De l'eau-de-vie distillée sur place en démonstration a été offerte à mon homme qui a choisi le bouquet d'aromates et a beaucoup aimé!

Après avoir observé le maréchal-ferrant fabriquer un clou et visité l'atelier du potier et du charpentier, nous avons été dans la maison du poêlier et à la boulangerie dans laquelle je me suis procuré deux pains au levain cuits dans un four d'époque et fleurant bon le feu de bois.



Des jardins, des cascades, un étang et une maison-forte complètent un décor de rêve constamment menacé par des difficultés financières; ce qui est bien dommage... La disparition de l'Ecomusée serait une immense perte pour la conservation de la culture.


Le clou de la visite pour les enfants, l'Eden-Palladium, une petite fête foraine... une exposition de vieux manèges dont un carrousel de 1909 qui, avant même l'électricité, était illuminé et fonctionnait à l'aide d'une machine à vapeur... et encore aujourd'hui, mais à l'électricité... un tour compris dans le prix d'entrée pour les enfants. Ils s'en sont contentés!

Nous sommes revenus dans notre chez-nous éblouis et enchantés! A part un petit bobo invisible mais très douloureux sur les mains de Nana... tout s'est bien passé!

vendredi 2 novembre 2007

Beau et froid!!

Cet automne est pour moi très particulier... Vivant en Alsace depuis 5 ans, je n'ai pu vivre qu'hivers glacés et humides; des pluies froides de novembre à mars durant lesquelles nous sommes condamnés à attendre... toujours attendre le printemps qui nous délivrera de la peur que nous ressentons à l'idée de moisir sur pied avant la venue des chaleurs et de l'assèchement de l'atmosphère...

Et maintenant... nous vivons un mois d'octobre sec et très froid; un climat québécois qui est, à mon sens, beaucoup plus supportable que l'humidité qui transit malgré tous les pulls que l'on peut enfiler les uns par-dessus les autres.

Par ma fenêtre, je peux apercevoir des arbres encore tout pleins de feuilles jaune-vert... dont une part aussi importante gît sur le sol qu'elles recouvrent comme un tapis; tour à tour, gracieusement, elles se laissent tomber - certaines en vol plané, d'autres en tourbillons élégants -, rejoignant leurs congénères patientes dans leur attente du concierge qui viendra les mettre en sacs vers la décharge...

Un soleil éclatant, un ciel bleu sans nuage... et une température fraîche et sèche! Une autre belle journée!

lundi 29 octobre 2007

Mot d'enfant

A son papa qui la prend dans ses bras amoureusement et serre contre lui sa petite fille, Nana dit simplement:

- Oh t'es lourd!

jeudi 25 octobre 2007

Conversation préventive

Oursons que l'on torture à force de tirer sur leur fourrure ou de leur mordre les oreilles... peluches sans yeux, sans nez... poupées aux doigts mordus et arrachés par des enfants baveurs et pleurnichards... barbies maquillées, aux cheveux coupés et recoupés par celle qui joue à la coiffeuse...

Jérémie vit le parfait amour depuis l'âge de trois mois avec son petit ours... qu'il triture toujours de sa menotte... les doigts en action dans un sommeil de bébé, arrachant les poils constituant la fourrure de son copain de lit... si bien qu'aujourd'hui, ce pauvre animal de peluche est presque chauve mais toujours autant aimé!

Elana, elle, a changé régulièrement depuis sa naissance! Une fois c'est la poupée, une autre le canard; voire le lapin... le rose ou le bleu, tout dépend de son humeur...

Olivier et Claude-Anne ont tous les deux eu une doudou - vieille couverture aux bords décousus et parfois reprisés avec les moyens du bord, aux coins suçotés pendant des nuits entières avec tellement d'affection - qui ont disparu chez un ami du papa pour Oli; dans l'autobus Montréal-Val d'Or pour Clo...

Ma soeur Anne, à 5 ans, a perdu son "noukson" dans l'incendie qui ravagea notre immeuble dans la ville de Québec; ce fut un drame horrible que la mort de cette énorme peluche!

Qui que nous soyions, nous avons besoin, petits, de ces réceptacles de tendresse; ces objets à qui l'on prête des pensées toujours gentilles et en accord avec les nôtres... sont en vie de par la force de nos désirs d'enfants ayant besoin d'être rassurés... des oursons nous disant que tout se passera bien, une couverture enveloppante et chaude que l'on se passe sur les lèvres, encore et encore... nous apportant la certitude que nous sommes en sécurité...

