lundi 23 mars 2009

Gommette 101

Après avoir récupéré Olivier, nous revenons d'Allemagne et dans la voiture, nous devisons gaiement...

- Alex, tu sais, la gommette pour accrocher des dessins au mur...
- Oui?
- Tu sais où elle est?
- Mais bien sûr!!!! Tu n'as qu'à demander!!!
- Et?
- Sur mon bureau, juste au-dessus de mon tiroir à chaussettes se trouve un petit porte-documents. Il y a tout d'abord la carte du restau où nous sommes allés la dernière fois et si tu te donnes la peine, du bout de l'index, de la déplacer, tu trouveras la gommette juste derrière!!!
- Bon... ok, merci!
- La gommette se présente sous la forme de plaquettes d'un centimètre carré...
- C'est beau... laisse!!!! Je sais m'en servir!
- Non, non, attends!!!! Je disais donc que la gommette, jaune citron en l'occurrence, se présente sous la forme de plaquettes, tu me suis?
- Oui...
- Un centimètre de chaque côté fait... fait quoi?
- Un centimètre carré...
- Oui! Bravo, Danielle!!!!!
- Merci...
- Donc, les plaquettes se trouvent entre deux matières différentes. Sur le dessus, il y a un film plastique transparent et mince, et au-dessous, c'est-à-dire de l'autre côté, il y a un papier gras sur lequel reposent les plaquettes, ce qui leur garde une fraîcheur nécessaire afin de garder leur malléabilité.
- Bon, ok.. Tu m'énerves, là!!
- J'ai presque fini!!! Tu présentes le dessin à l'envers, la face qui sera collée au mur sur le dessus. Tu tends ensuite tes doigts et tu soulèves le film plastique de façon à ce que tu puisses insérer ton pouce et ton index afin d'aller saisir fermement une plaquette de gommette sur laquelle tu tires vigoureusement!! Tu peux, si tu le veux, la séparer en deux... ou même en quatre, mais ce n'est pas nécessaire... c'est une question de choix... de goûts... et tu en mets un morceau à chaque coin du document. Tu peux en mettre deux seulement, en haut, s'il s'agit d'une feuille très légère...
- Ok! Arrête!!!!!!!!!! J'en peux plus, Alex!!!!!! T'es chiant!!!!!!
- Exactement!!!!!!!!! C'est bien ce que je pensais!!!! Tu refuses de m'écouter et lorsque le dessin tombera, tu t'en mordras les doigts et tu te diras que tu aurais bien dû être attentive et retenir toutes ces étapes cruciales!!!!
- Mais je les ai retenues, ça va!!! Je suis devenue une pro de la gommette!!!
- Alors tu récapitules!!!
- Je la prends, je la sors, je la roule en petits motons et je la colle sous le dessin que je câlisse sur le mur!!!!!!!!! C'est ça????
- Oui... mais est-il nécessaire d'en mettre à chaque coin?
- Aaaaah!!!!!! Mais qu'est-ce que j'ai bien pu faire de mal pour tomber sur un fou comme toi????????
- D'accord, je me tais... mais tu verras!!!

Il ne faut pas oublier que tout ce temps, je ne peux m'enfuir puisque dans la voiture... je suis donc obligée d'entendre cette diarrhée verbale insupportable!!!!

Je suis arrivée, et dans la demie-heure j'ai collé ce que je voulais... et le lendemain, il y en avait deux sur trois qui étaient tombés...

Devinez qui en a fait des gorges chaudes?

- Tu vois, Danielle, tu ne m'as pas bien écouté!!! Je le savais!! Je recommence!! Alors la gommette se présente...

Pitié...

samedi 21 mars 2009

Tire sur la chevillette

Sa petite main glisse le long de mon dos...

... et s'arrête sur une...

... une...

... une poignée d'amour...

... et du doigt, elle tapote...

- C'est qui qui est là quand c'est tout mou???

- Euh...

C'est moi...

mercredi 18 mars 2009

Le verre qui faisait des blagues

Dernière levée, Nana, seule à table, mange distraitement sa tartine au chocolat tout en sirotant un bon verre de lait bien froid.

Je suis déjà occupée à mon petit rangement matinal quand je l'entends m'appeler:

- Maman? Tu peux m'aider à sortir de table?
- Tu as terminé?
- Oui!

J'entre donc dans la cuisine, et je vois Elana assise, sereine, devant une assiette vide... Mais quelque chose cloche!!

