mardi 29 juillet 2008

La sorcière de Portobello - Paulo COELHO

Ils l'ont tous connue et savent parler d'elle...

Certains l'ont enveloppée d'un amour pur, d'autres l'ont vénérée, idolâtrée... ou encore détestée, incomprise ou aimée malgré elle, malgré ses actes étranges...

Parce qu'Athéna, puisque c'est d'elle qu'il s'agit, sait amener les gens à prendre contact avec leur âme, leur intérieur... l'étincelle de vrai, de pur, que chacun possède mais qu'il connaît si peu...

Par la danse, ou la calligraphie, ou encore une autre activité, elle entre en transe et sait débarasser l'âme de toutes ces conventions et apprentissages qui l'ont rendue conforme à ce qu'elle doit être; en accord avec la société et ses exigences de normalité.

Certains la voient comme une sorcière, d'autres comme une fée... ou encore comme une médium ou une fanatique religieuse, ou une folle, ou une femme d'exception...

... mais elle ne laisse personne indifférent...

Pourtant, Athéna est morte...

On l'a assassinée bêtement, dans la fleur de l'âge, sans raison apparente...

Dans ce superbe roman se succèdent les témoignages des diverses personnes ayant assisté ou contribué à l'éclosion de cette femme très spéciale ayant appris d'autres sages une façon de se voir soi-même, de se percevoir au naturel et de se comprendre, faire un ménage dans ce qui est vrai et faux, prendre le temps de ne rien faire que de penser à soi, au monde, à ceux qui évoluent autour de soi...

A travers ces narrations de diverses provenances, nous assistons à l'éveil d'un personnage qui semble quelques fois céder à la tentation du pouvoir et de la gloire... et lorsque sa faiblesse éclate devant tous, nous ne pouvons que constater qu'elle était encore la plus forte... la plus sage...

La poubelle et la nouvelle

En juillet 2001, je venais d'arriver en Alsace...

J'allais de surprise en surprise, j'étais émerveillée par le moindre morceau de paysage de montagne, les ruines que l'on apercevait par dizaines en parcourant la route des vins, par l'élégance des cigognes, la blancheur des cygnes ou la fragilité de la corolle de l'écarlate coquelicot...

Afin de profiter au maximum de cette nouvelle vie, de notre amour déjà plus que naissant, nous sommes allés nous acheter une autonomie sous la forme d'une Audi 80... Première mise en circulation: 1989!!

Elle était vieille, elle possédait un look... un peu ancien... un peu poubelle... mais elle était à nous!!! Ma première voiture!!!!

Les premiers contrôles techniques, elle les a passés sur la fesse... c'est-à-dire de justesse... et ce parce que nous l'avions faite inspecter par un copain mécanicien juste avant; il avait pu effectuer les quelques réparations nécessaires...

Et maintenant... en août 2008...

... elle doit encore aller au contrôle technique...

- Tu crois qu'elle passera?
- Euh... non, pas vraiment...
- Tu crois qu'ils remarqueront la porte arrière bloquée depuis un an et demi?
- Oui, et le pot d'échappement qui ne tenait plus et qui a été soudé...
- ... et le rétroviseur que tu as siliconé et qui ne peut plus s'ajuster...
- ... et l'huile qui fuit et brûle sur le moteur et envoie des odeurs dans l'habitacle...
- ... et les freins insuffisants qui nous obligent à utiliser nos pieds afin d'aider la voiture à s'arrêter...
- Ah bon?
- Ben oui... si tu voyais l'état de mes pieds...

Après une évaluation on ne peut plus imprécise parce qu'ignorants dans le domaine de l'automobile, nous avons conclu qu'il serait extrêmement dispendieux de faire réparer la voiture... d'autant plus que 220 000 km au compteur... hum... c'est pas génial!!!

Nous serons donc les heureux propriétaires d'une Peugeot 807 (de 2003, quand même, mais remise à neuf et garantie 5 ans) d'ici deux semaines!!!

Et nous aurons... tadadadaaaaaaaaaa!!!!!

6 places!!! Enfin!!!

Nous qui devions faire garder les petits pour faire des sorties chaque fois que quelqu'un venait nous visiter!!!  Fini!!!!

Quand ma grande sera là, on pourra enfin partir en famille!!!

vendredi 25 juillet 2008

Un après-midi à Strasbourg

Hier matin, les deux yeux dans le même trou, je me suis levée... C'était mon anniversaire... mais je devais tout de même me secouer, réveiller la gang de jeunes dormant paisiblement, envoyer Olivier chercher du pain et préparer un pique-nique!

