lundi 28 janvier 2008

Vol par temps clair

La voix sensuelle et la goutte au nez, Alex est malade... Cependant, tel l'homme courageux qu'il désire être, son état peu enviable ne l'a pas empêché - après avoir constaté la beauté du ciel d'aujourd'hui - de sauter sur son appareil photo et de partir au volant de son vieux tacot vers le Rhin et ses occupants...
Le vol majestueux des cygnes, je l'ai admiré pour la première fois en Alsace et ne m'en suis jamais lassée...
Des mouettes, comme il y en a partout, se faisant doucement sécher sur la rambarde... au bord du Rhin, sous un soleil magnifique...
Effrayées par l'arrivée d'un sombre intrus armé d'un appareil-photo, elles s'envolent... dans une belle harmonie de battements d'ailes...

dimanche 27 janvier 2008

Toi... tu me manques...

J'ai parcouru tes sentiers recouverts d'aiguilles d'épinettes ou de sapins... enjambé l'enchevêtrement de tes racines; grimpé sur tes rochers, tes montagnes sableuses... tes bancs de neige blanche entassée par les déneigeuses...

J'ai respiré ton air d'hiver si glacial qu'il me brûlait les poumons; j'ai goûté la neige froide et rafraîchissante, expiré la buée tiède que je regardais s'envoler...

J'ai attendu, les matins de froid infernal, la voix de l'animateur radio annonçant que les écoles étaient fermées... croisant les doigts, espérant avec fougue ne pas avoir à affronter ce vent dont la caresse brûle les joues et craquelle les lèvres...

J'ai mordu dans des bâtonnets de tire sur la neige, capturant de ma langue les mille subtilités de la saveur d'érable et de fin d'hiver... j'ai goûté la sève de l'arbre, à même le seau... une grande lampée de nectar sucré laissant sur les lèvres un goût de printemps...

J'ai arpenté tes routes de gravelle au coeur de l'Abitibi; chemins campagnards en pleine nature fleurant bon les fleurs des champs foisonnant sur leurs rives; bruissant du mouvement des milliers d'ailes d'insectes qui m'effrayaient et me faisaient hurler...

J'ai marché le long de tes rivages, plongé mes pieds dans le sable moite de tes plages humides, trempé mon corps dans l'eau fraîche de tes lacs aux noms évoquant leur histoire, leurs occupants...

Lac Simon, lac Beauchamp, lac Dudemaine, lac Abitibi...

J'ai goûté tes paysages d'immensité... observé les Appalaches aux courbes élégantes; fait le tour de l'île aux Coudres, visité Charlevoix et tes villages aux noms si vivants et caractéristiques de l'histoire québécoise...

La Sarre, Senneterre, Landrienne nommés en hommage aux bataillons envoyés par la France... St-Jean-Port-Joli, Ste-Marthe-sur-le-Lac, Ste-Agathe-des-Monts rappelant la place importante tenue par la religion dans ton passé... Macamic, Maniwaki, Rimouski et Shawinigan soulignant tes origines amérindiennes...

J'ai observé tes aurores boréales; longs rubans colorés s'enroulant et se déroulant dans la nuit étoilée; j'ai appris les constellations dans l'herbe de St-Jean-des-Piles, les oreilles pleines du coassement des grenouilles vivant leurs aventures batraciennes...

Souvenirs d'un autre temps... révolu, irréel... dont ne subsistent que les images évocatrices d'un passé vécu si loin d'ici...

Une symphonie de sensations que je ne peux revivre pleinement qu'en fermant les yeux... en m'y croyant encore... le temps d'un rêve, d'un soupir, d'une larme ou d'un sourire...

mercredi 23 janvier 2008

Il y a des moments...

En s'y prenant maladroitement... plaçant d'une mauvaise façon sa main en tournant la page de son livre d'autocollants, ma petite Nana s'est entaillé le pouce droit...

Ce fut un bobo rouge d'une grande intensité... Les hurlements de douleur de la blessée qui, ayant entendu son papa ouvrir la porte de l'appartement, s'en vint vers lui, penchée, la main mortifiée placée entre des genoux faisant office de pansement temporaire, se firent entendre dans tout l'immeuble, provoquant possiblement tensions familiales et conjugales...