- Nana... Où est ton verre?
- Mon verre? Euh... je l'ai mis dans la vaisselle...

Le fait qu'elle ait besoin de moi pour descendre de sa chaise mais affirme s'être levée pour aller mettre son verre dans l'évier me laisse perplexe...

Tellement que je me dirige vers ledit évier afin de constater de visu la présence du gobelet... ce que je n'arrive pas à faire devant l'évidence qu'il n'y a rien d'approchant...

- Mais... il n'est pas là, Nana!!!
- Oui, je sais!! Je l'ai mis dans la vaisselle et pouf! il est parti...

Je soulève quelques assiettes...

- Non... il n'est pas là...
- Je t'ai dit qu'il a disparu...
- Nana....... où est ton verre??

Je cherche... mes yeux scrutent le sol sur lequel aucune goutte de lait n'attend que je marche dessus... il n'y a rien!!!!! Et pourtant...

Je passe de l'autre côté de la table, ce qui a pour effet de rendre ma fille nerveuse et m'encourage de ce fait à continuer...

... quand j'aperçois, dissimulé par le sac de pain de mie...

... le verre à l'effigie de Dora dans lequel il y a encore... presque tout le lait!!!!!!!!!!

Nana attend ma réaction...

- Eh ben!!!!!! Il est malin ce verre!!!!!!! Il est sorti de l'évier sans que tu le voies, il est allé au frigo se remplir de lait et s'est caché derrière le pain!!!!!!!! Ah, le coquin!!!!!!!!!!!!

Nana rigole, mi-figue mi-raisin...

- Il trouvait peut-être que tu ne buvais pas assez de lait!!! Tiens!

Elle a tout bu!!! Très consciente que je savais très bien ce qu'elle avait fait...

dimanche 15 mars 2009

Le stress et l'attente

Après avoir bien mangé son petit-déjeuner, monsieur B. prit sa petite boîte contenant son repas de midi, la mit dans son grand sac où sont rassemblées toutes ses cochonneries dont il ne peut absolument pas se séparer, et embrassa sa tendre épouse aux formes dangereusement fondantes.

Celle-ci, forte de son rôle de fée du logis, s'énquit:

- Mon chéri, es-tu certain que tu auras assez à manger?
- Mais oui, ne t'inquiètes pas!!! De toutes façons, je ne pars pas pour la journée!! Nous sommes dimanche, tout de même!!!!

Ces dernières remarques ne tombèrent pas dans l'oreille d'une sourde mais bien à l'intérieur du conduit auditif de madame B. qui en conclut que son beau grand mari serait de retour à une heure intéressante!!!

Que son homme ne l'appelle pas du tout le midi, c'est assez rare mais pas du tout inquiétant... par contre, à 17 heures, n'ayant toujours aucune nouvelle, elle décida de ne plus attendre et décrocha son téléphone, composa le numéro et attendit...

Bizarrement, la sonnerie qu'elle entendait dans le téléphone avait un écho... qu'elle suivit de l'oreille qu'elle avait tendue de naissance jusqu'à tomber sur le portable de son cher époux se trémoussant sur le plan de travail...

Une vision fugitive d'elle-même en train de donner la fessée à monsieur B. l'assaillit et elle s'en délecta quelques minutes, puis passa à autre chose...

A 18 heures, elle commença la préparation du souper... puis à 19 heures tout était presque prêt, mais toujours pas de nouvelles de l'attendu avec une brique et un fanal!!!

Le sachant seul sur un chantier, mais lequel?, sans téléphone, sans aide, sans petit goûter supplémentaire... elle se mit à passer en revue toutes les horreurs pouvant expliquer l'absence de son époux...

Il aurait pu recevoir un morceau de brique sur la tête, tomber d'une échelle ou pire, se faire attaquer par une araignée!!!

Lorsqu'il arriva, peu avant 8 heures, elle lui lança un regard incendiaire... et il s'excusa... mais elle était furieuse!!!! Alors elle le tortura un peu... quelques heures... histoire de lui faire regretter tout ça...

Elle se coucha, un peu plus tard... moins en colère... se disant qu'elle devrait arrêter de s'en faire...

N'empêche... ça fait peur...

samedi 14 mars 2009

Belle, pas belle

Je me suis fait couper les cheveux!!!!

Je n'ai plus rien!!! Cheveux courts, boule à zéro, plus un poil sur le coco, il n'y a qu'un cheveu sur la tête à Mathieu!!!!!!!!

