lundi 30 juin 2008

Courage et ménage, ça rime!!

Tout commença pourtant de façon banale...

- Maman, est-ce que je pourrais mettre un verre d'eau à côté de mon lit?

J'avais, sans aucune méfiance, accédé à la requête...

La nuit s'est bien déroulée, et ce matin je constatai que la quantité de liquide n'avait pas diminué...

Lorsque je changeai les draps d'Olivier, imprudemment, je fis tomber le verre qui explosa en quelques tessons... puis des centaines de minuscules débris acérés.

J'enlevai le plus gros à la main, puis courus prendre l'aspirateur, à sa place... sous le monceau de bric à brac ayant trouvé un chemin sinueux menant à mon débarras.

En arrivant sur les lieux du drame, un minuscule éclat se ficha dans la plante de mon pied droit... mais je le pris pour un simple caillou, un truc, une poussière un peu plus grosse que les autres...

... si bien que je soulevai mon genou et tentai de retirer l'objet douteux en frottant mon pied droit sur le gauche... d'un mouvement sûr et vif, rapide et appuyé... dans un va-et-vient très court laissant tout de même le temps à ce morceau de verre de s'enfoncer dans ma peau délicate, créant une estafilade rougeâtre de laquelle s'échappa un flot de liquide écarlate...

Je retirai le minuscule éclat responsable de cette tragédie et le jetai avec le reste afin de le punir de sa mauvaise foi...

Clopin-clopant, glissant sur mon propre sang, je parvins à terminer mes tâches ménagères...

... les sols étaient rouges mais propres...

... puis j'allai voir une voisine couturière qui me répara tout ça à la machine!!!

Ouch!!!! Ca fait mal...

vendredi 27 juin 2008

Douce nuit...

Les yeux fermés et le corps allongé, bras repliés, je me laisse doucement envahir par le sommeil...

J'entends un froissement de papier, suivi du bruit de l'ordinateur qui s'éteint...

... bruissements de vêtements que l'on retire, clic de l'interrupteur annonçant la vraie nuit, noire et impalpable...

Près de moi, le lit se creuse un peu, tranquillement...

Je sens la chaleur d'un corps me frôler, puis m'envelopper... des lèvres effleurent mes épaules qui frissonnent sous la caresse... ma peau réagit, en redemande... rajeunit sous cette bouche qui la désire...

Tout mon être se tend vers l'homme, recherchant le bien-être des longs échanges pleins de tendresse... l'assouvissement du besoin essentiel d'être touchée, pétrie, aimée par celui qui occupe à lui seul toute ma vie...

De lui, de son odeur, de sa douceur et de sa force... je ne serai jamais rassasiée...

mercredi 25 juin 2008

Le français, ça nous connaît!!

- Mamaaan!!! J'ai mal au nez!!

Nana a la tête légèrement penchée vers l'avant, l'index chercheur pointé vers la narine droite...

- T'as mal dans la narine?? A l'intérieur?
- Non, ça me pique dans mon trou à caca de nez!!!

De deux choses l'une: soit Nana, à trois ans, maîtrise déjà la périphrase... soit elle aurait besoin de quelques leçons de vocabulaire...

Mains de velours... dans un gant de crin!!

Au fur et à mesure que la vie avance, notre corps y répond comme il peut selon le soin que l'on a pris de lui ou encore ce que la loterie de l'hérédité lui a réservé...

Si l'on peut évaluer l'âge de quelqu'un en scrutant ses rides ou ses cheveux blancs, certains traits bien précis symbolisent la vieillesse... ou tout au moins nous rappellent que le passé ne sera plus jamais devant nous!

Je peux être touchée par un regard empreint de tristesse et d'incompréhension, par des tremblements parkinsoniens, par des yeux d'une innocence d'Alzheimer...

... mais ce que je ne peux regarder sans ressentir un profond désarroi, ce sont les mains...

Les mains, vulnérables, trahissent bien l'âge ou l'état de fatigue, l'ardeur au travail et le dévouement.