Nous partions passer la journée à Strasbourg! A 11 heures, sac à dos bien en place, j'arrivais à la gare afin de procéder à l'achat des billets; ce qui n'était pas facile avec la carte Enfant + me donnant droit à une réduction de 50%! Même si on m'avait assuré qu'il était tout à fait possible d'acheter des billets tenant compte de la réduction, une fois sur place ce n'était plus pareil...

Conne? Oui, je me sentais quelque peu ridicule en allant chercher de l'aide auprès de LA famille attendant sur le même quai... qui connaissait le système encore moins que moi!!!

Finalement, en désespoir de cause, j'ai acheté des billets au prix régulier, en me disant que ça ne me donnait pas grand-chose d'acheter un abonnement et que j'allais demander à un employé strasbourgeois de m'enseigner le fonctionnement de cette borne automatique!

La contrôleuse du train a eu la gentillesse de me venir en aide, m'assurant qu'en effet j'aurais dû comprendre comment me procurer mes billets - c'est tellement facile, sous-entendant que je suis, euh... un tout petit peu pas brillante? - et a écrit un roman sur chacun des billets, expliquant que madame Chose n'avait pas été capable de faire fonctionner la machine. Elle m'a conseillé d'essayer de me faire rembourser tout en m'expliquant qu'elle ne pouvait me garantir le succès de ma démarche!

En arrivant à Strasbourg, nous avons pique-niqué au bord de l'eau sur un banc en regardant passer les cygnes, les canards et les bateaux-mouches!

Ensuite, nous avons retrouvé
Marie-Constance devant la cathédrale et c'est en sa compagnie et la nôtre que mon neveu a découvert la Petite France et l'Orangerie où nous sommes allés en tram!!!

Marie est une adorable jeune femme au vélo greffé à la main droite!!! Le tenant toujours, elle nous a précédé partout, nous gratifiant de commentaires instructifs et d'histoires racontées de sa jolie voix très sympathique!!!!

Un après-midi très agréable ponctué de "Mimi!!! Nana!! Mets pas ça dans ta bouche! Mets pas ça dans ton nez!! C'est sale! Marche pas dans le caca!! Fais pas pipi sur le monsieur!"

Une belle promenade, une glace savoureuse de chez Franchi et un moment à l'aire de jeux a bien fatigué tout le monde et le voyage du retour en tram nous a vus moins en forme qu'à l'aller!

A la gare de Strasbourg, je me suis rendue à un guichet et ai pu expliquer ma situation dramatique à la dame!!! Les larmes aux yeux, elle a écouté mon histoire et a fait la promesse de me venir en aide!

Elle m'a accompagnée jusqu'à un automate et m'a bien enseigné, de A à Z, la technique nécessaire à l'achat d'un billet respectant les tarifs de la carte Enfant +!

Souriante, condescendante, elle me prenait sous son aile comme une petite fille sans sa maman, comme une baleine sans son océan, comme un pou sans enfant...

- Voilà, alors vous faites ça, et ça...
- Oui, ça j'ai fait!
- Et ça, et ça!!! Mais!!!!!!!!
- Ouiiiii?
- Eh ben!! Mais comment ça se fait???

Et là... j'ai pu assister à la transformation d'une sympathique employée de la SNCF en une espèce de créature rouge et furieuse sautillante, postillonnante, fumante... D'un doigt rageur, elle tapait sur le clavier en brandissant le poing et en hurlant des imprécations à la pauvre machine qui n'y pouvait rien et fut rapidement réduite à un amoncellement de morceaux métalliques et de bouts de plastique de différentes tailles.

- Mais... que se passe-t-il?
- Je n'y comprends rien!!!!!!! Il DOIT y avoir possibilité d'acheter des billets avec cette carte!!!

Soudainement, la dame parut prendre conscience de l'image qu'elle offrait à tous les gens présents et s'arrêta, prit une grande respiration... puis me regarda.

- Je comprends que vous ayiez été incapable, madame... C'est carrément... CARREMENT... IMPOSSIIIIIIIIIIIIIBLEEEEEEEE!!!!!!!!!!

Et voilà!!! Pour tous ceux qui s'obstinent encore à affirmer qu'il est possible d'acheter des billets tenant compte de cette carte de réduction, je vous annonce que ce n'est pas moi le problème!!!!!! C'est simplement que c'est impossible!!

Voilà!! Et vlan dans les dents!!!