Pendant ce temps, Jérémie, profitant de notre attention détournée, sortit le bocal interdit contenant les sucreries et, dans sa hâte de goûter celle qui fit l'objet de son choix, l'oublia sur le plancher...

Après avoir reçu les témoignages de compassion paternels, Nana retourna dans le couloir, toujours pleurant, tenant entre les doigts de la main gauche le pouce martyrisé sur lequel il était possible de distinguer une minuscule estafilade rosâtre.

Concentrée sur nos réactions qu'elle guettait du coin de l'oeil, elle passa une première fois près du pot en verre dans lequel subsistaient quelques rares friandises... puis, se tournant... son cri s'interrompit...

Gardant néanmoins son expression de martyre sur le point de succomber, elle sembla nous oublier momentanément, scruta attentivement l'intérieur du coffre aux trésors et prit, à même son membre mutilé, l'heureux élu...

Emergeant soudainement de son nuage, elle prit conscience de notre regard amusé qui ne lui plût pas du tout, se souvînt de son handicap manuel et recommença à pleurer ses souffrances que personne ne daignât soulager... pire, on lui suggéra d'attendre... tout simplement...

mardi 22 janvier 2008

Une première!!

Ce midi, ce fut mon grand garçon Olivier qui nous fit la faveur de faire griller des escalopes de poulet, préparer une salade tomate-mozzarella et faire revenir quelques champignons à l'huile d'olive!!!

Ce fut un ravissement total!!! Je m'éloignai discrètement, incapable que je suis de le voir travailler sans constamment intervenir "pour que ça aille plus vite"!!!

J'ai donc attendu les appels qui se sont faits moins nombreux que prévu et le résultat se retrouva dans nos assiettes!!

- Est-ce que c'est bon, maman?

- Oui, Olivier! C'est délicieux!!!

- Est-ce que c'est bon, Jérémie???

- Nooon! Et moi??? Je vais le faire quand le dîner?

- Est-ce que c'est bon, Nana?

- Mmmmbbrrrrggggmmllll!!!

Après l'avoir assuré, donc, qu'il s'agissait du meilleur poulet, de la plus raffinée des salades de tomates et des plus sublimes champignons tranchés que j'avais dégustés de ma vie, il était très heureux et me demanda s'il pourrait un jour récidiver!

- Mais oui, mon chéri, lui fut-il répondu...

Ce sera pas de trop, un deuxième cuisinier dans la famille!!! C'est drôle, il ne me demande jamais s'il peut faire la vaisselle, laver le plancher ou nettoyer le frigo...

On ne peut pas tout avoir, faut croire!!!

J'en suis pas fière, mais...

Jérémie est penché sur la poubelle de la cuisine; tout concentré sur la clémentine qu'il est en train d'éplucher...

Le voyant comme ça, tout mignon, tout petit... je ne peux résister à la tentation de lui donner plein de bisous en lui triturant les oreilles...

- Je t'aime, mon petit crapaud qui pue et qui pète!!!

- ....

- Est-ce que t'es mon petit crapaud qui pue et qui pète?

Et c'est là que... les enfants grandissent, bien sûr, mais...

Jérémie lève les yeux au ciel, pousse un long soupir genre "qu'ai-je faut au bon dieu pour avoir une telle mère?", puis sans même me regarder, du ton impatienté de celui qui sait qu'il doit en passer par là s'il veut finir par avoir la paix, il me répond:

- Oui...

Je m'enveloppe dans ce qui me reste de fierté, puis m'éloigne dignement en me disant que cet enfant de quatre ans a bien changé... en si peu de temps...

lundi 21 janvier 2008

Petite bouffée d'affection

Séduit par ma folie, ma spontanéité, mes yeux "trisos" et mes expressions qui te faisaient pouffer de rire, tu as décidé de prendre le très gros risque de t'engager avec moi et sans me connaître assez pour avoir le recul nécessaire à une décision de cette envergure.

Pour ma part, ton humour noir et incisif comme tes yeux bleus limpides m'ont à ce point fascinée et ensorcelée que la démesure qui me caractérise si bien se fît fureur de vivre et me catapulta vers toi, ta France et ta vie...