Mains aux veines apparentes, serpentant sous une peau de plus en plus transparente avec le temps qui passe, se parcheminant, se couvrant de taches brunes, de ridules... prenant un aspect de vieux cuir lâche...

Ayant toujours regardé les mains de mes parents, je les ai vues se transformer petit à petit...

D'abord avec curiosité, puis avec angoisse lorsque je me mis à découvrir un nombre grandissant de points communs entre leurs mains et celles de mes grand-parents...

Aujourd'hui, quand j'observe mes propres mains, je vois celles de ma mère il y a une vingtaine d'années, lorsqu'elle avait mon âge, et que je commençais à réaliser qu'elle vieillissait réellement...

Mes mains sont rêches comme du papier sablé, elles poncent mais ne caressent plus... sauf peut-être avec des gants... Le bout des doigts en est craquelé et les jointures soulignées de plis se creusant avec le temps...

Nos mains nous trahissent... elles sont un baromètre de nos histoires, de nos misères et de nos vies...

Elles ont tant travaillé, touché, caressé... elles se sont tellement immergé dans l'eau, l'urine et les produits ménagers... elles ont affronté un si grand nombre d'hivers...

Et c'est en me laissant caresser le visage par Nana que je me rappelle la voix de ma mère, lointaine, qui me disait:

- Danielle, tu as les mains comme de la soie!

Elle disait vrai! Les enfants ont de petites mains d'une atendrissante douceur, comme une légère brise, comme un velours... des mains de pêche, de plumes... des mains neuves...

Mes mains, à moi...

... ne sont plus, et depuis longtemps, douces comme de la soie!!!

lundi 23 juin 2008

Humide et chaud...

Le soleil comme un poids lourd sur le dos, nous marchons sur la rue principale...

Ecrasés par la chaleur torride dessinant des vaguelettes dans l'air ambiant, nous avançons péniblement, projetant avec effort un pied devant l'autre... se répétant comme une litanie que l'objectif se dessine de plus en plus!

La sueur dégouline sur notre peau, y laissant des sillons humides... ruisseaux d'eau salée s'écoulant tout doucement... s'asséchant sous les rayons brûlants...

Certains que nous croisons déambulent torse nu, certains en jupe extra-courte... d'autres encore sont recouvertes de vêtements, ne laissant émerger qu'un visage de ce monceau de chiffons que l'on observe en se demandant à quelle source cette personne puise sa résistance...

Jérémie serre dans sa petite main le minuscule tube de dentifrice que le dentiste lui a offert en récompense de sa patience durant le traitement.

- Bravo, Jérémie!!! Si nous arrivons à nous rendre à la maison, tu pourras l'essayer dès ce soir...

dimanche 22 juin 2008

Reine du papier peint!

Oui, c'est moi!!!
Je suis la reine du papier peint...
Du moins pour ce qui est du décollage!!
- Danielle, tu viendras m'aider à enlever du papier peint? Tu es si talentueuse dans ce domaine!!!
Ah, quand on me flatte dans le sens du poil...
Ce matin, je suis donc partie sur le pied de guerre avec Alex en direction du village dans lequel se trouvait notre mission première: décoller tout le papier peint!!!
Mon homme a ouvert la porte... je suis entrée...
Me voyant, la tapisserie eut un frémissement, comme un sursaut de crainte, une envie soudaine autant qu'irrationnelle de s'autodécoller, de se déchirer, se dérouler sur le plancher...
Je la regardai d'un oeil sans pitié... je mis les shorts et le t-shirt d'Alex et c'est dans cet accoutrement mettant en valeur mes mollets de routier que je pris d'une main la machine à lancer de la vapeur pour décoller le papier peint, et de l'autre une spatule métallique à gratter le papier peint qui a goûté à la vapeur...
Me suivez-vous???
Pas un morceau de tapisserie ne m'a résisté!!! Je virevoltai d'une pièce à l'autre, jouant de l'escabeau, me lançant dans une chorégraphie compliquée ayant pour but de débarasser tous les murs de cette engeance qui les recouvrait..
Jusqu'à...
- Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah!!!!!!! Une araignée!!!!
Déséquilibré, Alex faillit chuter de son escabeau et me regarda comme si c'était ma faute!!! pffff!!!
Même l'araignée, en m'entendant hurler, se mit à s'exciter, les yeux exorbités, en criant:
- Une araignée???? Où ça???? Où ça???
La pauvre en avait oublié sa hideuse apparence que mon cher et tendre s'empressa de lui rappeler d'un coup de spatule bien appliqué qui la métamorphosa illico en petit tas de minuscules viscères...
Je continuai ensuite ma danse de la mort, mes incantations aux dieux du recouvrement... et je prouvai que je n'ai pas mon pareil pour insérer une spatule sous une couche de papier peint avant de tirer jusqu'à ce qu'il s'arrache... le plus souvent en petits bouts décevants...
Nous avions débuté à huit heures, nous nous sommes arrêtés à 17 heures et des poussières... et pourtant ce n'est pas terminé...
Snif...
Moi, dont le nom effraie jusqu'aux papiers les plus coriaces!!!