Je ne me rappelle pas avoir eu de doudou... Je fus plutôt celle qui coupait les cheveux des poupées de ma soeur - les miennes étaient tellement passées à la coiffeuse qu'elles étaient complètement chauves - ou qui arrachait les doigts des miennes; les rares poupées m'appartenant ayant été retrouvées au cours de fouilles archéologiques familiales n'avaient plus que des mains pleines de moignons et de traces de dents de lait.

Mais aujourd'hui... enfouir mon visage contre un gros ourson en peluche... retrouver ces anti-stress de l'enfance trop souvent troqués dès l'aube de l'adolescence contre un paquet de clopes au chant de sirènes nous ensorcelant sans jamais vraiment nous rassurer...

Les doudous qui nous sont chers

Oursons que l'on torture à force de tirer sur leur fourrure ou de leur mordre les oreilles... peluches sans yeux, sans nez... poupées aux doigts mordus et arrachés par des enfants baveurs et pleurnichards... barbies maquillées, aux cheveux coupés et recoupés par celle qui joue à la coiffeuse...

Jérémie vit le parfait amour depuis l'âge de trois mois avec son petit ours... qu'il triture toujours de sa menotte... les doigts en action dans un sommeil de bébé, arrachant les poils constituant la fourrure de son copain de lit... si bien qu'aujourd'hui, ce pauvre animal de peluche est presque chauve mais toujours autant aimé!

Elana, elle, a changé régulièrement depuis sa naissance! Une fois c'est la poupée, une autre le canard; voire le lapin... le rose ou le bleu, tout dépend de son humeur...

Olivier et Claude-Anne ont tous les deux eu une doudou - vieille couverture aux bords décousus et parfois reprisés avec les moyens du bord, aux coins suçotés pendant des nuits entières avec tellement d'affection - qui ont disparu chez un ami du papa pour Oli; dans l'autobus Montréal-Val d'Or pour Clo...

Ma soeur Anne, à 5 ans, a perdu son "noukson" dans l'incendie qui ravagea notre immeuble dans la ville de Québec; ce fut un drame horrible que la mort de cette énorme peluche!

Qui que nous soyions, nous avons besoin, petits, de ces réceptacles de tendresse; ces objets à qui l'on prête des pensées toujours gentilles et en accord avec les nôtres... sont en vie de par la force de nos désirs d'enfants ayant besoin d'être rassurés... des oursons nous disant que tout se passera bien, une couverture enveloppante et chaude que l'on se passe sur les lèvres, encore et encore... nous apportant la certitude que nous sommes en sécurité...

Je ne me rappelle pas avoir eu de doudou... Je fus plutôt celle qui coupait les cheveux des poupées de ma soeur - les miennes étaient tellement passées à la coiffeuse qu'elles étaient complètement chauves - ou qui arrachait les doigts des miennes; les rares poupées m'appartenant ayant été retrouvées au cours de fouilles archéologiques familiales n'avaient plus que des mains pleines de moignons et de traces de dents de lait.

Mais aujourd'hui... enfouir mon visage contre un gros ourson en peluche... retrouver ces anti-stress de l'enfance trop souvent troqués dès l'aube de l'adolescence contre un paquet de clopes au chant de sirènes nous ensorcelant sans jamais vraiment nous rassurer...

Mimi, enfant martyr!!


Cet enfant ne souffre pas de constipation particulièrement agressive et douloureuse...  il ne vient pas de se faire abandonner par ses parents... il n'a pas perdu sa maison au poker...

Non...

Ce petit garçon vient tout juste d'apprendre une chose terrible!

Ce jeune homme sait maintenant depuis quelques secondes à peine...

... qu'il va faire une sieste sitôt le muffin qu'il tient dans la main englouti...

... et il est en train de tenter de me convaincre qu'il n'est pas fatigué!

Qu'en pensez-vous?

mardi 23 octobre 2007

Besoin d'attention

A l'arrivée d'Alex, ce soir, je me suis empressée de lui montrer mon horrible blessure digitale dont j'avais retiré le pansement... plus vraiment besoin...

Et lui... le saligaud de la pire espèce... l'empêcheur de faire pitié en rond...

... s'était aussi coupé le doigt...

... avec une scie...

... et c'était une plus grosse blessure!!!

Ce n'est pas juste!

Accident de travail

Dans le cadre de ma méthode d'amincissement, je peux manger du pain; mais uniquement, pour la première semaine, du pain au levain.

C'était la première fois que j'en mangeais... et c'est bon! Un peu plus coriace, genre pain de campagne... mais ça goûte le pain! Et avec du fromage de chèvre, miam!

Puis ensuite, j'ai eu la bonne idée de le couper en tranches et de le congeler; comme je suis seule à en manger - les autres mangent le bon pain brioché que j'ai fait samedi dernier avec la farine du moulin, les chanceux - je le perdrai si je ne le congèle pas...