Et ça fait du bien!!!! Je suis plus rapide car l'air glisse sur mon cuir chevelu presque à nu, et je cours et me propulse vers les hauteurs mystérieuses du firmament, ivre de la liberté retrouvée que me procure l'absence de touffes poilues, mêlées, hirsutes et jamais coiffées...

... sauf que l'homme qui partage ma vie, mes humeurs et mon amour m'a confié qu'avec moi maintenant il se sent homosexuel...

... sauf que l'homme qui dit m'aimer, me vénérer, m'idolâtrer me traite de camionneur...

... sauf que ma petite Elana, quand elle m'a vue, n'a pas eu la réaction que j'escomptais...

- Maman, je te trouve pas crès belle mais je te trouve quand même belle...

Analysons cette phrase à l'apparence innocente... Disons qu'après une observation méticuleuse... bon peut-être pas si méticuleuse que ça, on peut conclure que Nana me trouve laide à chier mais qu'elle a la gentillesse de ne pas vouloir me faire de peine...

Ce matin, complexée, je me suis mise devant le miroir... et j'ai appliqué une touche de maquillage sur mon visage pourtant pas si masculin... un peu de gel, et c'était joli...

En me voyant, Alex s'est exclamé que ça me faisait vraiment bien!!!!!!! Yes, une victoire!!! Faites péter le champagne, les gars!!!!!!

Et en arrivant devant une Elana dont les goûts de princesse la rendent exigeante, je lui demande:

- Et comme ça, c'est mieux?

Je retiens mon souffle en la voyant m'examiner...

- Je t'ai dit hier... T'es pas crès belle, mais t'es belle pareil...

Ben c'est ça!!!! Tant pis pour toi, Nana!!! Tu verras, quand tu seras vieille et que tu auras encore des envies d'être belle... snif... j'irai rire de toi de mon fauteuil roulant!!!!!!!!!

vendredi 13 mars 2009

Mort ou vif?

- Maman, tu peux me couper mon poulet?
- C'est pas du poulet, ça, Mimi!!!! C'est du boeuf!
- Et le boeuf, c'est pas du poulet... C'est de la vache?
- Oui, le monsieur vache!
- Mais il est mort?
- Oui, bien sûr!!!! On va pas le manger vivant, quand même!!!
- Ah... Moi j'aime pas trop les animaux morts...
- ...
- Et nous, maman... quand on est morts... y a des gens qui prend la viande pour la mettre dans les magasins?

mercredi 11 mars 2009

La compote baladeuse

Il pleut à verse, il fait froid et gris, deux enfants de l'âge de Mimi se joignent à nous pour le repas du midi et je marche vite, vite, afin de sortir de cet enfer humide de fin d'hiver...

Nous formons une chaîne de cinq pour traverser la rue, la plus grande personne au milieu...

Nana lève son petit visage aux grands yeux naïfs vers moi, comme si c'était le moment, et dit:

- Tu sais, maman, on a le droit d'emmener un goûter à l'école pour la maîcresse...
- Tu peux pas emmener de goûter à l'école, Nana!
- Je sais, mais pour la maîcresse on a le droit!!! Pour qu'elle le mange!

J'ai été témoin, à quelques reprises, de mamans emmenant à la maîtresse des petits gâteaux ou biscuits que l'enfant avait contribué à confectionner...

- Ah oui... alors si tu veux, la prochaine fois que je ferai un gâteau ou des biscuits, on en amènera un bout à ta maîtresse!
- Non, non!!!! Moi je voulais dire cet après-midi!!
- Mais Nana, je n'ai rien fait!! On n'a rien à lui donner!
- C'est pas grave, ça!!!! On peut lui donner une compote!!!

Alors là... la logique de Nana comme sa candeur m'émeuvent et je me fais la réflexion que je ne peux, par fierté personnelle, refuser d'accéder à sa requête si bien intentionnée...

J'accepte donc et nous allons à la maison... Les enfants jouent, ils mangent et lorsque vient l'heure du départ, je supplie intérieurement Elana d'avoir oublié toute cette histoire de goûter pour la maîtresse...

Nous sortons, je verrouille la porte...

- Maman!!!!!!!! On a oublié la compote pour ma maîcresse!!!!!!!! Vite, vite!

J'entre, et prends dans sa boîte la précieuse offrande... achetée au marché discount du coin... et la fourre dans mon sac.