De retour chez nous, nous avons mangé vers 20 heures, puis je me suis écroulée presque immédiatement après les plus jeunes...

Belle journée... épuisante!!!!

dimanche 20 juillet 2008

Six ans déjà...

Que s'est-il passé il y a six ans?

Si vous suivez ce blog, vous savez que Jérémie vient d'avoir 5 ans et que personne, je dis bien personne... n'a 6 ans!!!

Je vous fais donc passer un test!! Une seule des affirmations suivantes est vraie. Trouvez laquelle!

Il y a six ans, je suis entrée dans un établissement de restauration rapide équipée d'une mitraillette et me suis amusée à canarder la populace en train de manger, sans tenir compte des supplications des enfants sans défense.

Il y a six ans, j'ai méchamment jeté un peau de banane sous le déambulateur d'une personne âgée qui a fait un double saut périlleux avant de s'écraser sur une poussette dans laquelle était allongé un enfant de six mois qui rendit le dernier soupir en même temps, exactement, que l'octogénaire!

Il y a six ans, au péril de ma vie, je suis entrée dans une maison rongée par les flammes afin d'y récupérer Daisy, une chienne oubliée par la famille au moment où elle avait mis le feu afin d'empocher la prime des assurances!

Il y a six ans, j'ai posé le dernier morceau d'un casse-tête (puzzle) de 25000 morceaux après 6 mois de concentration intensive, d'ongles rongés jusqu'à l'os, de cheveux arrachés, d'yeux perdus au fond de cernes spectaculaires, mauves et ridées par le manque de sommeil...

Il y a six ans, j'ai épousé un homme franc et honnête, sincèrement bon, loyal et respectueux et l'amour que j'ai pour lui n'a jamais diminué, jamais fléchi... au contraire!! Six ans à affronter ensemble les difficultés et les incertitudes, à construire ensemble une famille et des projets!

Alors???

Qu'est-ce que l'on fête aujourd'hui?

samedi 19 juillet 2008

Un moment de panique!

Samedi matin... Avec mes trois enfants et mon neveu de 3 à 14 ans, nous partons faire quelques courses.

Tout se passe le plus normalement du monde; c'est-à-dire que les enfants courent partout malgré mes avertissements, menaces et tentatives de démonstration d'autorité.

Par contre, aussi naturelle que soit cette situation, Emmanuel fait de grands yeux devant l'ampleur de la tâche!!! Un troupeau de 500 bêtes est plus aisé à maintenir que ces deux petits démons parcourant les allées en se poursuivant, riant et se cachant parmi les clients partagés entre l'impatience et l'atendrissement.

Le retour se fait dans la joie et la bonne humeur... Nana marche devant moi, trottine... Mimi traîne un peu derrière, suivi par les deux grands qui papotent.

Comme je déteste que mes deux plus jeunes ne soient pas en même temps dans mon champ de vision, je me tourne vers Jérémie et l'interpelle, lui demandant de se presser un peu afin de rejoindre Nana...

Il me répond, je lui parle, puis je me retourne vers ma fille...

... qui n'est plus là!!!

Mais voyons!!! Elle était là il y a un instant!!!

Je l'appelle, m'attendant à la voir surgir du coin de la maison que nous longeons... mais rien... pas le plus petit morceau de visage rieur, tout fier de m'avoir fait peur!!!

Olivier et Emmanuel, conscients du sérieux que requiert soudainement la situation, se mettent à appeler Nana de leur côté, puis je les vois retourner sur leurs pas... mais ils me font signe qu'ils ne la voient pas.

Je ne peux croire qu'elle ne répond pas si elle est à portée de voix!

Je tente de l'imaginer, cachée dans un recoin, riant sous cape en nous écoutant; mais une terreur glacée se fraie un chemin dans mon ventre... je l'imagine aux mains d'un individu quelconque...

Prenant Jérémie par la main, j'entre rapidement dans l'entrée du stationnement de l'immeuble le plus proche, balayant du regard chaque porte, chaque recoin dans lequel pourrait se blottir une enfant... ou un adulte...

Rien...

Retournant sur le trottoir, une petite flamme d'espoir s'éteint au moment où je constate que durant ma brève absence, Nana n'a pas été retrouvée.

J'appelle ma petite fille à pleins poumons, je désespère!! Avisant quelques personnes venant vers nous de la direction vers laquelle nous nous dirigions, je les aborde... leur demandant s'ils ont vu une petite fille seule...

A ma grande surprise, elles me répondent que oui!! Elles me montrent même la direction qu'elle a prise, qui est celle de notre demeure...

