vendredi 30 novembre 2007

Ho! Ho! Ho! Le père Noël est là!!

Dans le pôle Nord, depuis janvier dernier, un homme plutôt grand... bedonnant tout en restant très agile... dirige, d'une main douce et protectrice, des centaines de lutins joyeux dont l'unique but est d'offrir les plus beaux cadeaux de Noël à tous les enfants du monde!!!

Dans la nuit du 24 au 25 décembre, ce vieil homme souriant et magique tout vêtu de rouge et de blanc prend place dans un traîneau tiré par des rennes volants... et commence alors sa grande tournée annuelle à laquelle il consacre toute sa vie!

Malgré son ventre plutôt imposant et sa longue barbe blanche, le père Noël se glisse dans les cheminées du monde entier, déposant sous le sapin préparé juste pour lui les paquets qu'il sort de son immense sac rouge.

Cette histoire, elle est belle!!! Elle est magique! Elle m'a fait rêver, tout comme elle fait encore rêver les enfants aujourd'hui... et je me fous qu'elle ait été inventée par Coca-Cola... ce n'est pas pour ça qu'elle est restée; c'est simplement parce qu'elle est fascinante... et que tous nous avons envie de croire à des gens fondamentalement bons et généreux dans ce monde un peu trop adulte!

Par contre, le père Noël est unique! Il ne grimpe pas par centaines les murs des maisons, des immeubles... Il ne s'assied pas sur une balançoire en compagnie de son frère jumeau! Et pourtant, je n'ai qu'à sortir de chez moi pour en voir des tas un peu partout... Dans les jardins, accrochés aux cheminées, pendus aux murs...

Comment perpétuer le mythe???

Petite, j'étais éblouie par les multiples lumières, dessins, sapins et autres feuilles de houx illuminées de toutes les couleurs de l'arc-en-ciel!!! Les guirlandes étincelantes nous remplissaient les yeux et toute la tête d'envies, d'espoirs, de joie, de retrouvailles bruyantes et musicales!

La surconsommation, la publicité et les médias viennent encore une fois tout détruire; briser de jolies illusions, faire rimer de doux rêves avec des envies de possession...

On ne s'achète pas le père Noël!!! On l'attend, on l'espère, on le guette!!!! Et lorsqu'il arrive, barbe un peu moins fournie que l'on s'y attendait... voix qui nous rappelle quelqu'un... on y croit quand même... si notre naïveté n'a pas été pulvérisée... et que notre capacité à nous émerveiller existe encore en nous... nous rappelant que nous sommes ou avons été... des enfants!

vendredi 23 novembre 2007

La folie de la réparation

Au printemps dernier, nous avons dû remplacer notre appareil-photo... le précédent ayant rendu l'âme; le pauvre!

Mais!!!!

Alex n'est pas le genre d'homme à laisser un objet de cette valeur finir à la poubelle comme n'importe quel vieux restant de pizza durci!!! Non! Il le garde, attendant le moment propice à un examen minutieux en vue de réparation!

Ce fut hier soir! Je le vis s'installer sur le lit, l'appareil d'une main, le tournevis de l'autre... et commencer à démonter... puis tâter... puis s'exclamer... s'émerveiller de l'ingéniosité contenue dans un si petit objet, etc, etc!

Occupée à trier les multiples photographies que nous avons accumulées dans la mémoire de notre ordinateur, je lui jette un oeil de temps en temps... l'écoute distraitement... quand soudain...

Bang! Un éclair, puis un choc... et mon homme qui s'extasie devant la puissance de l'électricité tout en se tenant le pouce... encore douloureux!

- T'as pris un choc????

- Ben... euh... oui!

- Mais t'es fou! Arrête! Laisse-le, il est cassé et irréparable!

Mais non, il ne s'arrête pas en si bon chemin! Le meilleur moyen de renforce la détermination d'Alex est justement de lui conseiller de laisser tomber!

Il trifouille avec son tournevis, triture l'intérieur de... de quoi? Il n'y a plus rien!

Ce n'est qu'à la troisième décharge que mon charmant époux abandonne... devant ma colère... et sa douleur...

Regardant attentivement cet amas de pièces minuscules, de puces, de petits morceaux de métal, de soudures, de plastique vert, ou brunâtre...

- Je pense que je ne peux plus rien y faire de toutes façons...

T'as pas intérêt!!!

Une heure plus tard, il avait encore mal au bras! J'aurais pu devenir une veuve de la folie des hommes...

Une de plus!

Le camion de poubelles!

Vous... lorsque vous entendez les éboueurs passer près de chez vous, ou de votre lieu de travail...