Après ces quelques années, malgré les grands bouleversements du début, la routine qui a fini par s'installer et les nombreux désaccords dus à nos différents tempéraments, je me suis toujours sentie respectée par toi...

Ronde ou mince, sérieuse ou complètement dingue, triste ou gaie, fonceuse ou craintive... je n'ai jamais eu le sentiment que tu avais honte de mes paroles, de mes rires, de mes attitudes, de mes actions ou de mon apparence quelque peu négligée...

Au contraire, l'amour sincère et le profond respect que nous avons l'un pour l'autre nous porte à entretenir et préserver cette grande complicité débordant de tendre amitié et d'infinie solidarité...

Quelles que soient les difficultés, les frustrations ou les plaisirs qui parsèment nos journées, nous savons que, le soir venu, nous serons deux à se raconter, se caresser, se consoler ou simplement se toucher; pied contre pied, dos contre ventre, peau contre peau...

Nous savons que nous sommes un rempart l'un pour l'autre et que quelles que soient les erreurs que nous ferons ou les pièges dans lesquels nous tomberons, nous assumerons ensemble...

... comme des complices, des amants, des amis...

vendredi 18 janvier 2008

Veille et réveil

La pluie s'est faite entendre cette nuit... et en France, nous avons des volets métalliques dont un des inconvénients est de résonner au contact des gouttes d'eau s'y abattant et, de ce fait, de multiplier par dix le bruit de la chute d'une parcelle de nuage.

Une petite fille a pris la mauvaise habitude de craindre ce tintamarre annonciateur, croit-elle, d'une chute de volets précédant une invasion de redoutables dragons cracheurs de feu et grands gastronomes se léchant déjà les babines à l'idée de la dégustation imminente de la chair délicate des petits enfants...

Les douces paroles rassurantes n'ont aucun effet... les appels reprennent après quelques minutes... les menaces d'écartèlement, de pal et d'immolation sont légèrement plus efficaces après une heure trente de visites régulières à la chambre des petits... mais nous laissent un léger sentiment de culpabilité...

Ce matin, ayant très peu dormi, j'ai bravement ignoré la ténacité d'Alex me susurrant à l'oreille que si je n'allais pas les reconduire à l'école ce serait pire, et qu'il était tard... mais c'est au moment où j'ai aperçu ma Nana en forme pour une nouvelle journée... elle que ce long moment d'éveil avait à peine atteint... que je me suis découvert un réservoir insoupçonné de courage...

Les yeux dans le vague, la tête pleine de forgerons sadiques me martelant le cerveau, je me suis mise en pilotage automatique pour la préparation du petit-déjeuner, l'habillement, la coiffure et les caresses...

Et maintenant, en écrivant, je savoure un bon café dont la magie se fait déjà sentir...

jeudi 17 janvier 2008

Bulle, envole-toi...

Te rencontrer m'a laissé un goût de désespoir... ta jeunesse, ton dévouement pour tes enfants, ta petite fin du monde à toi parce que tu te sens seule à gérer cette famille que vous avez pourtant faite à deux...

Je me suis revue, environ au même âge que toi... la tête pleine de l'injustice trop présente dans le fait de se sentir seule; célibataire en couple... image contradictoire mais pourtant trop souvent réelle...

Il nous arrive, femmes que nous sommes, d'avoir envie de prendre très - trop - tôt cette responsabilité d'être mères alors que celui en qui nous voyons l'homme de notre vie et le père idéal cache bien fort, de peur de nous décevoir, le petit garçon en lui qui se sent pris au piège de ce qu'il est incapable d'assumer...

Et commence alors la valse des insatisfactions mutuelles... ta frustration de maman abandonnée qui ne se voit plus femme dans les yeux de son conjoint... le sentiment de culpabilité de ton homme qui sait que la balle est dans son camp et qui ne se sent pas apte à la saisir au vol et prendre enfin au sérieux son rôle dans la scène qu'il avait accepté de jouer avec toi...

Jeune, jolie et pleine de vie comme tu es, ne te laisse pas dépérir dans cette atmosphère polluée par l'incompréhension...

Lâche-toi, fais du grabuge, impose-toi!!!

Bulle... envole-toi!!!

samedi 12 janvier 2008

Une dernière, svp, juste une!!!