jeudi 19 juin 2008

Mon petit crash à moi...

Si un jour vous avez de la visite de l'étranger...

... et que vous êtes en train de faire la vaisselle en vous dépêchant...

... et que vous venez de coucher les enfants...

... et que vous vous tenez là, près du frigo, une petite cuillère dans la main droite...

... et que vous avez l'idée folle de vous diriger vers le tiroir à couverts afin de l'y placer...

... faites attention!!!!!!!!!!!!!

Vérifiez bien que la porte de l'armoire se trouvant à votre gauche est bien fermée!!!

Sinon... vous risqueriez peut-être, par un pur hasard, une ironie du destin...

... de vous y accrocher la jambe alors que vous avancez d'un pas sûr, prompt, quasiment viril...

... et de faire un début de vol plané...

... rapide...

... tel un Boeing 747 qui décollerait brusquement, avant de piquer du nez et de s'écraser dans un bruit de ferraille...

... et qui aurait une petite cuillère à l'aile droite...

Et vous vous relèveriez peut-être sous les applaudissements de la foule... vous demandant par quel insigne miracle vous avez encore tous vos membres...

Dire que j'avais si peur d'un crash d'avion...

Mon homme, ce grand entrepreneur!!

Depuis la naissance de son entreprise, il y a un mois, Alex travaille avec acharnement!

Il s'implique dans de multiples chantiers; il répare, il déblaie, il peint, il plâtre, il pose, il construit...

Donnez-lui une scie ou un marteau, quelques bouts de bois et un petit café... vous le verrez travailler comme un colibri butinant de multiples fleurs à la minute!!!

Le seul problème... c'est que dans une entreprise, il y a quelque chose qu'il ne faut pas oublier et dont on  n'a pas à se soucier lorsque l'on est salarié...

Cette chose bien mystérieuse est néanmoins très importante... Elle ne se mange pas, mais pourtant c'est elle qui nous permet de se nourrir, se vêtir, se loger...

Ce petit détail a un nom: la FACTURATION!

Eh oui... mon petit mari est un grand travailleur... il est également humain, généreux, et quand il se rase il est superbe!!!

Mais il a encore des croûtes à manger avant de devenir un grand gestionnaire...

Et vous savez quoi??

C'est aussi pour ça que je l'aime!!!

mercredi 18 juin 2008

De la stratégie!!

De la cuisine, j'entends Nana crier pendant qu'Olivier la fait sortir de sa chambre, avec beaucoup de conviction.

- Laisse-moi tranquille, Nana!!!
- Non, je veux aller dans ta chambre!!!
- Non
- Ouiiiiiiiiiiiii!

Et ça s'éternise, jusqu'à ce que Nana finisse par se taire, ce qui n'est pas dans ses habitudes...

La soupçonnant d'avoir une idée derrière la tête, je tends l'oreille... elle est dans le couloir...

Puis... elle frappe à la porte!

- Oui?
- Olivier?
- Je t'ai dit de me laisser tranquille!!!
- Mais, Olivier, c'est pas Nana... c'est maman!!!