... est-ce que vous vous mettez à courir partout, d'une fenêtre à l'autre, afin de les suivre du regard et d'assister au ramassage des ordures?

Est-ce que vous fondez de plaisir si l'un de ces superbes personnages au costume vert assorti à la couleur de son véhicule vous salue d'un geste de la main?

Eh bien nous... oui...

Nous sommes tellement excités par ce bruit! Nous crions, nous sommes contents de les voir!!! Et même que s'ils repassent nous recommencons à courir et à nous enthousiasmer!

- Le camion de poubelles! Maman! C'est le camion de poubelles!

- Ah oui, vite, vite, on va aller le voir!

- Il est dans ma chambre!

Le camion de poubelles, puisque c'est ainsi qu'on le nomme, c'est notre rayon de soleil...

vendredi 16 novembre 2007

Une nouvelle victoire!

Hier soir, 23:30... nous décidons enfin de nous mettre au lit!

Draps propres, oreiller confortable, conjoint moelleux et tout chaud... tout est en place pour une belle nuit de sommeil!

Je lis, bien sûr! Et Alex s'assoupit, serré contre moi...

... quand soudain....

Bzzzzzzzzzzzzzzzz...

Une des dernières rescapées de l'hiver... se met à voler dans la chambre!

Peut-être est-ce la dernière survivante du froid régnant à l'extérieur, mais ça ne m'émeut point. Je lis! Mais elle est grosse!!! Et son zonzonnement lancinant de mini-tondeuse à gazon commence à m'irriter sérieusement l'ouïe...

-Maudit!!!! lance-je, me levant en un quart de seconde, prête à en découdre, à la vie à la mort dans un combat féroce!

Naturellement, le pauvre cher homme se réveilla dans la foulée, propulsé par mon geste spontanément foudroyant!

- Qu'est-ce qu'y a?

- Désolée, mon coeur, mais je suis en plein match de lutte contre cette grosse mouche dégueulasse qui me sille dans les oreilles.

En bon époux, il prit le parti de me venir en aide, et nous avons fermé la porte... puis nous sommes armés. Alex s'empara d'un t-shirt (à moi, bien sûr, et propre par dessus le marché), et moi de l'ourson servant de décoration à mon lit douillet!

Ce fut une monumentale course-poursuite... Nous nous sommes révélés grands stratèges, l'ennemi refusant de se poser; tourbillonnant sans raison dans la pièce, essuyant nos attaques par des acrobaties aériennes dignes des meilleurs pilotes...

Mais... le sort joua en notre faveur quand, épuisée, elle s'accorda quelques secondes de répit sur le miroir... et qu'Alex, qui a fait son service militaire (et ça paraissait), lui porta une attaque quasi fatale d'un lancer de t-shirt bien appliqué. Un peu sonnée, elle se retrouva vite emprisonnée sous le panier à linge...

Au matin, nous avons constaté avec soulagement que le panier était bien resté à sa place...

Nous sommes de grands guerriers!

mercredi 14 novembre 2007

La grande fatigue

Il y a des désaccords que l'on règle facilement... de petites disputes qui, suite à une belle conversation compréhensive, éclatent en milliers de minuscules bulles de savon pleines de rires et de commentaires amusés sur notre entêtement, notre naïveté...

Il y en a d'autres qui vous déchirent... et qui, même si l'on tente l'impossible, vous arrachent une partie de vous-mêmes que vous ne pouvez remplacer... Aucun amalgame pour combler une immense cavité, aucun plâtre pour remettre en place une confiance brisée... un espoir anéanti...

Il est parfois plus simple de faire table rase et de tout étaler, tout doucement... afin de mettre en place dans un bel ordre rassurant, ces milliers de paroles destructrices, de méchancetés, de trahisons qui sont malheureusement présents dans tous les grands cataclysmes...

Il y a des moments où des nuages d'émotions trop fortes nous cachent la solution... la clé permettant de voir tout clairement...

L'hiver est partout... ce matin, il y avait de la neige sur les toits...

Passent la grisaille, le froid, les doigts et les orteils gelés, les yeux larmoyants...

Après la pluie le beau temps!

Une ménagerie envahissante

Mercredi matin, 06:30...

Alex et moi nous minouchons dans le lit, gratouillant quelques secondes de chaleur avant le lever... quand nous entendons un remue-ménage terrifiant agrémenté de grognements...

- Mais qu'est-ce que vous faites? Arrêtez ce bruit, il y a des gens qui dorment!

- Mais maman, on est des lions!

