jeudi 24 septembre 2009

Quand la bonne parole ne suffit pas...

- AAAAAHH!!!! Je me suis encore trompé!!!!
- Jérémie!! C'est pas grave de se tromper... c'est pas grave parce qu'on peut toujours.... ???
- Euh...
- Parce qu'on peut toujours.... ????
- Amener les étiquettes???
- Non!! ... parce qu'on peut toujours... recommencer!!
- QUOI???? Toujours recommencer???? Ah non, alors!!!!

mercredi 23 septembre 2009

Ah, l'amouuuuurr!!!!

- Moi, maman, je sais pas comment je vais faire pour trouver une amoureuse...
- Ca va tout seul, Mimi... Quand on est grand, on rencontre des gens... et parmi ces gens il y en a avec qui on s'entend vraiment bien. Et après on peut devenir amoureux, parfois, si on aime vraiment beaucoup quelqu'un. Quand j'ai rencontré papa on a beaucoup rigolé ensemble. On était bien... et c'est pour ça qu'on a été amoureux.
- Tu le trouvais drôle?
- Ah oui!!!
- Mais il fait des niaiseries!!!! Tu trouves ça drôle, toi, des niaiseries?
- Ben... euh... des fois, oui...
- N'importe quoi!!! de conclure Jérémie, excédé...

samedi 19 septembre 2009

Un matin comme les autres

Vous sortez de votre appartement, et vous hurlez à votre progéniture de ne pas traverser seule la rue, de vous attendre, nom de Dieu, qu'il y a des voitures et que si c'est comme ça vous leur donnerez la main et c'est tout!!!!

Comme presque tous les matins, vous n'êtes pas en retard, mais juste à temps, si bien que vous marchez d'un bon pas alors que vos enfants qui couraient comme l'éclair il n'y a pas cinq minutes ont soudainement des allures d'escargot et vous forcent à les attendre, ce que vous faites non sans les invectiver et vouer aux gémonies leurs monstrueux parents!!!

C'est avec un gros bisou mouillé et rapide que vous dites au revoir à votre petit Mimi à l'école des grands où il vous paraît si petit à côté des autres qui courent, se lancent des ballons géants et se chamaillent... vous craignez tout à coup qu'il se fasse renverser par un délinquant de huit ou neuf printemps, un qui roule sa bosse depuis déjà longtemps et à qui on ne la fait plus dans cette école, un qui s'amuse à terroriser les petits du CP...

Mais vous relativisez et c'est non sans appréhension que vous partez, accompagnée de votre Nanou balloune à vous, votre petite terreur à couettes qui n'a pas encore terminé la maternelle.

Le chemin menant de l'école élémentaire à la maternelle contourne la cour de la première, ce qui vous permet, chanceuse que vous êtes, d'assister à la mise en rangs des élèves et de voir avec joie Mimi Joli entrer dans l'école derrière ses copains en suivant sa maîtresse!!

Pour le moment, vous vous campez, tenant la main de Nana, et vous cherchez Jérémie des yeux parmi la multitude sautant, courant, criant et se bagarrant...

Mais il n'est pas là... pas plus que son ami Romain dont l'absence vous rassure quelque peu, puisqu'il est plus que probable qu'ils sont ensemble, dissimulés par un mur de l'école...

La cloche sonne... un troupeau d'enfants court vers les maîtres placés en rang d'oignon...

... et vous scrutez attentivement les grappes de têtes rondes et les dos porteurs de lourds sacs à dos, à la recherche d'un visage bien particulier...

Quand vous apercevez un bras s'agiter dans un mouvement régulier, tel un métronome, et vous y répondez puisqu'il s'agit en effet de celui de votre adorable fiston...

Cependant, le fait d'avoir agité le vôtre, de bras, ne change rien à la danse du sien qui continue, sans relâche, à osciller de gauche à droite dans un aurevoir se voulant inoubliable autant que l'adieu des passagers du Titanic figé dans la mémoire de ceux qui les voyaient partir...

Et vous, attendrie, vous répondez à son message, sans arrêt puisqu'à chaque tentative de reposer votre bras le sien repart de plus belle...

Enfin la petite troupe se met en branle en direction de la porte de l'école, et votre rejeton suit le mouvement et disparaît, les yeux dans les vôtres et la main baladeuse...

Revenant à la réalité, vous reprenez la direction de la maternelle, précédée de miss Barbara, sautillante, qui change ses chaussures pour des chaussons presque aussi rapidement que son ombre.