Il y a déjà quelques semaines, j'ai mis dans ma bouche le dernier morceau de gomme (chewing-gum) à la cannelle en ma possession depuis mon retour du Québec...

Ce fut un grand moment... j'ai mâché, goûté les saveurs corrosives; cette brulûre glacée lorsque la gomme demeure trop longtemps au même endroit, cette douceur sauvage!!! J'ai eu du mal à la jeter... la regardant, sachant que derrière cette vulgaire apparence de pâte à modeler mâchouillée se cachait la fin d'un plaisir un jour retrouvé et qui repart, après nous avoir suffisamment alléchés et mis en son pouvoir pour que la séparation soit d'autant plus difficile...

Après avoir argumenté dans ma propre cervelle que vraiment, c'était pas génial de s'en faire autant pour ça, j'ai fini par la garrocher dans la poubelle la plus proche; sans remords, sans regrets...

... jusqu'à...

Jusqu'à ce que, mercredi, alors que je déplaçais l'écran de l'ordinateur, je tombe soudainement sur un paquet de gomme à la cannelle!!!!

Le coeur, la tête, la bouche en feu, je criai merci à la providence qui avait eu pitié de ma situation...

... et je m'aperçus qu'il était vide...

Bien vide!!!

Et de dépit, je l'envoyai valdinguer dans la même poubelle que sa petite soeur, jadis, avait visité...

Maudite providence!!!

vendredi 11 janvier 2008

Explication laborieuse d'un interdit

Tout en marchant vers l'école, nous contournons un genre de serpent terreux auquel sont encore collées quelques touffes d'herbes...

- Beurk!!! Attention, maman, il y a un caca!!!!

- Mais non, c'est pas un caca, Nana! C'est un morceau de terre!

- Mais c'est pas bon à manger, hein?

- Ah non!

- On peut être malades et on peut même mou'ir!!!

- On peut être malades, oui!

- Comme avec les champignons!

- Mais c'est bon, les champignons!

- La maîtresse a dit que les champignons dans la forêt il faut pas les manger parce que si on les mange on peut avoir mal au ventre et on peut même mou'ir!!!

- Oui, c'est vrai! Ta maîtresse a raison!

- Parce que dedans les champignons, y a des petites abeilles qui nous piquent!!!!

- ...

Elle a de drôles d'idées, la maîtresse!!!!

jeudi 10 janvier 2008

Radiologie mensongère

Alors là!!! Je ne suis pas contente!!!

Ce matin, j'avais rendez-vous à 8:30 pour une radiographie de ma hanche douloureuse... Et nous devions nous dépêcher!!! Nous avons englouti notre petit-déjeuner comme si nous n'avions pas mangé depuis des lustres; j'ai pressé les enfants, les ai habillés en chemin!! Il fallait voir les pauvres petits courir vers l'école en remontant slips et pantalons!!!

Après les avoir catapultés dans leurs classes respectives, j'ai piqué un sprint vers la clinique de radiologie... me suis contorsionnée sur une table métallique sous le regard concupiscent de la technicienne!!!

Et tout ça pour quoi????

Pour me faire dire, avec le sourire, s'il-vous-plaît, que je n'ai rien!!! Rien du tout!!!

Pas d'arthrite rhumatoïde dégénérative; non plus d'infection articulaire chronique; aucune hernie bulbeuse du trochanter ou de nécrose fémorale du bassin!!!

Ah mais je ne me suis pas laissée faire!!!!! Debout, en slip, je me suis mise à hurler que je voulais voir le patron!!!! A mon grand dam, il était déjà là... c'était lui qui m'avait fait l'insulte de me dire que je n'avais rien...

"Insinuez-vous que je me plains pour rien??? Je ne suis pas venue ici pour ça!!! Je n'ai pas dépensé mon argent pour me faire dire que je suis en bonne santé!! Je suis malade et je vois bien dans votre regard sournois que vous me cachez quelque chose!!!!! Si je n'avais rien eu, je ne serais pas venue!!! Avouez donc, si vous êtes un homme, que je souffre d'une forme très rare d'arthrose scrofuleuse dégénérative à évolution rapide et que je n'en ai plus que pour quelques semaines!! Avouez!!!!"