- Alors, vous n'êtes plus des lions! C'est assez! Ou alors des lions qui dorment!

Tout redevient calme, quand soudainement de gros bang! bang! nous font dresser l'oreille... et même les deux!

- Qu'est-ce que c'est que ça?

- Mais maman, moi je suis un gorille, et Mimi est un singe!! Et on saute parce qu'il faut sauter quand on est un singe!

- Alors vous n'êtes plus des singes....

Re-boum! boum! boum!

- Mais maman, je suis une grenouille!

Alors là, je me suis levée! J'avais l'impression de faire partie d'une scène de comédie de série B...

J'ai pensé que de prendre le petit-déjeuner serait une bonne suite à cette invasion d'animaux tropicaux!

Quoique... les grenouilles... c'est pas si tropical...

mardi 13 novembre 2007

Québécoise et alsacienne...

Aujourd'hui, j'ai une annonce à vous faire...

Une annonce qui me coûte beaucoup mais qui apporte une grande paix dans ma vie et dans mon foyer...

Attendu que...

... les démarches d'immigration, les billets d'avion, un déménagement vers le Québec nous coûteraient énormément d'argent et que nous n'en avons pas de côté;

... dans le dédale bureaucratique français, je n'arrive pas à obtenir la moitié de ce que je demande;

... je prends conscience de risquer l'avenir et le bien-être de mes enfants pour quelque chose de peu sûr afin de satisfaire un rêve complètement fou;

... des événements difficiles ont suivi notre voyage au Québec et ont éclairci certains points;

... je sais que j'ai 95% des chances d'avoir un emploi intéressant d'ici quelques mois...

... j'ai pris la décision, appuyée par Alex... de cesser tous mes efforts visant à repartir vers le Québec.

J'ai réalisé que depuis mon arrivée, je suis restée isolée à me morfondre sur ce que je n'avais plus et j'ai décidé d'aller de l'avant, vers une vie dans laquelle je mettrai tout mon coeur et toutes mes énergies... moi qui ai fait depuis trop longtemps un pas en avant pour deux par derrière...

Je serai une alsacienne d'origine québécoise et peut-être que j'arriverai à aller par moi-même passer quelques temps à profiter pleinement de ce qui me manque le plus de mon pays.

Je demande pardon à ma soeur Anne qui nous attendait avec beaucoup d'impatience et de bonheur... à mes parents, frères et soeur... amis et autres liens familiaux... Tous ceux qui ont oeuvré de près ou de loin dans le but de nous aider à réaliser ce projet.

Je demande pardon surtout à ma grande fille, qui espérait tellement retrouver une vie plus proche de sa mère... et à mon grand Olivier, qui aurait pu se rapprocher de son papa...

Tous, autant que vous êtes, êtes toujours les bienvenus chez moi, pour le temps qu'il vous plaira...

Ma décision n'est pas que de la résignation; elle est très positive puisque j'ai choisi de m'intégrer à cette communauté en apportant ma différence à moi... et en prenant ce qu'elle a de bien... du moins qui me convienne.

Nous allons pouvoir enfin commencer à investir réellement dans notre vie... J'ai fini par comprendre mon cauchemar... et sa signification.

J'ai fait le ménage dans ce bordel émotionnel... J'en suis heureuse et satisfaite et bien que je pleure ce que je n'aurai plus, je suis soulagée que les choses soient claires.

Je continuerai à accrocher mon drapeau le 24 juin; je continuerai à écouter Plume, Offenback et Michel Rivard; je continuerai à faire de la tourtière et des fèves au lard; du sucre à la crème et des biscuits au beurre de pinottes!

Et j'attendrai des tonnes de cassonade et autres choses de votre part... Et moi, j'aurai de la choucroute pour fêter votre arrivée!

Bienvenue en Alsace!

lundi 5 novembre 2007

Une journée à l'Ecomusée d'Alsace

S'il est un lieu d'importance majeure pour la sauvegarde du patrimoine culturel alsacien, c'est bien l'Ecomusée d'Alsace à Ungersheim...

Afin de sauvegarder des maisonnettes, des fermes, de la machinerie agricole, de la poterie ancienne, etc. de la destruction, on a reconstitué tout un village en déménageant des bâtiments entiers, les démontant pièce par pièce afin de les reconstituer sur le territoire de l'Ecomusée.





Le fait que les maisons soient le plus souvent meublées et décorées donne une bonne idée de la façon dont vivaient ces alsaciens du siècle dernier; avec l'omniprésence de la religion dans la vie quotidienne.