Sur le seuil de la classe des Fourmis, dont fait partie Nana, vous lui donnez le bisou de l'année dernière, dont elle se contentait et que même vous lui voliez lorsqu'elle décidait de faire l'indépendante...

Mais aujourd'hui ce n'est plus suffisant... C'est une chorégraphie que vous avez du mal à suivre et qui commence à vous taper sur les nerfs!!!

Pour commencer, un bisou sur la bouche, puis ensuite elle vous en donne un sur la joue, puis un dans sa main qu'elle vous souffle, pour finir par un dernier, toujours dans sa main mais qu'elle ne vous souffle pas...

Pour les deux derniers baisers, vous devez lui répondre de la même manière... Si vous vous trompez, par exemple si vous soufflez celui qu'il ne fallait pas, vous commettez une faute grave et vous devez tout recommencer sous peine de colère de la demoiselle...

... et vous vous dites que demain, ça ne se passera pas comme ça...

Mon homme et ses... mains...

Mon homme est fait sur le même modèle que les autres mâles de la race humaine. Il a donc deux mains, munies de cinq doigts chacune, de quelques poils, un réseau de plis lui prédisant mille et une péripéties farfelues ainsi que deux larges poignets bien musclés...

Ses mains sont abîmées par le travail manuel, ses doigts sont larges et enrobés d'une épaisse couche de corne et l'hiver, quand Alex travaille dans le froid et l'humidité, ils durcissent et fendent, arrachant des gémissements de douleur à l'homme de ma vie.

Des doigts éclatés sous des coups de marteau assenés avec une force bien masculine, transpercés par une visseuse tenue ce matin-là par une personne ayant peu dormi, lacérés par une scie ripant sur le morceau de bois...

... des doigts qui en ont vu tant et plus...

... et qui ont acquis, au fil des années, une dextérité impressionnante...

... et une douceur, paradoxalement, dont je ne pourrais plus me passer!!

De chaudes mains poncées par les outils, les matériaux et les intempéries parcourent mon corps avec un toucher de velours laissant intensément tout l'amour du monde passer de ses doigts à ma peau...

... et je m'apaise, je savoure, je goûte...

Et je me laisse emporter par le plaisir d'une caresse que je ne peux rendre avec autant de brio puisque mes mains à moi sont d'une rugosité assez étonnante...

Mais je ne me plains pas... je profite... voluptueusement!

jeudi 17 septembre 2009

Ecole laïque??? Ahem!!

Je n'ai jamais suivi de cours de religion, sauf peut-être au tout début du primaire, alors qu'il n'y avait encore aucune alternative au sacro-saint cours de catéchèse...

Je suis athée et l'ai toujours été. Mes enfants n'ont pas été baptisés et mes deux plus vieux n'ont à ce jour jamais eu de cours de religion à l'école.

Sauf que...

... si Claude-Anne, au Québec, était loin d'être isolée par le fait qu'elle suivait les cours d'enseignement moral, il en a été tout autrement pour Olivier qui, lui, s'est retrouvé isolé, seul élève de parent athée, seul élève à ne pas participer à certaines activités, ce qui ne l'a pas du tout aidé à bien s'intégrer au groupe-classe.

Après constatation de la réaction des élèves, j'ai proposé à mon fils de suivre les cours avec les autres malgré mes opinions et afin qu'il ne soit pas jugé en raison de celles-ci. Il a refusé.

Cette année, Jérémie entre en primaire. J'ai pris la décision de lui éviter cet isolement en le faisant participer aux cours de catéchisme...

Par contre, après le premier cours, il a déjà reçu des documents pour aller à l'église, alors qu'il est hors de question pour moi de m'y rendre... De plus, on parle déjà de première communion alors qu'il n'est pas baptisé, donc déjà étiqueté, et ne pourra pas la faire...

J'aimerais donc avoir votre opinion, en sachant que je ne ferai pas baptiser Jérémie:

Qu'est-ce que vous feriez à ma place?

Pour ceux qui ne connaissent pas bien l'Alsace, il faut savoir que c'est un département où la religion catholique tient encore une place très importante, malgré les lois sur la laïcité à l'école... Moi, ça me fait un peu l'effet d'être prise en otage...

Je veux permettre à Jérémie de faire comme les autres, mais je ne veux pas m'embarquer dans une pratique en laquelle je ne crois pas. Libre à mes enfants de le faire plus tard...