Alors je peux vous confirmer que c'est dur, du pain au levain... tellement dur qu'en le coupant... snif... je me suis scié un doigt!!!

L'index gauche... tout petit... dont le bout ne tient plus qu'à une lanière de chair - tiens, un bout d'os! - sanguinolente... pend de ma main...

Pour être honnête, le bout de mon doigt tient par un gros, gros fil de chair, presque de la taille de mon index, mais pas tout à fait... et si des esquilles d'os ne sont pas visibles, c'est tout comme puisque je suis incapable de supporter les coupures aux mains...

Je suis là, au milieu de la cuisine, à tenir mon doigt bien serré, de peur qu'il se détache si je le lâche, à me répéter que ça va aller en attendant de voir si du sang se mettra à couler à travers les doigts de mon autre main... et j'ai le cerveau qui s'engourdit...

La vie est dure... J'ai lavé toutes les flaques sanguinolentes parsemant les couloirs de mon appartement...

Pensez-vous qu'on peut se suturer un doigt à la machine à coudre?

lundi 22 octobre 2007

Journée froide...

Brrrrrr!

Il fait froid dehors... la plus froide journée de cette année... J'aimerais bien avoir un foyer dans lequel jeter quelques bûches avant de me prélasser devant avec un bon livre et un café...

Les arbres continuent de se dénuder... lentement... c'est plus long ici... à croire que les végétaux européens sont plus pudiques que les nôtres!

Cet après-midi, nous avons cassé la coquille de quelques noix... Nous avons tenté l'expérience chacun notre tour... nous voulons tous arriver à ouvrir notre propre fruit afin de le déguster! Bon, ce sont les dernières de l'année... et il est vrai qu'elles sont souvent pourries... mais nous avons un plaisir fou... presque coupable... à torturer ainsi des noix innocentes! Quel sentiment de triomphe s'empare de nous lorsque nous sentons la dure carapace céder sous la pression de notre énorme casse-noix! Des heures de plaisir!

Les enfants se poursuivent dans le couloir, le visage caché par un vieux masque de squelette que nous avons retrouvé en cherchant les accessoires d'Halloween!

Une journée un peu longue, un peu triste... comme si le corps n'était pas encore préparé au froid... Tout doucement, à mesure que la température descendra, nous nous réhabituerons...

vendredi 19 octobre 2007

Le monde est plein de dépravés

Qui est le sombre individu... le pervers...

... quelle personne au cerveau si décadent... à la pensée méchante...

... est venue nous rendre visite cette nuit...

... s'est introduite dans notre appartement sans faire de bruit...

... s'est déplacée sur la pointe des pieds...

... est entrée dans la chambre des tout-petits...

... et, avec son esprit fourbe, malveillant; empli d'un humour machiavélique...

... a fait pipi dans le lit de Nana???
Et n'allez pas croire que je suis folle! Ma fille m'a personnellement affirmé avec vigueur, pleurs et cris perçants que ce n'était pas elle la coupable!!!

Qui???

Je veux une réponse!

Où étiez-vous dans la nuit du 18 au 19 octobre 2007?

jeudi 18 octobre 2007

L'hiver arrive... tant mieux!!!

A trois semaines de belles journées d'automne ensoleillées d'une fraîcheur agréable succède une matinée froide et humide.

Nous avons sorti les foulards, fait l'inventaire des gants et des bonnets faisant encore l'affaire.

L'hiver arrive... avec son lot de pluie glacée, de rhumes dégoulinants et de grisaille persistante!

Les enfants ayant grandi - et même beaucoup - il sera plus simple d'aller marcher dans Strasbourg ou n'importe quel autre endroit... admirer les décorations de Noël et respirer les odeurs de vin chaud à la cannelle, de marrons éclatés réchauffant les doigts engourdis par le froid, les mannele de la St-Nicolas et les beignets du carnaval...

Cette année, j'ai envie de sortir, de voir des amis, des connaissances... je veux cuisiner, partager... j'ai besoin de rires, de chaleur, de tendresse...

L'hiver dernier, juste avant que je ne commence à écrire sur ce blog, fut très difficile... plein de frustration, d'amertume, de nostalgie et de regrets...

J'ai parcouru une grande distance... heureusement!

Arrivée à la maternelle

J'entre dans le hall de l'école maternelle, en compagnie de mes deux plus jeunes... Je dépose Nana au vestiaire des petits tout en lui enjoignant de retirer et d'accrocher son manteau; à la suite de quoi je reviendrai.