Malheureusement pour elle, Olivier entend très bien et ne se laisse pas avoir par le subterfuge d'une subtilité toute relative!

lundi 16 juin 2008

Chien, carpette et gentillesse

Aujourd'hui est un grand jour puisque, en tant que femme de patron, j'ai décidé qu'il fallait que je mette enfin la main à la pâte!!!!

Alex avait un chantier à nettoyer, il comptait y mettre une bonne heure, et c'est là que je suis intervenue, lui assurant que mon intelligence alliée à ma force herculéenne aurait raison de cette mission en moins de vingt minutes!!!

Et...

... je me suis un peu plantée...

Sous la pluie, la terre devient de la boue... Le saviez-vous?

Je l'ai appris à mes dépens puisque j'ai dû transporter des monceaux de planches, de bouts de bois et de ferraille montée sur mes sandales de plus en plus lourdes, de plus en plus hautes en raison de la masse s'accumulant sous la semelle.

Mais, telle un homme de chantier, je ne me suis pas plainte et je suis restée forte devant le danger constitué de bouteilles cassées jonchant le sol, de clous aux pointes acérées sortant de planches hérissées d'échardes et d'une pointe de pizza figée par le temps, le froid et l'humidité ambiantes...

Les pantalons couverts de boue, la belle veste blanche brunie par les intempéries, j'allais fièrement, désirant montrer à mon homme que j'étais digne de la confiance qu'il m'accordait en me permettant de lui venir en aide...

Mais c'est lorsque je le vis installer une longue planche rondelette sur le siège du passager et s'apprêter à démarrer que je me suis aperçue qu'il venait de me confondre avec ce morceau de bois... qui je l'avoue me ressemblait un peu... mais pas tant que ça...

En entendant mes cris rendus malaisés par la pluie qui m'emplissait la bouche jusqu'aux amygdales, il se rendit compte de son erreur et vint me récupérer, boueuse, transie et dégoulinante...

- Tu reviendras m'aider, Danielle?
- Euh... oui, oui...

dimanche 15 juin 2008

La folie du travail

Aujourd'hui est un grand jour puisque, en tant que femme de patron, j'ai décidé qu'il fallait que je mette enfin la main à la pâte!!!!

Alex avait un chantier à nettoyer, il comptait y mettre une bonne heure, et c'est là que je suis intervenue, lui assurant que mon intelligence alliée à ma force herculéenne aurait raison de cette mission en moins de vingt minutes!!!

Et...

... je me suis un peu plantée...

Sous la pluie, la terre devient de la boue... Le saviez-vous?

Je l'ai appris à mes dépens puisque j'ai dû transporter des monceaux de planches, de bouts de bois et de ferraille montée sur mes sandales de plus en plus lourdes, de plus en plus hautes en raison de la masse s'accumulant sous la semelle.

Mais, telle un homme de chantier, je ne me suis pas plainte et je suis restée forte devant le danger constitué de bouteilles cassées jonchant le sol, de clous aux pointes acérées sortant de planches hérissées d'échardes et d'une pointe de pizza figée par le temps, le froid et l'humidité ambiantes...

Les pantalons couverts de boue, la belle veste blanche brunie par les intempéries, j'allais fièrement, désirant montrer à mon homme que j'étais digne de la confiance qu'il m'accordait en me permettant de lui venir en aide...

Mais c'est lorsque je le vis installer une longue planche rondelette sur le siège du passager et s'apprêter à démarrer que je me suis aperçue qu'il venait de me confondre avec ce morceau de bois... qui je l'avoue me ressemblait un peu... mais pas tant que ça...

En entendant mes cris rendus malaisés par la pluie qui m'emplissait la bouche jusqu'aux amygdales, il se rendit compte de son erreur et vint me récupérer, boueuse, transie et dégoulinante...

- Tu reviendras m'aider, Danielle?
- Euh... oui, oui...

Bonne fête des pères!!!

Bonne fête à tous les papas; et particulièrement au mien et à celui qui partage ma vie...