... mais pour l'instant, quelle est la vraie alternative?

lundi 14 septembre 2009

Si tu fais pas dodo, la grippe A viendra te mangeeeeeeeeer!!!!

Hier soir, Olivier s'est mis au lit avec un début de rhume... Nez bouché, toux, voix légèrement éteinte ne m'ont jamais alarmée et ce n'est pas parce qu'on parle tant et plus de la grippe A en ce moment que je vais paniquer à la vue du premier caca de nez un peu coulant!!!!!

Ce matin, il ne se sentait pas super bien, mais moi, je pense que quand on a le rhume, on va à l'école!!!! On reste à la maison quand on fait de la fièvre, quand on souffre, quand on se vide ou quand on a une maladie contagieuse dangereuse et/ou très désagréable!!! Donc, à l'école mon homme, c'est pas un petit rhume qui t'empêchera d'aller travailler quand tu seras adulte alors autant commencer maintenant les bonnes habitudes!!!!!!

Sauf qu'à l'école, Olivier a eu, sensiblement, la conversation suivante avec sa prof:

- Olivier, qu'est-ce que tu as?
- Je suis malade, j'ai un rhume.
- Et tu es venu à l'école?
- Ma mère trouvait que je n'étais pas assez malade pour manquer l'école.
- Alors si jamais tu as la grippe A, ce sera de ta faute si les autres l'attrapent!!!!

Euh... je veux bien que l'on soit prudent!!! Je n'ai pas plus envie que les autres que mes enfants meurent de la grippe!

Mais je considère que cette espèce d'hystérie collective est ridicule!!! La grippe tue chaque année un certain nombre de personnes fragilisées par un âge trop ou pas assez avancé ou encore par des maladies chroniques... Combien de décès sont réellement alarmants???

Jérémie revient de l'école ce soir, et j'ouvre le cahier noir de communication entre maîtresse et parents... il y a un petit mot de la directrice...

Un enfant de CE2 présente des symptômes grippaux mais ils ne savent pas encore s'il s'agit de la grippe A!!!!

Au secours!!!!!!!!!!!!!!!!!!! Un enfant présente des symptômes de grippe!!!!! Lynchons-le au plus vite et brûlons son corps afin d'être certains que le microbe ne se propagera pas!!!!!

Youhouuu!!! C'est l'automne!!! Nous sommes en septembre, ça ne vous dit rien???? Ce n'est pas un mois où à chaque année des milliers de personnes attrapent le rhume ou la grippe???

Si on se retrouve chez le médecin dès qu'on a la goutte au nez, si on se sauve dès qu'on entend un passant éternuer, si un mouchoir devient plus mal vu qu'une cigarette...

... nous nageons en pleine psychose!!

Allez-y, faites le test!!! Vous vous trouvez entourés de gens... faites semblant d'éternuer, sortez un mouchoir... ce sera pire que si vous aviez fait un énorme pet nauséabond!!!!

A l'Halloween, déguisez-vous en grippe A!!

samedi 12 septembre 2009

L'armoire qui faisait tourner le miel

Ma grand-mère maternelle s'appelait Lauréa.

Elle était belle... gentille, elle sentait bon et elle cuisinait la meilleure soupe du monde... que j'ai tant voulu refaire sans jamais y parvenir parce qu'il manque toujours quelque chose... un ingrédient secret, une marque essentielle, un détail insignifiant, je ne sais pas... mais il faut croire que ce mystère est parti avec elle... A chacune de nos visites, nous nous faisions assaillir de sucre à la crème et de pouding au tapioca que nous avalions goulûment pendant que ma mère faisait les gros yeux à la sienne...

Comme nous habitions à 8 heures de route en voiture de chez elle, nous y dormions lors de nos visites et le matin, invariablement, elle me faisait des toasts beurrées sur lesquelles elle mettait du "miel à grand-maman". C'était un miel tout ce qu'il y a de plus ordinaire mais que mes parents n'achetaient pas, un miel crémeux dans un pot en plastique avec une abeille dessinée dessus... Mais ce qui était le plus spécial était qu'elle le sortait d'une armoire d'angle qui, quand elle l'ouvrait, révélait une étagère tournante à laquelle je portais un immense intérêt... en admiration devant son contenu défilant... bon, somme toute assez banal!!!!

Le hasard a voulu que tous ces petits détails restent bien enfouis en moi lorsque mon enfance et mon aïeule se furent envolées... et au moment où nous avons visité l'appartement dans lequel nous habitons aujourd'hui, je me suis amusée à inspecter le mobilier de cuisine et suis tombée sur une armoire qui, sans être identique à celle de mon enfance, tourne de la même façon... un peu moins solide, par contre!