J'emmène Mimi juste à côté, chez les moyens... Je lui demande d'enlever sa veste...

Mimi s'assied sur le banc et chantonne... jouant vaguement avec le lacet d'une chaussure...

Coup d'oeil vers les petits: Nana est en train d'accrocher son manteau dans son casier...

Jérémie est debout sur le banc, dansant tel le petit clown qu'il est - et je me secoue les fesses, et je lance mon pied devant tout en tentant de faire rire les autres à force de grimaces désopilantes! Je lui retire sa veste moi-même, puis je jette un oeil à la petite qui a déjà enlevé ses chaussures...

Je donne comme consigne à mon grand garçon de défaire ses lacets, puis pars faire acte de présence chez ma puce qui se débrouille si bien. Je lui place ses pantoufles gauche/droite et retourne voir Mimi, les baskets toujours aux pieds, admirant les photographies de ses confrères et consoeurs de classe...

Je fais donc moi-même ce qu'il se refuse à faire - par esprit de contradiction ou par incapacité à passer temporairement à un mode grand garçon responsable - et c'est alors que je suis occupée à lui mettre ses chaussons qu'Elana arrive, fin prête pour débuter la classe!

Mademoiselle Je-sais-tout-je-fais-tout avec son grand dadais de frère! C'est très drôle de constater toutes ces différences de caractère... la nonchalance de l'un, l'envie de tout faire de l'autre!

lundi 15 octobre 2007

Randonnée du dimanche à Obersteinbach

Dimanche, une fois de plus, c'est une randonnée familiale qui est au programme. Nous partons à Obersteinbach visiter le Petit Arnsberg, un château choisi au hasard dans notre liste et situé à 1 heure 30 de notre village.
Spécial pique-nique - vous pouvez constater l'ampleur de l'excitation enfantine - dans un lieu enchanteur situé à Lembach.

A notre arrivée au village, nous sommes admiratifs devant ces Vosges rocheuses surplombant Obersteinbach...
Une falaise d'alpinisme... vraiment, ils n'ont rien de plus vertigineux? Au retour, quelques fous s'y essayaient... on n'a pas attendu afin de voir s'ils tombaient!
Des sentiers couverts de feuilles sèches d'automne...
... nous arrivons au Petit Arnsberg...
... qui mérite bien son nom... il est petit!
Par contre, il nous permet de profiter d'une vue superbe sur les villages montagnards environnants.
Le vent des hauteurs est-il responsable de l'érosion du grès des Vosges dont est fait le Petit Arnsberg?  
Le château du Wasigenstein, que l'on peut apercevoir... Que de sources d'enchantement réunies en un si petit endroit!

Les sentiers sont agréables... nous y avons découvert des empreintes de chevaux... ainsi que quelques crottes... chevalines!

Une très, très belle journée! Fourbus, nous sommes rentrés en fin d'après-midi...

... une fois les enfants au lit, nous nous sommes tout de même permis un petit Crément d'Alsace à deux et une belle soirée d'amoureux... sensuelle!!!

vendredi 12 octobre 2007

Les matins difficiles

Profondément endormie, je déambule le long d'un couloir forestier parsemé de mousse veloutée vert tendre et d'écorces de glands craquant sous mes pas... je gambade dans des champs de coquelicots sous un soleil rayonnant mais ne dispensant qu'une douce chaleur sur mon bonheur de vivre...

Je souris dans mon sommeil - j'en suis certaine -, lorsque soudain... un son répétitif, aigu et insupportable se fait entendre... qu'est-ce que c'est? Un téléphone? Je cherche sous des fleurs aux larges pétales touffues, mais rien... même pas de limace vibrante... pas de chauve-souris à l'honteuse absence de calvitie poussant des cris assourdissants...

Une partie de moi réalise que ce que j'entends ne présage rien de bon et que cette horrible sonnerie essaie de me téléporter dans un autre monde... un monde réel...

Je m'accroche à ce qui m'entoure... une branche morte, une fougère... mais la réalité me rattrape et je commence à percevoir les sensations des draps effleurant le bout de mes orteils; ou l'oreiller sous ma tête si pleine de beaux moments...

J'ouvre les yeux... malgré moi... parce que ces maudites paupières sont faites pour ça...

Je les referme, mais je n'arrive plus à me plonger dans l'assoupissement bienheureux dont mon corps a tant besoin et... après avoir, d'un index colérique, tapoché le bouton du réveil afin de l'inciter à se taire enfin... je me lève et pleurniche doucement sur le mal de dos matinal que j'ai au quotidien depuis quelques années. Comme personne n'est là pour me plaindre - ma douce moitié continue son aventure endormie -, je pense à m'étendre... de nouveau... et remettre à demain ces exercices de renforcement musculaire de fous...