Bonne fête à ceux qui fêtent en compagnie de leur progéniture, à ceux qui trinquent avec la photo de leurs enfants ainsi qu'aux papas qui s'ignorent; ayant disséminé leur semence à tous vents...

Bonne fête aux papas d'amour qui n'ont pas participé à la création biologique de leurs enfants mais les aiment et leur apportent ce dont ils ont besoin...

Bonne fête aux futurs papas, dont le fruit repose à l'intérieur d'un ventre proéminent et leur laisse présager un avenir excitant et essouflant...

Bonne fête aux papas qui sont maintenant grand-papas; à tous ceux qui, après avoir éduqué, en sont maintenant à gâter des petits-enfants rieurs et complices!!!

Bonne fête!

vendredi 13 juin 2008

Morte soit la joie, morte la vie...

Avec insouciance, tu as couru à travers champs; tu as admiré les fleurs, leurs pétales, leurs étamines... tu as savouré, aspiré leurs parfums aux mille odeurs et tu en as parlé; tu as visité des temples aux murs craquelés par le temps impitoyable et les croyances détruites par le savoir; des églises et des châteaux anciens dont les parois s'effritaient, marquées par le passage des décennies, des siècles même; tu as lu, tu as vu, tu as entendu; tu as porté des chasubles, des chapeaux, des robes et des manteaux roses, bleus, blancs et verts, bordés de dentelles multicolores ou de rien du tout; tu as également parcouru des chemins tortueux aux racines menaçantes  peuplés d'insectes bruissants, bourdonnants, crissant; vêtue de haillons, tu as servi des maîtres parfois trop bons, parfois méchants mais te voulant toujours gaie, rieuse mais soumise à leurs exigences; tu as marché dans des rues hostiles dans lesquelles les lampadaires prenaient vie sous la forme de longs serpents tirant leur langue fourchue...

... tout ça dans l'ignorance du danger, en  butinant, en dansant, en gambadant...

... et tu as crié, ri et pleuré; tu as partagé ton intérieur, fait comprendre à tous ceux qui t'entourent les sentiments qui t'habitaient...

... tu as propagé tous les pollens, tous les nectars de toutes les fleurs qui t'emplissent et font partie de toi...

... mais un jour, dans ta confiance ridicule, dans ton bien-être trompeur, dans ta joie de vivre artificielle...

... tu n'as pas vu...

... tu regardais déjà plus loin...

... et tu es entrée dans un sentier empoisonné...

... dont les ornières fielleuses recelaient des créatures noirâtres et visqueuses qui ont rampé vers toi... discrètement...

... des monstres aux mains sanglantes sont sortis de sous les arbres et, d'une démarche saccadée, se sont dirigés vers l'endroit que tu visitais sans te rendre compte des risques que tu courais...

... tu as ralenti le pas lorsque des gens aux visages masqués se sont approchés de toi... ont ouvert la bouche... et ont émis un jet de liquide épais, brun-vert, qui t'a touchée là... sur la poitrine et au visage...

... et tu as couru... tu as couru de toute la force de tes jambes musclées, tu as fui le plus rapidement que tu le pouvais, respirant difficilement un air devenant de plus en plus acide, et la brûlure de la substance que les créatures avaient projeté sur toi, et la douleur de l'incompréhension, la blessure de la trahison te tournaient la tête et éparpillait ta concentration...

... ils t'ont attrappé les pieds, te faisant tomber sur un sol rugueux, contre une racine acérée dont la pointe s'est enfoncée dans ton flanc; tu as hurlé ta douleur et ta peine, tu as sangloté ta peur et ta rage...

... mais ils t'ont tenue par les chevilles, traînée sur la terre mouillée, emplie de boue, et mise au pilori...

... ils t'ont torturée de leurs langues vipérines, de leurs mots de strychnine, de leurs doigts salis des martyrs d'anciennes victimes...

... et toi...

... toi...

... tu t'es trompée... tu as cru à la rosée, à la douceur, à la beauté d'un vol d'oiseaux ou à la suavité d'un champ de coquelicots...

... mais il est trop tard... maintenant, c'est l'heure du lynchage; de l'exécution proprement dite...

... allez, venez voir, vous tous...

