dimanche 30 septembre 2007

Indigènes

En 1943, alors que la France est occupée par les nazis, de jeunes africains viendront combattre à ses côtés... contre l'espoir de quoi? D'une vie meilleure, d'argent, de réussite, de reconnaissance...
C'est à travers l'histoire de Yassir, Saïd, Abdelkader et Messaoud que nous découvrons la tragique réalité de ce qui attend en fait ces hommes venus de loin offrir leur vie à la France... qui la prend avec indifférence sans même un regard ou un remerciement...

Ce n'est que bagarres, rébellions, négociations violentes pour une justice entre les combattants français et africains;  colonels faisant miroiter permissions et autres récompenses à des hommes désespérés...

Samy Naceri m'a agréablement surprise, Sami Bouajila est remarquable et plutôt mignon; et même si j'ai eu du mal à prendre Jamel Debbouze au sérieux - surtout au début -, il jouait très bien!

J'ai été profondément choquée par ce film... ou plutôt par l'histoire qu'il raconte; une histoire vraie que je ne connaissais pas... l'histoire triste d'hommes quittant leur pays pour aider une armée sans reconnaissance... propulsés en première ligne sans avoir appris à se battre... utilisés comme chair à canon... sacrifiés dès leur arrivée dans des missions de repérage des positions allemandes...

Voici un très court extrait de la chanson des tirailleurs algériens:

Car nous voulons porter haut et fier
Le beau drapeau de notre France entière
Et si quelqu'un venait à y toucher
Nous serions là pour mourir à ses pieds
Je crois qu'aucun militaire français d'alors ne s'est posé de questions sur la raison pour laquelle autant d'hommes avaient accepté de s'engager... mais ce minable poème montre bien que ce n'était pas important! 

Encore davantage lorsqu'on apprend qu'aucun des survivants de ces tirailleurs n'a eu droit à la pension d'anciens combattant remerciant tous les militaires français ayant combattu pour leur patrie!

Comment des hommes peuvent-ils se donner le droit de se sentir à ce point supérieurs à d'autres???

vendredi 28 septembre 2007

Créations culinaires

Voulant imiter leur tendre maman, mes deux plus jeunes enfants ont décidé de mettre, eux aussi, des bananes en rondelles sur leur tartine du matin...

Voici ce que ça a donné:

Voici la tartine de Mimi... qui, bien que maladroitement recouverte... démontre une certaine maîtrise du mouvement!
Et maintenant... admirez celle de Nana...

Le spectacle de sa bouche très grande ouverte tentant de déguster son oeuvre valait le détour!!!

Mourir de voir mourir

La mort... cette fin de parcours... ce moment ultime où la vie arrive à son terme...

Dernier soupir, dernières paroles, derniers râles...

La peur de la mort... trop souvent apparentée à l'effroi ressenti devant la simple idée de douleur physique...

Mourir... ou vivre la mort d'autrui... sans cesse... nuit après nuit...

Assister à la dégradation d'un être devenu cher parce qu'ayant partagé notre vie professionnelle durant des mois; des années...

Laver... panser... soigner le corps et l'âme... consoler de l'absence d'une famille unie...

Tenter, sans vraiment y parvenir, de donner des sourires, du temps... à ceux qui en ont besoin dans leur souffrance solitaire sans espoir d'amélioration...

Puis, après avoir veillé cette personne tout ce temps... s'apercevoir qu'elle est partie durant un des moments trop fréquents durant lesquels nous n'étions pas à son chevet... et, sans trop prendre le temps de digérer tout ça, saisir le téléphone et aviser ses proches... retourner avant l'arrivée de la famille laver, changer, coiffer un corps sans vie qu'une heure auparavant on entendait encore respirer...

Assister à l'arrivée des pompes funèbres... entendre les remarques désobligeantes, les blagues grossières suivies d'un clin d'oeil nous étant adressé... complices d'une insensibilité que nous ne ressentons pas... puisque nous avons connu et apprécié la personne dont la carcasse est sans ménagement roulée dans un drap et balancée sur une civière...