Mais...

... comme je sais que mon homme sera compatissant et qu'il n'insistera pas pour que je me lève... que je suis seule responsable de mes agissements et que je n'aurai personne à blâmer lorsque je pleurerai en contemplant ma musculature atrophiée...

... je me donne un coup de pied dans le derrière - par la pensée - et prends mon tapis de sol pour me diriger vers le salon... tout en essayant de ne pas réveiller les enfants... j'aime bien être seule lorsque je me ridiculise...

mardi 9 octobre 2007

ADN et filiation

Depuis quelques temps, un phénomène intrigant prend de l'ampleur à l'intérieur même de mon environnement familial...

Je constate une hyper féminisation de Nana, ma petite fille de trois ans... qui ne quitte pas l'appartement sans se regarder dans le miroir; qui ne se tient plus de joie à la seule vue d'un quelconque bijou en véritable plastique rose; qui explose de bonheur lorsqu'on lui fait cadeau d'une petite culotte neuve... ou de quelque autre vêtement; qui tient sa veste comme une starlette au festival de Cannes; qui se pâme devant une robe à froufrous...

Comme on dit avec raison que nos enfants nous imitent, j'ai décidé de m'examiner sérieusement; qui sait, je suis peut-être une beauté fatale et sensuelle qui s'ignore...

Alors, très objectivement...

Je me teins les cheveux lorsque la repousse est tellement longue que j'ai honte d'aller chercher les enfants; je porte une robe une fois par deux ans; je me maquille aussi souvent que je mets des robes; je possède quelques bijoux qu'on m'a offerts... dans mon coffre  à bijoux; je mâche de la gomme (chewing-gum); j'aime bien jurer; j'oublie souvent le passage devant le miroir avant de sortir... et en général je ne m'épile que lorsque je sens une diminution importante de l'attrait physique dans le cadre de ma relation de couple...

J'en suis nécessairement venue à la conclusion que ce n'est pas moi que ma fille prend pour modèle!

J'ai donc espionné mon mari... je me suis dit qu'Alex avait peut-être ses vices cachés et que si Nana l'avait observé déambulant dans d'affriolants froufrous en faisant des mines devant le miroir et maquillé comme une tenancière de bordel... mais non! Je n'ai trouvé ni déshabillé en dentelle noire, ni string ficelle imitation léopard, ni faux-cils en croco, ni perruque blonde frisée à la Marilyn...

On m'a trompée! J'exige un test ADN!

Quelqu'un d'autre - Tonino BENACQUISTA

Deux inconnus disputent un match de tennis... puis devant un verre se lancent un pari complètement fou!

Thierry et Nicolas se donnent trois années pour devenir quelqu'un d'autre...

Mais comment, du jour au lendemain, faire fi de toute une vie d'expériences bonnes et mauvaises; comment oublier les craintes enfantines, les persécutions... comment ne pas tenir compte de tout ce qui a fait en sorte que nous soyons ce que nous sommes?

Est-il possible de vraiment devenir quelqu'un d'autre? Doit-on, jour après jour, combattre les impulsions qui tentent de nous ramener dans la réalité de notre existence?

quelqu-un-d-autre.jpg
Un défi de taille... tout oser, courir au-devant de ses aspirations d'enfant, de ses désirs d'adolescent, de ses envies d'adultes! Devenir celui que l'on admire, celui qui attire celles que l'on convoite... Etre enfin l'homme que l'on voulait être... dans ses rêves les plus fous...

Un roman à dévorer... qui parfois nous donne envie de hurler, de tout envoyer promener et d'imiter ses héros... et à d'autres moments nous conforte dans la bienheureuse routine sécurisante...

Car comme dans tout... il y a un prix à payer pour être quelqu'un d'autre... et il arrive que ce soit ruineux...

Tonino Benacquista a l'art de permettre à tout un chacun de s'identifier à ses personnages... qui ne sont à la base ni des exemples de réussite sociale, ni des ratés finis... Ils sont comme presque tout le monde; ils ont abandonné leurs fantasmes, leurs idéaux... bâti une petite vie avec un boulot devenu ennuyant, une relation de couple prévisible...

Qui ne désirerait pas, tout au fond de soi, devenir quelqu'un d'autre? Juste pour voir?

lundi 8 octobre 2007

Que le coupable se dénonce!

Nana a, une fois de plus, déchiré le morceau de casse-tête (puzzle) de Mimi... mais cette fois-ci, histoire d'innover, elle a laissé un mince feuillet de carton qui fait son office et réunit temporairement, tel un pont sur le point de céder, les deux parties de la pièce prochainement manquante...