... venez assister à la mise à mort du rire, du plaisir, de la spontanéité!

Ah ah ah ah ah ah ah ah ah ah ah ah ah ah ah ...

Tchac!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

mercredi 11 juin 2008

Une autorité du tonnerre!!

Tranquillement, je termine mon yaourt sous les grondements du tonnerre qui nous menace, quand j'entends Jérémie me hurler de loin:

- Mamaaaaannn!!!!!!!! J'ai fait cacaaaaaaaaaaaa!!!!

Bonne maman, je me lève et me rend à la salle de toilette pendant qu'il m'appelle encore, lorsqu'un coup de tonnerre plus fort que les autres l'impressionne et coupe net ses velléités de crieur public...

- Maman?? Je pense que l'orage il aime pas quand moi je crie...
- Ah non, il n'a pas l'air d'apprécier beaucoup!
- Non, il dit: "Tais-toi!"

Ah, si le tonnerre pouvait gronder à chaque cri...

... on ne s'entendrait plus, chez moi...

jeudi 5 juin 2008

Les énigmes de l'inspecteur Alex

Alex se dirigeait benoîtement vers sa chambre, sifflotant l'air d'un tube merdique entendu à la radio le matin et qui l'avait poursuivi de ses sons ridicules tout au long de la journée.

Il entra, tourna à droite afin de se rendre à son bureau sur lequel trônait son vieil ordinateur emphysémateux qui laissa entendre son borborygme quotidien au moment où il le mit en marche.

Soudain, son regard bleu d'azur se figea...

Il venait d'apercevoir une tache noire... sur son bureau blanc... près du tampon encreur qu'il s'était fait une quinzaine de jours avant...

Ses yeux allèrent du tampon-encreur à la tache d'encre, plusieurs fois... puis son cerveau au QI impressionnant fit la relation entre les deux...

On s'était servi de son tampon à lui!!!! Sur son bureau à lui!!!!! Puis on avait tenté maladroitement de l'essuyer à l'aide d'un doigt...

La colère explosa!!! Il devait savoir quelle était l'immonde crapule ayant pu commettre ce crime...

Serait-ce son épouse???? Non... sa délicatesse légendaire la plaçait au-dessus de ce genre de blague douteuse...

Il s'agissait donc d'un des enfants... Olivier? Non... Il aurait eu l'intelligence d'utiliser un papier...

Hésitant entre les deux derniers, Alex décida de les soumettre à une expérience stratégique!

- Nana???
- Oui, papa?
- Tu sais ce que c'est, ça?

Elle regarda le tampon-encreur que lui tendait son papa, une seconde... puis dit vivement: "C'est pas moi!!!!!!"

- Jérémie?
- Oui, papa?
- Tu sais ce que c'est, ça?

Sans hésiter, il prit l'objet tendu, le tourna afin de le regarder sous toutes ses coutures puis tenta d'abaisser la poignée en regardant dans le trou, ce qui lui aurait valu une belle tache en plein visage si Alex l'avait laissé aller jusqu'au bout...

Qui est le ou la coupable???

mercredi 4 juin 2008

A tous ceux qui m'entourent

C'est dans les moments où l'atmosphère devient irrespirable, chargée à bloc... que l'on apprécie à leur juste valeur la confiance, l'amitié et l'amour que nous portent les seules personnes qui nous connaissent vraiment...

Je ne suis pas au ban de la société, ne vous en faites pas!!! Cependant, les récents événements perturbent mon quotidien, et me mettent encore devant ma naïveté de croire que les gens qui m'entourent sont tous gentils!!!!

J'ai la chance d'avoir des amis fidèles et je l'apprécie énormément... Des amis qui m'ont aidée à sortir de la tristesse dans laquelle m'avait plongée le refus invariable qu'opposaient mes nouveaux contemporains à faire ma connaissance. Des amis qui m'ont prouvé que je me trompais en généralisant et qu'il existait des personnes chaleureuses ne levant pas le nez sur un être humain parce qu'il n'est pas propriétaire, ou parce qu'il est étranger, ou parce qu'il est "mère au foyer". Des amis qui ont eu envie de me connaître, d'échanger avec moi, et avec qui j'ai eu du plaisir à partager ma cuisine, ma culture, mes souvenirs... et à apprendre des leurs...