Et tranquillement, à mesure que le temps passe et que ce genre de situation se répète... se forger une carapace d'indifférence compatissante... afin d'arriver à vivre une vie normale en-dehors du boulot... pour ne plus rester des heures dans notre lit, les yeux ouverts devant l'ampleur de ce qui nous dépasse... et rester aidante... sympathique plutôt qu'empathique...

Maintenant... après plusieurs années d'arrêt... et la perspective de retourner au Québec et donc de repratiquer... j'y pense très souvent, me demandant si j'aurais la force de recommencer à faire ce travail... Et la réponse est "non"... Pas de cette façon... je préfère avoir peur de la mort et de la souffrance... je suis très empathique; même trop... mais je préfère ça à la lutte contre moi-même que j'ai dû mener afin de bien faire mon métier...

vendredi 21 septembre 2007

Un bel automne...

Un ciel bleu parcouru de nuages allongés en minces filets blanchâtres... vallées neigeuses parcourant un ciel d'automne rare en Alsace...

Moi qui suis habituée à ce que, dès la fin de septembre, le temps devienne frais, pluvieux et d'une humidité propice au réveil des rhumatismes...

...je vis en ce moment un automne à la québécoise que j'apprécie à sa juste valeur!!!

Un temps frais mais ensoleillé et sec; rendant agréables les promenades familiales...

Un air chargé d'odeurs... noisettes, feuilles jaunes et craquantes... fumée de feux de bois...

Le matin, on respire la promesse de l'hiver qui viendra... et qu'on espère aussi beau et sec que ce magnifique automne...

mercredi 19 septembre 2007

Le château d'Ortenbourg

C'est ce château, précisément, que nous avons décidé d'aller visiter... ou plutôt ses ruines!
De beaux arbres, un sentier forestier agréable à parcourir...
... si ce n'était de tous ces glands, feuilles mortes, cailloux et noisettes qui rendent le sol glissant en roulant sous les pieds des randonneurs...


D'énormes pierres aux formes inquiétantes... d'effroyables serpents venimeux déguisés en racines de chênes sont autant d'obstacles à notre ascension vers ces remparts de pierre qui furent un jour d'actualité...
Le château d'Ortenbourg fut bâti en 1265 par Rudolf von Habsburg dans le but premier de contrôler le passage du val de Villé, en contrebas.



On peut encore y voir des détails architecturaux très précis; notamment des cheminées, l'emplacement de la cuisine, les trous servant à l'origine à insérer les poutres soutenant les planchers... des portes voûtées, de jolies meurtrières cruciformes et même un évier!!! En fait, on l'a cherché... et rien ne nous a paru évident en ce sens!
Par une des nombreuses ouvertures perçant les murs du château d'Ortenbourg, il est possible d'apercevoir le château de Ramstein; bâti par Otto von Ochsenstein, qui incendia Ortenbourg en 1293 - en voilà un impoli!!! Mais on ne peut même pas visiter son château, il est trop mal en point... tout craquelé, fissuré, ébréché...
Le château fut reconstruit par Albrecht von Habsburg en 1298 et a appartenu successivement à 46 propriétaires qui l'ont entretenu jusqu'en 1633 où il fut - attention fluflu - complètement détruit par les suédois!!! Honte à vous!!!
Un petit bout de mur païen... Je sais, ça ne paraît pas, mais il est païen, ce mur! Construit par des adorateurs des druides, selon la légende...

En fait, ce mur dont personne ne connaît précisément l'origine, a été qualifié de païen par Léon IX.

Certains croient qu'il date de l'âge du bronze, d'autres qu'il serait plus récent et construit à des fins de défense... mais une chose est sûre: il a été classé monument historique en 1840 et c'est vrai qu'il dégage quelque chose de spécial!

samedi 15 septembre 2007

L'homme qui a vu l'homme qui a vu l'ours

Là-bas... tout là-bas... dans le nord-ouest québécois... en plein coeur de l'Abitibi-Témiscamingue... vit ma grande soeur!!!

Affrontant courageusement les bourrasques hivernales, les troupeaux de caribous en rut et les sauvages bûcherons amateurs de sirop d'érable pur malt, elle et sa famille vivent une vie assez calme; frôlant la normalité au quotidien...