Puis, alors que j'étais occupée à la préparation de la pitance familiale, Nana se dresse de toute sa hauteur de minuscule fillette devant moi et brandit fièrement dans son petit poing la moitié du fameux morceau...

-Regarde, maman, ce que Mimi a fait!

-Ah bon! C'est Mimi!!!

-Oui!

-Tu sais, tu l'avais bien amoché, ce morceau!

Je n'y pense plus, quand je vois mon petit Mimi entrer dans la cuisine; tête baissée, air piteux, serrant dans ses menottes les deux parties du drame que nous vivons...

Courageusement, il me regarde... puis laisse entendre, à peine, dans un filet de voix timoré:

-Oui, maman... Nana a raison... C'est moi...

J'ai fondu devant cet enfant tel un iceberg au soleil...

La diablesse qui, volontairement, s'amuse encore trop souvent à déchirer livres et jeux, aurait été bien heureuse de voir son grand frère grondé pour une faute qu'elle avait préparée...

Elle a été bien déçue!

samedi 6 octobre 2007

Et moi?

Tel un vieux cheval de labours se faisant une fois de trop atteler à la charrette qu'il ne peut plus tirer...

... je me suis écroulée...

Tel un tas d'immondices s'accumulant dans les poubelles d'un entrepôt désaffecté...

... je me suis repliée sur moi-même...

Telle une brume pestilentielle s'échappant d'un troupeau de vaches en décomposition...

... je me suis étendue...

Tel le moribond qui, après avoir lutté d'arrache-pied à se préserver des minutes, des secondes de vie; se laisse enfin aller...

... je me suis endormie...

Et...

tel le cruel au jugement dernier se fait envoyer aux enfers...

... une horde de démons m'a réveillée... au bout de quelques minutes... me rappelant que j'avais autre chose à faire que d'écouter mon corps enrhumé, endormi... mon cerveau ennuagé, ouaté...

Je me suis donc levée...

Merde!

jeudi 4 octobre 2007

Coeurs sensibles s'abstenir

Nana a le rhume...

Quand Nana a le nez qui coule, elle prend un mouchoir et s'étend la morve sur les joues et la lèvre supérieure; elle en goûte un peu au passage...

Lorsqu'elle n'a pas de mouchoir disponible, elle en réclame un en hurlant: "Cacanéééééé!" et en pointant les filaments blanchâtres incriminés.

Parfois, Nana se racle la gorge... Si vous entendez un bruit de moteur suspect... et que vous n'arrivez tout simplement pas à identifier de quel véhicule ce son peut bien provenir, il est possible que vous la découvriez, rouge et concentrée sur l'effort qu'elle fait afin de bien récurer tout ça...

Et ensuite...

Oserai-je?

Ah, et puis oui...

Et ensuite, elle... elle... elle mâche!!!!

Oh oui, elle mâchouille bien le tout, s'en gargarise et s'en enduit bien langue et dents... pour ensuite venir vers moi... sortir la langue et m'exposer le monticule blanc-jaune qui menace de tomber sur le sol... tentant  maladroitement de prononcer ces mots: "veux crasser".

Je devrai lui expliquer, un jour, que ce comportement est incompatible avec ses mines de petite princesse qu'elle se fait devant le miroir... J'imagine bien le prince charmant tomber des nues le jour où sa promise attrape le rhume!

mercredi 3 octobre 2007

Le concierge - Herbert LIEBERMAN

Roger Paladine est le concierge en chef du Parker Regency, un hôtel de luxe offrant, en sus de tous les services qu'offrent généralement les établissements de ce style, la satisfaction de tous les caprices - ou presque - de sa riche clientèle.

Paladine a des contacts partout; il peut vous réserver une table le soir même dans un restaurant toujours bondé; vous obtenir des places pour un concert affichant complet; etc, etc...

Il peut même - le client a toujours raison - si vous le demandez, répondre à quelques requêtes un peu spéciales... voire illégales... et il est si doué et d'une discrétion, d'une correction tellement hors du commun que tous les occupants de l'hôtel l'appellent par son prénom et lui vouent un respect sans faille...

Irremplaçable, absolument nécessaire... qu'arrive-t-il pourtant lorsqu'il fait une GROSSE erreur... une bourde d'une énormité étonnante pour un homme de cette qualité!!!




 
Voici un roman policier comme je les aime!!!! Humour très noir, dialogues suaves, intrigue qui ne nous laisse pas en paix...