J'ai également le bonheur d'avoir un mari exceptionnel... qui me soutient inconditionnellement et à qui je le rends bien.

Après avoir stressé de longues journées au sujet des ses difficultés de statut d'entreprise... après avoir fait des pieds et des mains pour donner une forme à tous ces grands projets, il a tout de même pris la peine, hier soir, de s'allonger contre moi afin de m'assurer de son amour, de me dire de ne pas trop m'en faire, et qu'il ne voyait pas ce que j'avais fait de si épouvantable...

Alex, t'es ma vie, mon rêve, mon homme... T'es la source de mon énergie, celui qui, par son exemple, me pousse à continuer, toujours, sans jamais laisser tomber... même si parfois c'est tellement tentant!!!

A mon homme, à tous ces amis qui se connaissent et se reconnaissent...

... je vous remercie d'être là, avec un sourire, un baiser ou une simple poignée de mains...

... mais toujours avec cette chaleur et cette gentillesse dans le regard qui m'ont prouvé que je pouvais, ici aussi, me creuser mon petit coin douillet.

lundi 2 juin 2008

Ils sont votre épouvante et vous êtes leur crainte - Thierry JONQUET

Que s'abstiennent les coeurs trop sensibles... j'ai moi-même été fortement touchée par ce roman basé sur la situation réelle des cités en banlieue des grandes villes françaises.

Emeutes de 2005 en arrière-plan, atmosphère pleine de l'agressivité existante dans une école de ZEP (zone d'éducation prioritaire), frustrations perpétuelles provoquées par le sentiment d'inutilité et d'injustice ressenti par nombre de ces jeunes nés au mauvais endroit...

Frustrations d'ailleurs exacerbées et encouragées par leurs mentors...

L'escalade rapide de la violence fait peur... Un manque de communication, d'écoute, des provocations sans cesse renouvelées venues autant de l'intérieur que des quartiers environnants amènent le lecteur à réaliser la vulnérabilité de l'être humain face à des forces qui le dépassent...

Thierry Jonquet a déjà fait ses preuves en tant qu'auteur de romans policiers, d'instigateur de situations angoissantes pétries de suspenses...

Malgré certaines phrases pouvant paraître choquantes, l'auteur fait preuve d'une grande humanité et d'une objectivité évidente lorsqu'on se donne la peine d'aller jusqu'au bout de ce grand livre qui n'est pas sans rappeler
Anatomie d'un crime par Elizabeth George.

Adrien, schizophrène, que les psychiatres négligent d'aider; Lakdar, jeune beur rempli de potentiel mais qui a perdu l'usage de sa main droite suite à une erreur médicale; Moussa, plein d'agressivité, prêt à en découdre avec qui le cherche; Anna, professeure, bourrée de bonnes intentions mais seule face à une classe en détresse profonde...

Tout ça dans une ville "imaginaire" pourrie par la criminalité, la prostitution, la drogue...

Ce qui fait le plus peur...

... c'est qu'on ne voit pas de solution, de fin à cette situation infiniment triste... et que ceux qui y peuvent vraiment quelque chose préfèrent rester assis dans leur fauteuil confortable plutôt que de s'attaquer à un dossier problématique qui demanderait un énorme travail...

Ce qui effraie? C'est que lorsqu'une grenade est amorcée, il y a forcément une explosion qui suit...

Etre ou aller??

M'observant en train de préparer le repas, Nana jouit du spectacle, des odeurs, et de la conversation qu'elle a avec sa si gentille maman qui coupe si bien les concombres!!!

Les odeurs se mêlent, la cuisson intensifie leurs effets et Nana, les sens exacerbés par l'intensité de la stimulation, s'écrie:

- Ca va aller boooooooooonn!!!

Eh oui!!! Ca va aller bon!!!

Je peux vous confirmer que c'est allé très bon, en effet!! Délectable!