Tenant toujours la main de Mimi, je cours avec lui... Une rue, deux rues... pas de Nana!!! Puis un monsieur que je croise me demande si je cherche une petite fille... Devant mon affirmation quelque peu démonstrative, il m'explique en riant qu'elle courait comme une dératée!!

Se pourrait-il que... se pourrait-il qu'elle ait décidé de se rendre seule à la maison?

Mimi me retarde, j'envoie donc Olivier en éclaireur afin de constater la présence ou l'absence de la petite à la porte de notre immeuble.

C'est une petite fille très fière d'elle qui vient me raconter qu'elle est allée toute seule à la maison!!! Et qu'elle ne s'est pas perdue!!! Et qu'elle a beaucoup couru!!! Tout ça dit dans un essouflement exagéré démontrant l'importance de l'effort fourni dans l'accomplissement de cet exploit...

Olivier est renvoyé à la rencontre de notre neveu Manu parti récupérer les courses abandonnées...

Se peut-il qu'après les quelques secondes où j'ai détourné mon regard en parlant à Jérémie, Nana ait été quelques mètres devant moi, en pleine course folle, et qu'une personne, ou une voiture l'ait justement cachée à ma vue? Je ne vois que cette possibilité...

J'ai pris une grande décision!!! Nana est maintenant prête à apprendre que les gens ne sont pas tous gentils!!!

mardi 15 juillet 2008

Mère et fille!

Tu sais, ma puce, mes matins débutent toujours par un regard à ton sourire, à tes yeux, à ta main pliée vers ta bouche rongeuse d'ongles... Je te fais un bonjour silencieux, toi qui es loin et pourtant mon enfant.

A l'aube de l'adolescence, après une année passée en France, tu as pris la dure décision de la quitter pour repartir vers le Québec, tes amies et ton père... en fait, vers une société dont tu connaissais les règles et dans laquelle tu avais appris à évoluer.

Je ne me suis pas opposée à ton départ parce que je savais mieux que personne les brimades, les insultes et les humiliations que tu avais eu bien du mal à encaisser tout comme mon incapacité à te venir en aide, aussi ignorante que toi, aussi maladroite que toi dans ma façon d'appréhender ces gens, ce système.

Lorsque tu es partie, je me suis fermée... parce que Jérémie venait de naître et que je devais lui consacrer toute mon attention; parce qu'Olivier était là aussi, qu'il commençait l'école et que je devais aussi m'occuper de lui... J'ai fui dans le travail et les responsabilités cet abîme qui s'était creusé à l'intérieur de moi, cette déchirure encore mal cicatrisée aujourd'hui.

J'ai vécu de longues soirées d'angoisse quand, à 14 ou 15 ans, tu fuguais... J'étais trop loin pour intervenir, je ne pouvais qu'attendre un appel, un message m'annonçant ton retour ou encore mieux, une amélioration de ta situation.

Je t'ai vue hésiter à entreprendre des études poussées, je t'ai entendue me faire part de ton manque d'intérêt et de motivation pour quoi que ce soit...

Il y a un an, tu as pris la décision d'arrêter l'école... à 17 ans... Je t'ai appuyée car je savais bien qu'il ne servait à rien que tu t'entêtes à aller vers quelque chose que tu ne finirais pas ou à tout le moins que tu n'aimerais pas dans le seul but de faire plaisir à tes parents. Je t'ai appuyée parce qu'il est absolument inutile de travailler d'arrache-pied pour une chose en laquelle on ne croit pas.

Je t'ai vue, alors, grandir... j'ai vu la petite fleur toute rabougrie, étouffée par le sentiment de n'être bonne à rien, s'étoffer, se relever...

De téléphone en téléphone, de semaine en semaine et de mois en mois, j'ai assisté à ton essor! Tu t'es retroussé les manches, tu as travaillé, tu as gravi des échelons et tu es devenue responsable et respectée!!! A 18 ans!!!

Peu m'importe que tu sois employée dans un fast-food, ou que tu n'aies pas 56 diplômes sur lesquels asseoir des lauriers gagnés sur des bancs d'université!!!

Tu as l'air mille fois plus heureuse et épanouie depuis que tu as quitté ce carcan! Je sais que dans la vie tu t'en sortiras... Tu es débrouillarde, tu as la gniaque, tu es gentille, patiente, et loin d'être conne!!!

J'ai su récemment que tu habitais maintenant un appartement... Ton chez-toi, ton petit nid que tu arrangeras à ta façon, en compagnie de cet homme, ton conjoint, que je n'ai jamais vu...