Toujours pris au dépourvu, on déambule pas à pas dans les couloirs labyrinthiques d'un grand hôtel... ou dans les circonvolutions cérébrales du concierge qui tour à tour nous inspire de la haine, de la colère, de la pitié, de la sympathie... mais jamais nous n'arrivons à le cerner vraiment... même à le comprendre... pourtant, à aucun moment, nous ne pouvons arrêter de le respecter...

Comme toujours, Herbert Lieberman arrive à passer d'un style à un autre sans limite mais avec une maîtrise totale autant du lecteur que du livre; c'est avec bonheur que nous nous laissons porter au fil des événements.

Alerte à l'épidémie

Je suis malade...

Rien de spectaculaire, non... rien pour attirer la pitié de ceux qui me voient...

Je rampe simplement dans le couloir... il suffit de suivre les mouchoirs roulés en boule pour me retrouver ou alors de tendre l'oreille et attendre que je me mouche...

Je ne crois pas que ce soit mortel, mais on ne sait jamais... j'aime autant vous prévenir qu'il est possible que je trépasse; préférablement durant mon sommeil, je n'ai pas trop envie de jouer les héroïnes...

Mais... vous vous demandez certainement de quelle infâme créature je tiens ce microbe...

Allez, cherchez un peu; ce n'est pas si difficile!

Bien sûr que c'est de Nana!

Elle qui se promène depuis trois jours en traînant ses filets de morve gluante derrière elle dans le seul but de nous faire glisser dessus et ainsi nous refiler sa crasse!

Et voilà... c'est fait!

J'espère simplement que ce n'est pas la grippe aviaire... c'est qu'elle en serait capable, cette fille!!!

dimanche 30 septembre 2007

Indigènes

En 1943, alors que la France est occupée par les nazis, de jeunes africains viendront combattre à ses côtés... contre l'espoir de quoi? D'une vie meilleure, d'argent, de réussite, de reconnaissance...
C'est à travers l'histoire de Yassir, Saïd, Abdelkader et Messaoud que nous découvrons la tragique réalité de ce qui attend en fait ces hommes venus de loin offrir leur vie à la France... qui la prend avec indifférence sans même un regard ou un remerciement...

Ce n'est que bagarres, rébellions, négociations violentes pour une justice entre les combattants français et africains;  colonels faisant miroiter permissions et autres récompenses à des hommes désespérés...

Samy Naceri m'a agréablement surprise, Sami Bouajila est remarquable et plutôt mignon; et même si j'ai eu du mal à prendre Jamel Debbouze au sérieux - surtout au début -, il jouait très bien!

J'ai été profondément choquée par ce film... ou plutôt par l'histoire qu'il raconte; une histoire vraie que je ne connaissais pas... l'histoire triste d'hommes quittant leur pays pour aider une armée sans reconnaissance... propulsés en première ligne sans avoir appris à se battre... utilisés comme chair à canon... sacrifiés dès leur arrivée dans des missions de repérage des positions allemandes...

Voici un très court extrait de la chanson des tirailleurs algériens:

Car nous voulons porter haut et fier
Le beau drapeau de notre France entière
Et si quelqu'un venait à y toucher
Nous serions là pour mourir à ses pieds
Je crois qu'aucun militaire français d'alors ne s'est posé de questions sur la raison pour laquelle autant d'hommes avaient accepté de s'engager... mais ce minable poème montre bien que ce n'était pas important! 

Encore davantage lorsqu'on apprend qu'aucun des survivants de ces tirailleurs n'a eu droit à la pension d'anciens combattant remerciant tous les militaires français ayant combattu pour leur patrie!

Comment des hommes peuvent-ils se donner le droit de se sentir à ce point supérieurs à d'autres???

vendredi 28 septembre 2007

Créations culinaires

Voulant imiter leur tendre maman, mes deux plus jeunes enfants ont décidé de mettre, eux aussi, des bananes en rondelles sur leur tartine du matin...

Voici ce que ça a donné:

Voici la tartine de Mimi... qui, bien que maladroitement recouverte... démontre une certaine maîtrise du mouvement!
Et maintenant... admirez celle de Nana...

Le spectacle de sa bouche très grande ouverte tentant de déguster son oeuvre valait le détour!!!

Mourir de voir mourir

La mort... cette fin de parcours... ce moment ultime où la vie arrive à son terme...

Dernier soupir, dernières paroles, derniers râles...

La peur de la mort... trop souvent apparentée à l'effroi ressenti devant la simple idée de douleur physique...

Mourir... ou vivre la mort d'autrui... sans cesse... nuit après nuit...

Assister à la dégradation d'un être devenu cher parce qu'ayant partagé notre vie professionnelle durant des mois; des années...

Laver... panser... soigner le corps et l'âme... consoler de l'absence d'une famille unie...