Mais hier...

... hier matin... alors que tous se préparaient pour une journée comme les autres...  un ours agressif et violent se tint derrière la porte d'entrée, les lorgnant d'un oeil démoniaque et salivant à flots à la simple idée de goûter leur tendre chair...

Comme il était intelligent; sournois mais sensé... il attendit quelques vingt minutes et déguerpit juste avant l'arrivée de la police; non sans promettre de revenir au milieu d'une nuit sans lune, lorsque tous les chats sont noirs et les ours immenses par leur capacité, en tant qu'ursus americanus, de se confondre avec les ténèbres...

Ce redoutable monstre - en fait un bébé de l'année dernière - de la taille d'un berger allemand adulte! fait partie de ces ours que le mauvais climat du dernier printemps a privé d'une grande partie de sa nourriture habituelle; les baies et autres fruits sauvages... bien meilleur que l'humain!

Mais l'ours étant omnivore... s'il est affamé et se retrouve devant un tendre être humain appétissant... il n'en fera qu'une bouchée... ben... peut-être une dizaine!

Je compatis, chère et pauvre soeur, et j'espère de tout mon coeur vous revoir, toi et les tiens, sous une autre forme qu'ossements blanchis, rongés et léchés par une famille de mammifères à la canine ardente!

On n'aurait pas dû manger tant de bleuets...

vendredi 14 septembre 2007

Palais incendié... la reine s'en sort de justesse!!

Pour un chili con carne trop chaud et un empressement à en engloutir une bouchée sur un bout de pain... je me suis... brûlé le palais...

Juste un peu au début... et au bout de trois jours, ce que je prenais pour un simple désagrément a commencé à élancer atrocement... limitant le choix des ingrédients constituant les repas...

Puis, la souffrance se perpétuant, et même allant en augmentation continuelle, je pris le risque de tâter du bout de la langue l'endroit atteint...

... et je sentis de la pointe une ulcération d'une taille impressionnante!!! Une lacération purulente, des pustules scrofuleuses; une peste bubonique buccale!

Je me mis donc en quête, sur internet, du nombre de personnes étant décédées d'une brûlure palatine avec complications dégénératives... et ce que j'ai trouvé était tellement horrible que je ne pus aller jusqu'au bout de mes investigations et fus persuadée de mon prochain trépas.

Mais auparavant, afin de préparer mon mari à son imminent veuvage, je lui demandai de jeter un oeil à l'épouvantable plaie que je me trimballais.

Il se munit d'une lampe torche et, se désorbitant tant bien que mal l'organe visuel, me lorgna l'intérieur de la bouche...

Je l'assurai alors qu'il pouvait tout me dire; que je me sentais capable d'affronter la dure réalité...

... lorsqu'il me dit, tout bêtement, qu'il ne voyait rien; absolument rien.

J'ai dû me rendre à l'évidence que je ne mourrais pas de ma brûlure... que je sens encore bien pourtant! Mon homme étant daltonien, je me dis qu'il doit y avoir une rougeur qu'il ne décèle pas... mais pas d'ulcération profonde de la voûte palatine...

Ouf!

jeudi 13 septembre 2007

Comme une odeur de muscles - Fred PELLERIN

Je viens de le découvrir!!!

On m'en a fait cadeau, comme ça... en me disant que c'était vraiment bien...

Je l'ai mis dans le lecteur un soir... et mon homme et moi avons tenté d'écouter ça... sans succès dans le cas d'Alex!

Alors, le lendemain, tout en popotant, je décide de me taper le CD de Fred Pellerin, toute seule dans ma cuisine!

Et j'ai compris que l'espèce en voie de disparition du conteur de légendes québécois avait de la relève! Et de la bonne!

Je me suis littéralement écroulée de rire en écoutant l'histoire d'Esimésac Gélinas, un homme issu de quinze années de grossesse qui était tellement fort et tellement grand "que quand y pétait, ça sentait pas, ça goûtait!"