Rien n'y fait, ma fille a de la mémoire... Une fois les chaussons aux pieds, la petite exige sa compote qu'elle saisit aussitôt des deux mains... puis marche lentement en direction de son local de classe, le visage solennel, pénétrée de l'importance de sa mission...

Rouge comme une pivoine, je la vois s'arrêter devant son institutrice, lui tendre le précieux cadeau... puis le visage de l'adulte se tourne vers moi, exprimant d'un regard dérouté son incompréhension...

Je m'avance et profite du fait que Nana est allée jouer pour donner quelques brèves explications... précédant la remise de la compote dans mon sac à main...

La petite gourde est maintenant de retour dans mon armoire... alors qu'Elana l'imagine plutôt en train de se faire aspirer goulûment par une maîtresse affamée!!!

L'intention était magnifique... mais moi, je l'aurais gardée en souvenir...

mardi 10 mars 2009

Sale adolescence...

- Alex, un aspirateur, ça prend combien d'années physiques par an?
- Euh... Qu'est-ce que tu veux dire?
- Eh bien, on dit que les chiens, à chaque année, prennent environ l'équivalent de 7 années physiques humaines... alors je te demande combien d'années physiques humaines prend un aspirateur à chaque année! En gros est-ce que ce serait possible que notre aspi soit arrivé à l'adolescence?
- Quoi???? Mais tu délires!! Pourquoi?
- Viens avec moi, je ne veux surtout pas qu'il nous entende... à cet âge-là on est susceptible...
- ...
- Bon... en fait, il pue!!!!
- Il pue?
- Oui, c'est horrible!!!!! A chaque fois que je le fais fonctionner, il se répand dans tout l'appart une odeur épouvantable... comme quelqu'un qui ne se serait pas lavé depuis longtemps... ou comme un adolescent qui pue des pieds... tu sais bien comme ça sent mauvais, un ado... Rappelle-toi!!!
- Mais Danielle!!!!!!! Tu l'as vidé?
- Oui!! Et ça pue pas à l'intérieur!
- Et t'as nettoyé le filtre?
- Le filtre? Quel filtre?
- Viens je te montre!
- ...
- Le filtre là, ici!!!! Sens-le!!!
- Beurk!!!!!!! Oui, c'est ça!!!!!!!! Quelle horreur!!!!!!!!

Donc... si votre aspirateur sent comme si quelqu'un avait fait caca dedans... et que pourtant il n'y a pas de caca dedans...

... nettoyez le filtre... celui-là... ici... vous avez compris?

C'est pourtant pas sorcier, vraiment... pfffff! Quelle bande de nuls...

lundi 9 mars 2009

Ah l'amour...

Drrrring!!!

- Allo?
- Danielle?
- Ah, salut mon coeur!!!
- Je voulais juste te dire que tout était fini...
- Tout?
- Oui, tout!
- Tout est fini entre toi et moi?
- Oui...
- Ah, d'accord...
- Et ne me refais plus jamais ça!
- Ok... je ne le ferai plus, c'est promis!!! Tu m'appelais pour ça?
- Oui, je voulais juste te mettre au courant.
- D'accord! Tu rentres bientôt?
- Euh... dans 30 minutes environ...
- A tout à l'heure!!!

Euh...

Un typhon sur l'Alsace

Au début, ce fut le café...

... avec en toile de fond mes inquiétudes au sujet de Nana et de ses douleurs abdominales.

Puis, alors qu'Alex s'endormait doucement, je me plongeai dans l'excellent livre de Barbara Abel, Illustre inconnu, qui devint soudainement on ne peut plus stressant et me garda en haleine jusqu'à ce que je le termine, désireuse que j'étais de connaître le dénouement de cette triste histoire... L'esprit en alerte, je tournais les pages, éveillée comme en plein jour, suivant le périple de cette sinistre famille jusqu'à la toute fin qui me laissa assouvie et prête enfin à éteindre ma lampe de chevet et à m'abandonner au sommeil.

Yeux fermés, mes membres se détendaient... le flottement de la conscience aux portes du relâchement complet commençait à se faire sentir... lorsque la tempête vint...

Alors qu'un torrent de pluie était violemment projetée sur les fenêtres par un vent assourdissant, mes sens s'animèrent de nouveau et je me précipitai au salon, seule pièce aux volets encore ouverts...

Je découvris un spectacle consternant, du moins pour moi qui déteste les orages, les tempêtes... et tout ce qui est plus fort que moi, me menace et fait du bruit!!!