Tenter, sans vraiment y parvenir, de donner des sourires, du temps... à ceux qui en ont besoin dans leur souffrance solitaire sans espoir d'amélioration...

Puis, après avoir veillé cette personne tout ce temps... s'apercevoir qu'elle est partie durant un des moments trop fréquents durant lesquels nous n'étions pas à son chevet... et, sans trop prendre le temps de digérer tout ça, saisir le téléphone et aviser ses proches... retourner avant l'arrivée de la famille laver, changer, coiffer un corps sans vie qu'une heure auparavant on entendait encore respirer...

Assister à l'arrivée des pompes funèbres... entendre les remarques désobligeantes, les blagues grossières suivies d'un clin d'oeil nous étant adressé... complices d'une insensibilité que nous ne ressentons pas... puisque nous avons connu et apprécié la personne dont la carcasse est sans ménagement roulée dans un drap et balancée sur une civière...

Et tranquillement, à mesure que le temps passe et que ce genre de situation se répète... se forger une carapace d'indifférence compatissante... afin d'arriver à vivre une vie normale en-dehors du boulot... pour ne plus rester des heures dans notre lit, les yeux ouverts devant l'ampleur de ce qui nous dépasse... et rester aidante... sympathique plutôt qu'empathique...

Maintenant... après plusieurs années d'arrêt... et la perspective de retourner au Québec et donc de repratiquer... j'y pense très souvent, me demandant si j'aurais la force de recommencer à faire ce travail... Et la réponse est "non"... Pas de cette façon... je préfère avoir peur de la mort et de la souffrance... je suis très empathique; même trop... mais je préfère ça à la lutte contre moi-même que j'ai dû mener afin de bien faire mon métier...

vendredi 21 septembre 2007

Un bel automne...

Un ciel bleu parcouru de nuages allongés en minces filets blanchâtres... vallées neigeuses parcourant un ciel d'automne rare en Alsace...

Moi qui suis habituée à ce que, dès la fin de septembre, le temps devienne frais, pluvieux et d'une humidité propice au réveil des rhumatismes...

...je vis en ce moment un automne à la québécoise que j'apprécie à sa juste valeur!!!

Un temps frais mais ensoleillé et sec; rendant agréables les promenades familiales...

Un air chargé d'odeurs... noisettes, feuilles jaunes et craquantes... fumée de feux de bois...

Le matin, on respire la promesse de l'hiver qui viendra... et qu'on espère aussi beau et sec que ce magnifique automne...

mercredi 19 septembre 2007

Le château d'Ortenbourg

C'est ce château, précisément, que nous avons décidé d'aller visiter... ou plutôt ses ruines!
De beaux arbres, un sentier forestier agréable à parcourir...
... si ce n'était de tous ces glands, feuilles mortes, cailloux et noisettes qui rendent le sol glissant en roulant sous les pieds des randonneurs...


D'énormes pierres aux formes inquiétantes... d'effroyables serpents venimeux déguisés en racines de chênes sont autant d'obstacles à notre ascension vers ces remparts de pierre qui furent un jour d'actualité...
Le château d'Ortenbourg fut bâti en 1265 par Rudolf von Habsburg dans le but premier de contrôler le passage du val de Villé, en contrebas.



On peut encore y voir des détails architecturaux très précis; notamment des cheminées, l'emplacement de la cuisine, les trous servant à l'origine à insérer les poutres soutenant les planchers... des portes voûtées, de jolies meurtrières cruciformes et même un évier!!! En fait, on l'a cherché... et rien ne nous a paru évident en ce sens!
Par une des nombreuses ouvertures perçant les murs du château d'Ortenbourg, il est possible d'apercevoir le château de Ramstein; bâti par Otto von Ochsenstein, qui incendia Ortenbourg en 1293 - en voilà un impoli!!! Mais on ne peut même pas visiter son château, il est trop mal en point... tout craquelé, fissuré, ébréché...
Le château fut reconstruit par Albrecht von Habsburg en 1298 et a appartenu successivement à 46 propriétaires qui l'ont entretenu jusqu'en 1633 où il fut - attention fluflu - complètement détruit par les suédois!!! Honte à vous!!!
Un petit bout de mur païen... Je sais, ça ne paraît pas, mais il est païen, ce mur! Construit par des adorateurs des druides, selon la légende...

En fait, ce mur dont personne ne connaît précisément l'origine, a été qualifié de païen par Léon IX.

Certains croient qu'il date de l'âge du bronze, d'autres qu'il serait plus récent et construit à des fins de défense... mais une chose est sûre: il a été classé monument historique en 1840 et c'est vrai qu'il dégage quelque chose de spécial!