Les légendes du village de Saint-Elie-de-Caxton - Fred Pellerin précise que ça existe vraiment - sont passionnantes, drôles, naïves... et tout raconté avec un accent québécois à couper au couteau que ne peuvent comprendre que ceux ayant l'oreille bien adaptée; puisque mon homme, en dépit de son état d'époux de québécoise bien accentuée, n'y est pas arrivé!

Là où bon nombre d'artistes de cette province ne sont que pâles copies des anciens, Fred Pellerin se place à la droite d'Yvon Deschamps et à la gauche de Sol... Il a sa place, bien méritée, bien délimitée... Du dur, du vrai, du québécois bien dégorgé!

Des jeux de mots et un vocabulaire de maître avec un accent du terroir de Saint-Elie... Ca ne fait pas que s'écouter; ça se goûte!

samedi 8 septembre 2007

Mimi le téméraire

Mimi, me voyant en position précaire - debout sur le plan de travail, nettoyant tant bien que mal le haut des armoires de la cuisine - s'arrête; me regarde quelques secondes...

... puis:

- Maman... tu vas pas tomber!!!

- Mais non, je fais attention!

- Mais si tu tombes, tu vas avoir un bobo rouge!

- Oui, mais je fais très attention!

- D'accord... mais si tu tombes, tu me dis que je m'enlève et après tu tombes...

L'enfance est pleine de sollicitude!

jeudi 6 septembre 2007

L'oubli

Journée grise et pluvieuse... journée de courses auxquelles on ajoute les derniers achats de fournitures scolaires en vue de la rentrée de demain...

Excitation générale! Olivier a hâte de retrouver ses amis mais craint la nouvelle maîtresse puisque selon les rumeurs qu'il a entendues...  ouille!

Mimi, lui, n'aime pas trop l'idée d'aller chez les moyens cette année... il préférerait rester chez les petits puisque l'année passée... les moyens l'embêtaient...

Et Nana, elle, m'informe que même si nous irons à l'école tous ensemble, je reviendrai à la maison toute seule! Oh que ça me fait de la peine!!! Hi hi!

Alex et moi avons très hâte de passer ses lundis de congé ensemble... sans enfants... ce qui ne nous arrive presque jamais!

En attendant, nous écoutons Michel Rivard nous faire des promesses québécoises de sa belle voix chaude et profonde; passer du blues au jazz au pop... s'aventurer dans le folklore, pour prendre son élan et nous propulser vers un bel avenir tout chaud, tout beau... tout plein d'amour, de fleurs et de rires d'enfants...

Plus les blessures sont profondes, plus elles nécessitent de soins, de baisers, de miel... je me suis écorchée sur un récif que je n'avais pas vu venir... je me blottis contre le corps tout chaud de mon homme qui m'aide à panser mes plaies... et j'écoute Michel chanter que Tout va bien!

lundi 3 septembre 2007

Journée sans soleil

Journée grise et pluvieuse... journée de courses auxquelles on ajoute les derniers achats de fournitures scolaires en vue de la rentrée de demain...

Excitation générale! Olivier a hâte de retrouver ses amis mais craint la nouvelle maîtresse puisque selon les rumeurs qu'il a entendues...  ouille!

Mimi, lui, n'aime pas trop l'idée d'aller chez les moyens cette année... il préférerait rester chez les petits puisque l'année passée... les moyens l'embêtaient...

Et Nana, elle, m'informe que même si nous irons à l'école tous ensemble, je reviendrai à la maison toute seule! Oh que ça me fait de la peine!!! Hi hi!

Alex et moi avons très hâte de passer ses lundis de congé ensemble... sans enfants... ce qui ne nous arrive presque jamais!

En attendant, nous écoutons Michel Rivard nous faire des promesses québécoises de sa belle voix chaude et profonde; passer du blues au jazz au pop... s'aventurer dans le folklore, pour prendre son élan et nous propulser vers un bel avenir tout chaud, tout beau... tout plein d'amour, de fleurs et de rires d'enfants...

Plus les blessures sont profondes, plus elles nécessitent de soins, de baisers, de miel... je me suis écorchée sur un récif que je n'avais pas vu venir... je me blottis contre le corps tout chaud de mon homme qui m'aide à panser mes plaies... et j'écoute Michel chanter que Tout va bien!