Les vitres malmenées, les portes résistant difficilement aux assauts de la bourrasque, les serpentins de pluie dégoulinant sur la transparence du verre, illuminés par la lampe de la cuisine...

Si bien qu'à deux heures trente du matin, je suis encore là à pianoter sur un clavier dérisoire, en me disant que je vais être dans un bel état dans quatre heures, lorsque le réveil sonnera...

... et que je devrais profiter du fait que le vent s'est apaisé pour aller me coucher et me laisser emporter par Morphée jusque dans les profondeurs abyssales des rêves les plus fous... les plus beaux, je l'espère!!!!

Bonne nuit!!!!

dimanche 8 mars 2009

Mauvaise foi

- Danielle, où t'as mis la clé USB bleue?
- Ben... je l'ai pas vue depuis longtemps...
- Mais elle est où?
- Je ne sais pas!!!!
- Pffffff!!!!
- Parce que je suis responsable de l'endroit où se trouvent tes affaires?
- Mais non, ma chérie...
- ...
- Seulement de ce que je ne trouve pas...

samedi 7 mars 2009

Quel cochon?

J'aime bien le monde de l'enfance, ses comptines, ses chansonnettes...

Et j'aime plus que tout les apprendre à Nana qui pourrait passer ses journées à ça sans se fatiguer!!!

- Ecoute bien, Nana!!
Mon grand-père a trois cochons
Un qui pue
Un qui pète
Un qui sent la ciboulette

(Quand j'étais petite, le troisième sentait la cigarette, mais bon... je n'y tiens pas!)

Et toi, t'es lequel? Celui qui pue?

- Non, c'est Jérémie!!!
- Celui qui pète?
- Non, celui-là c'est Olivier!!!
- Alors tu sens la ciboulette!!!!
- Ah non!!!! Ca, c'est toi!!!!!
- Ca veut dire que t'es pas un petit cochon?
- Oui, mais je suis celui qui pue pas, celui qui pète pas, et celui qui fait pas de boulettes!

C'est bon, je n'insiste plus...

vendredi 6 mars 2009

Nana cruelle

- Alors je ferai plus jamais de dessin pour toi...

Alors que j'étais en mouvement, prête à changer de pièce, les orteils déjà engagés sur le seuil de la cuisine, je me suis immobilisée soudainement... comme si un mur était sorti de nulle part pour se dresser devant moi...

Lentement, je me suis retournée... j'ai levé la tête et n'ai pu que constater que c'était bien mon enfant, la chair de ma chair, ma propre fille qui venait de prononcer ces paroles dépourvues d'humanité...

Mes yeux se promenèrent sur un visage décidé... un regard dur, sans compassion... sec...

Elle semblait réellement prête à mettre sa menace à exécution et pourtant, je n'arrivais pas à croire que l'on puisse porter ce coup fatal à sa propre mère...

Je tentai une approche par la bande:

- Nana? Tu... euh... tu ferais ça?
- Oui!!!!!!!

Les larmes brûlèrent mes paupières... et je ne pus contenir les spasmes de douleur que provoquèrent chez moi ces cruelles paroles...

- Nana... argh... Nana... tu me feras plus jamais... plus jamais de dessin?
- Non, plus jamais!!!!!!

Je m'écroulai en même temps que le monde sur lequel j'avais bâti ce que je croyais être une famille composée d'enfants reconnaissants générateurs de superbes dessins... Plus de dessins... plus jamais...

Etendue dans mon malheur, noyée dans ma morve... je ne bougeais plus... J'étais devenue l'incarnation de la tristesse...

C'est le moment que choisit Elana pour s'approcher de moi, doucement...

- Si tu me donnes les légos, je te ferai encore des dessins!

jeudi 5 mars 2009

La compétition dans le sang!

- Maman, tu voudrais jouer aux cartes avec moi?
- Mais oui, Nana! Tu aimerais jouer à quoi?
- Au jeu qu'on a des cartes et que quand on n'a plus de cartes on dit: Uno...
- On n'a pas ce jeu-là!
- Ah... parce que j'ai vu ça à la télévision...

Nous nous installons donc pour une partie de 8 endiablée et à la première manche, j'ai la chance d'avoir une main variée et, il faut bien le dire, chanceuse!!!

Les pique et les trèfle défilent, les coeurs et les carreaux se cachent... Après un ultime cognage sur la table annonçant une carte seule, je termine victorieuse!!!!