Dans ce village alsacien fin XIXième, début XXième siècle, aucune voiture ne circule... à part quelques tracteurs pour les besoins des bénévoles et autres employés du site...
Les maisons d'autrefois ayant souvent une porcherie, ou une bergerie, ou encore un poulailler intégré, ces espaces ont été réaménagés de la même façon, c'est-à-dire qu'on y a réintroduit des chèvres, moutons et cochons pour le plus grand bonheur des petits!
Les activités et les coutumes paysannes sont en grande partie expliquées aux visiteurs et certains enfants étant en séjour à l'Ecomusée pour quelques nuits pouvaient, s'ils le désiraient, participer aux démonstrations de traite, visite, repas des cochons...
Un homme très sympathique jouait ici le rôle du patre communal sonnant le cor afin de faire venir les cochons de tous à la glandée; il les emmenait en forêt afin qu'ils cherchent eux-mêmes une nourriture que les paysans n'avaient pas les moyens financiers de leur offrir autrement. Ils étaient d'ailleurs sûrement en meilleure santé que ceux d'aujourd'hui.
Une truie n'était pas au rendez-vous... Elle pleurait ses porcelets nouveaux-nés dévorés devant elle durant la nuit par un prédateur, le site étant sur un territoire semi-sauvage... Couchée sur la paille, groin à travers les barreaux reniflant l'odeur de ses petits disparus, elle attendait que ses mamelles se tarissent afin de tout oublier et refaire de nouveaux bébés! Tristounet!

A l'école, un instituteur nous a raconté son histoire, une adaptation d'un passage du roman d'Erckmann-Chatrian, Histoire d'un sous-maître. Les petits et les grands se partageaient les pupitres et le fond de la classe... Acteur de talent, ce maître d'école a su tous nous intéresser en jouant tour à tour les différents rôles de son histoire avec brio... ce à quoi je ne m'attendais pas! Je fus agréablement surprise!

Les métiers y sont également présents dans l'environnement d'il y a cent ans et avec les outils utilisés à l'époque... Nous avons dégusté une soupe aux choux faite uniquement avec les légumes cultivés dans le jardin bio de l'Ecomusée... Délicieuse et goûteuse, sans bouillon déshydraté... De l'eau-de-vie distillée sur place en démonstration a été offerte à mon homme qui a choisi le bouquet d'aromates et a beaucoup aimé!

Après avoir observé le maréchal-ferrant fabriquer un clou et visité l'atelier du potier et du charpentier, nous avons été dans la maison du poêlier et à la boulangerie dans laquelle je me suis procuré deux pains au levain cuits dans un four d'époque et fleurant bon le feu de bois.



Des jardins, des cascades, un étang et une maison-forte complètent un décor de rêve constamment menacé par des difficultés financières; ce qui est bien dommage... La disparition de l'Ecomusée serait une immense perte pour la conservation de la culture.


Le clou de la visite pour les enfants, l'Eden-Palladium, une petite fête foraine... une exposition de vieux manèges dont un carrousel de 1909 qui, avant même l'électricité, était illuminé et fonctionnait à l'aide d'une machine à vapeur... et encore aujourd'hui, mais à l'électricité... un tour compris dans le prix d'entrée pour les enfants. Ils s'en sont contentés!

Nous sommes revenus dans notre chez-nous éblouis et enchantés! A part un petit bobo invisible mais très douloureux sur les mains de Nana... tout s'est bien passé!

vendredi 2 novembre 2007

Beau et froid!!

Cet automne est pour moi très particulier... Vivant en Alsace depuis 5 ans, je n'ai pu vivre qu'hivers glacés et humides; des pluies froides de novembre à mars durant lesquelles nous sommes condamnés à attendre... toujours attendre le printemps qui nous délivrera de la peur que nous ressentons à l'idée de moisir sur pied avant la venue des chaleurs et de l'assèchement de l'atmosphère...

Et maintenant... nous vivons un mois d'octobre sec et très froid; un climat québécois qui est, à mon sens, beaucoup plus supportable que l'humidité qui transit malgré tous les pulls que l'on peut enfiler les uns par-dessus les autres.

Par ma fenêtre, je peux apercevoir des arbres encore tout pleins de feuilles jaune-vert... dont une part aussi importante gît sur le sol qu'elles recouvrent comme un tapis; tour à tour, gracieusement, elles se laissent tomber - certaines en vol plané, d'autres en tourbillons élégants -, rejoignant leurs congénères patientes dans leur attente du concierge qui viendra les mettre en sacs vers la décharge...

Un soleil éclatant, un ciel bleu sans nuage... et une température fraîche et sèche! Une autre belle journée!