Devant mes yeux menaçants, l'immonde personnage finit par reconnaître que j'avais raison... et je me retrouvai dehors illico presto...

C'est qu'on ne me la fait pas, à moi!!!!

Vous n'avez rien, madame... pffff!!!

mercredi 9 janvier 2008

Un cadeau pour toi que j'ai fait toute seule!!

Durant l'enfance, nous voulons par-dessus tout imiter ces adultes que nous admirons et auxquels nous espérons un jour ressembler... ces parents qui nous offrent jouets et vêtements, nourriture et autres gâteries nous donnent l'envie naturelle de leur rendre la pareille...

Et ici, c'est souvent l'école qui entre en jeu en fournissant l'aide et les moyens à l'enfant via l'expérience de l'institutrice!

C'est ainsi que nous, adultes, nous voyons offrir de superbes présents; trop souvent l'oeuvre en majeure partie de la maîtresse qui désire montrer son savoir-faire aux parents... mais parfois le résultat d'un travail acharné de notre enfant qui a réussi, à travers moult gribouillis, coups de ciseaux et monticules de colle disgracieux, à confectionner un cadeau!!!!

C'est ainsi que j'ai un jour fabriqué à mon papa un pot à crayons qu'il possédait encore il y a peu de temps... un boîte métallique de tabac que j'avais enfoncé à l'intérieur d'une dizaine de sacs de pain de mie et que ma maîtresse a passé au four... avec pour résultat le plus beau pot jamais vu... amalgame de plastiques de différentes couleurs fondus et emmêlés produisant un aspect plutôt minable... à la mode des années 70 en fait!

Pour ma mère, le cadeau "scolaire" dont je me souviens le plus était un long fil noir sur lequel j'avais enfilé des macaronis secs... Ma chère maman l'avait porté toute la soirée; qu'est-ce qu'il lui allait bien, ce collier!!! Une vraie princesse!!

Par la suite, j'ai pris l'habitude, discrètement, d'aller dans sa chambre croquer un macaroni... Un, ça ne se voit pas! Mais si ça se répète trop souvent... bon, on sait ce que c'est!!! Si bien que j'ai fini, après plusieurs semaines, par avaler l'ensemble des pâtes touchées, triturées par toute la famille... à l'exception du fil, bien sûr, que j'ai laissé là, tout seul, et que ma mère doit avoir fini par jeter!

Quelques années plus tard, les enfants reçoivent de l'argent de poche et désirent imiter de façon encore plus évidente leurs géniteurs!!! Ils veulent leur acheter un cadeau!!!

La première fois que j'obtins la permission de dépenser un peu d'argent pour l'anniversaire de ma mère, à l'âge de 7 ou 8 ans, je me demandai, comme elle le faisait elle-même, de quoi elle avait envie; ce qui lui serait vraiment utile... Parcourant les rayons du magasin - une pharmacie québécoise dans laquelle on trouve de tout - je finis par opter pour une boîte de Tampax, puisque je me rappelais en avoir vu régulièrement dans la salle de bain...

Ma maman fut séduite par le cadeau personnalisé, et ma grande soeur se moqua de moi; tant et si bien que je courus acheter autre chose, afin de colmater cette brèche honteuse dans ma fierté!!!! Un petit hibou en je ne sais quoi qu'elle a gardé - qu'elle a peut-être encore - et qui lui rappelle cette boîte de tampons hygiéniques!!

Je suis d'ailleurs certaine qu'en lisant ce texte, ma grande soeur Anne s'en voudra à mort et m'enverra un gros, gros cadeau pour se faire pardonner!!!

A ce jour, pour ma part, j'ai reçu de magnifiques colliers de perles en bois ou en plastique multicolores, un miroir dont le cadre a été amoureusement peinturluré par Mimi, un macaron qui se fixe sur les vêtements de la part de Claude-Anne, un cadre photo d'Olivier qui trône sur une étagère et des tonnes de magnifiques dessins!!!

Quand je pense que ma grande fille, qui aura bientôt 18 ans, sera peut-être maman d'ici quelques années - pas trop tôt, quand même! - et recevra à son tour ces témoignages d'amour maladroitement mais affectueusement fabriqués!!!