Je ne m'extasie pas devant la rotation de mes plats de plastique, mais lorsque je l'ai vue, tout m'est revenu d'un coup... L'armoire, les toasts, grand-maman et sa voix, et son sourire... et le miel...

Et c'est comme un grand frisson qui me traverse, réminiscence émouvante d'une époque révolue, images de ceux qui n'existent plus que dans les souvenirs des personnes qui les ont connus...

Je pense qu'une bonne fois, juste une fois, je vais m'acheter un petit pot de miel crémeux que je mettrai dans mon armoire... et je ferai à mes enfants des toasts à grand-maman Lauréa... et ils n'y comprendront rien, mais j'aimerais bien qu'ils le retiennent et qu'un jour, ça fasse "tilt", que ça les accroche à leurs racines...

vendredi 11 septembre 2009

Ca se sent!

Le ciel est d'un blanc teinté d'une légère couche de gris, le vent nous souffle dans les cheveux entre deux coups de fouet au visage, transportant dans sa course quelques feuilles prématurément asséchées...

La sensation est agréable, j'aime cette brise entrecoupée de rafales de vent tiède et doux qui enjoint de se tenir debout et nous rappelle que la journée n'est pas finie et hop! un petit coup de pouce!

Je regarde les arbres qui donnent encore le change puisqu'ils sont verts et fournis de grandes feuilles qui sont pourtant, sans s'en douter, en train de vivre leurs derniers jours avant de s'évader pour laisser la place, dans quelques mois, à d'autres bourgeons porteurs de vie.

C'est l'automne qui se prépare, qui annonce sa venue par l'entremise du messager "vent" portant entre ses bras de courants d'air les premières odeurs de feu de bois. Je sens que ça va bientôt cuisiner!!!!

Cette année, pour la première fois, je pense, je suis heureuse que l'été soit terminé. Vive l'automne, vive l'hiver!!!

jeudi 3 septembre 2009

Petit retour... et mille excuses!

Lorsque, le printemps finissant fit de plus en plus de place à l'été, mes perspectives estivales ne suivirent pas du tout le pas...

J'entrai dans la saison une boule au ventre et la rage au coeur, à demi persuadée que je n'arriverais pas à passer à travers toutes ces épreuves et que je resterais là, prise dans un morceau de miroir d'existence, sans parvenir à déceler la brèche, ou même l'infime fissure...

L'entreprise faisait mine de se noyer tout en nous entraînant par le fond dans notre vaine tentative de sauvetage; ma nièce venait passer trois semaines intenses de joies, de visites, de tourisme effréné; je devais préparer le départ d'Olivier au Québec pour 5 semaines; Alex travaillait 7 jours sur 7, parfois jusqu'à 22 heures, et surtout un déménagement dans tout ce fatras auquel nous n'étions pas du tout prêts et qui fit de cette pléthore de journées le pire déménagement de toute ma vie, ce qui n'est pas peu dire puisque j'en compte une vingtaine pour 39 ans d'existence... Faites la moyenne...

Les anniversaires se succédaient durant cette période, et si j'ai amplement souligné celui d'Alex, si j'ai parlé des 6 ans de Jérémie, évoqué notre anniversaire de mariage et survolé le mien, je n'ai rien dit sur les 5 ans de ma petite chipie de fillette, ma minuscule tornade, mon amour de peste... ma chère Elana, le 4 août...

Aujourd'hui, tout en fêtant la rentrée scolaire, j'ai aussi le sentiment peut-être provisoire que nous avons réussi à sauver la boîte de mon homme, l'emménagement se poursuit et chaque semaine voit naître des améliorations dans quelque recoin de notre chez nous qui se fait de plus en plus personnel, Alex est parvenu à un horaire plus normal, Olivier est revenu enchanté de son séjour familial et ma nièce semble avoir apprécié son voyage...

Nous vivrons peut-être quelques années de moins en raison de ce stress permanent, mais je suis tellement soulagée et fière, oui, je pense... parce que j'ai encore du mal à croire, quand je regarde derrière moi, que nous y sommes arrivés... Bientôt, parce que si le pire est derrière nous, il y a encore du boulot avant de relaxer, nous pourrons nous asseoir tranquillement, et discuter de tout ça, à tête reposée.

J'ai hâte...