Nana n'est pas trop contente...

- Moi je voulais pas que tu gagnes!!!!!

Eh oui, c'est comme ça!! J'aide, mais je ne laisse pas gagner!!!

- Tu veux rejouer, Nana?
- Oui!

Et voilà!!! Mais cette fois-ci, c'est ma fille qui mène la danse et me balance un joker en pleine poire suivi d'un 2 de pique!!! Elle se marre, elle jubile... Elle remporte le match avec force cris de contentement!!!

- Bravo, Nana!!! Alors, on en joue une autre?
- Non! Je voulais juste gagner! Je vais regarder la télé...

Et après s'être installée de tout son long sur le "canapé":

- Aah, que c'est bien de regarder une belle télé!!!!!!!!

mardi 3 mars 2009

Printemps, es-tu là?

Ca y est!!!!

Le printemps a décidé que le temps était venu de se présenter à nous... Je l'ai vu arriver, il y a quelques jours, sur le chemin nous menant au parc, à la rivière, aux cygnes préparant leur nid...

Il m'a regardée, puis a fait "chuuuuuut"... et j'ai entendu les oiseaux chanter leur nouveau répertoire, et j'ai remarqué la sonorité estivale des bruits de voitures ou de voix humaines, comme cristallines, purifiées, clarifiées par un soleil timide mais chaleureux.

Puis d'un doigt tout propre, tout neuf... le printemps a pointé un buisson dont je me suis approchée... Des bourgeons déjà entrouverts s'extirpaient des pétales froissés de couleur jaune, fiers d'être les premiers à découvrir un monde renaissant...

Soudain réceptive à ce renouveau, j'ai pu voir tout ce qui ne m'avait pas frappée quelques minutes auparavant...

De minuscules fleurs roses sur des branchages élancés profitant d'une température adoucie par l'arrivée d'un mars pacifique, des couleurs plus vives, plus intenses...

Qu'est-ce que j'aime cette saison!!! Après l'hiver et sa grisaille, son froid humide et malsain, ses moisissures et sa déprime, quelle joie de sourire à la vie et au monde...

Le printemps, c'est ma saison!!

Déclaration... d'amour?

- Bientôt, ça fera 10 ans qu'on est mariés!!!
- Bientôt, bientôt... en 2012!
- On dirait que ça fait juste un an que t'es arrivée avec tes valises... pour t'installer... et que t'es jamais repartie...
- ...
- Moi, je pensais toujours que t'allais repartir!! Mais non... 7 ans après, t'es toujours là... Si j'avais su...

lundi 2 mars 2009

Le métro de Mourial

Ce soir, alors qu'Alex regardait les infos et plus particulièrement une capsule concernant les trains de banlieue parisiens, je me suis prise à penser, avec nostalgie, au petit monsieur qui conduisait le métro de Montréal et qui annonçait, en roulant bien ses "r":

- Prrochaine station: Saint-Laurrent

Après une nuit de travail de 12 heures, je partais prendre le métro De l'Eglise jusqu'à Honoré-Beaugrand, terminus de la ligne verte... et j'avais la joie d'entendre ce monsieur, qui devait changer, c'est comme rien, c'était sûrement pas toujours le même mais dans ces micros-là qui datent des années 70... toutes les voix sonnaient la cacanne!!!

Je m'endormais d'ailleurs 3 matins sur 5 et me suis fait secouer l'épaule à quelques reprises par un employé ou un usager charitable... Je remettais péniblement mes yeux en face des trous et me levais, puis trottais jusqu'à l'autobus qui m'amenait finalement chez moi.

On se fatigue vite du métro lorsqu'il devient notre moyen de transport quotidien... à cause de l'attente, des correspondances, de l'invariable face de six pieds de long des gens que l'on croise et qui pensent probablement la même chose de nous... Mais en même temps c'est la vie, ça bouge, ça respire...

Parfois, quand j'en ai marre de ne voir que des petites madames parfaites qui se regardent, se comparent et se trouvent donc belles et donc bonnes... je me dis que c'est bien pour ça, les grandes villes... Chacun fait sa petite affaire en se foutant bien de la façon dont les autres sont habillés, de leur façon de parler, de se coiffer, de sourire ou de juste revendiquer le droit d'être simple, et naïf...

J'aime bien la vie de petite ville, limite campagnarde... mais la liberté que permet l'anonymat des métropoles me manque beaucoup!!!