Si tu savais à quel point j'aimerais aller visiter cet endroit que tu as choisi, rencontrer ce garçon que ton coeur a élu... comme j'ai envie d'aller faire les magasins avec toi afin de t'aider à t'installer... rire, te regarder, te serrer dans mes bras!!!

Tu me manques à un point que je ne saurai jamais t'exprimer. Je t'aime, je pense à toi, et je parle de toi à tes frères et ta soeur qui ne comprennent pas tous le rôle que tu joues dans leur vie mais qui, un jour, pourront peut-être aller te voir et connaître ta famille, ton quotidien, ton accent qui évoluera dans une autre direction que le leur...

Bientôt, tu viendras nous visiter... on tentera de passer quelques heures, peut-être une soirée, ensemble, mère et fille, comme, il y a de ça quelques années, c'était notre quotidien!!!

samedi 12 juillet 2008

Bon anniversaire Jérémie!

Pas encore grand mais plus du tout petit, tu évolues dans un monde que tu comprends de plus en plus...

Petit homme observateur, tu te conformes à ce que tu t'imagines être le rôle que tu dois jouer... tu te révoltes aussi, particulièrement en ce moment où tu touches à tout; surtout à l'interdit!! Attention, ne franchis pas trop vite les étapes... tu n'es pas encore adolescent; mais ça viendra... ça viendra même tellement vite que j'aurai à peine le temps de profiter de ton enfance...

D'anniversaire en anniversaire tu deviendras celui que je tente d'imaginer, maladroitement... parce que tous les Jérémie que mon intelligence a créés, tous les adultes portant ton nom et tes traits les plus caractéristiques... retourneront sûrement à l'imaginaire dont ils sont issus lorsque tu seras enfin cet homme extraordinaire... puisque tu ne peux que l'être, n'est-ce pas?

Je te regarde sourire, toi le blagueur, le farceur... celui qui me fait hurler par l'anarchie qu'il installe dans ma petite basse-cour enfantine... et qui me fera tellement rire quand, plus tard, je me remémorerai ton enfance de schtroumpf farceur...

Bon anniversaire, petit garçon que j'aime à l'étouffer... mais je ferai attention!!!

jeudi 10 juillet 2008

Rira bien...

Imaginez-vous...

Vous emmenez vos enfants à l'épicerie du coin, et tout en déambulant dans les allées, vous devez constamment rappeler à l'ordre des petits se poursuivant, se chamaillant, hurlant...

... si bien qu'à la sortie, vous leur promettez à tous les deux - puisque Olivier, bien sûr, ne participait pas à cette débandade - un séjour de plusieurs, plusieurs minutes dans l'austérité de la cellule qui leur tient lieu de chambre à coucher...

... au pain sec et à l'eau...

A l'arrivée, vous vous exécutez!! La plus petite vous promet, d'un air supérieur, qu'elle ne criera pas durant sa punition... et l'autre vous fait la promesse, solennellement, que si vous vous opposez à sa volonté de rester en liberté dans l'appartement, vous vous exposez alors, de votre plein gré, à ce qu'il mette sa vie en danger en grimpant dans le lit de son grand frère... ce que vous passez votre temps à lui interdire depuis l'arrivée de ce lit superposé.

Vous décidez, dans un moment de folie, de croire que votre autorité suffit et qu'il est préférable pour l'instant d'ignorer ces provocations... vous refermez donc la porte sur les imprécations de ce pauvre opprimé.

Mais...

... vous avez un atout!! Vous appliquez votre oeil - magnifique - contre le trou de serrure et, sidérée, vous observez l'objet déconcertant, dont vous êtes pourtant l'auteur, mettre sa menace à exécution et gravir l'échelle menant à l'étage supérieur...

Vous ouvrez la porte, tout doucement, afin qu'il ne sursaute pas - ça lui ferait trop plaisir de vous rendre responsable d'un homicide involontaire - et vous lui dites que vous l'avez vu!!!

- Mais comment t'as fait?
- Ah... c'est comme ça, les mamans!! Je sais très bien ce que tu fais, même dans la chambre je sais!!! Alors ne grimpe plus sur le lit d'Olivier car je le saurai.

Vous refermez la porte et vous jubilez!!!!! Il n'a rien vu, il ne sait pas que vous possédez le secret du trou de serrure!! Ah ah ah!! vous êtes fière de vous!!!

Votre estime de vous-même remonte en flèche!!!

Vous décidez de vérifier la crédulité de votre rejeton et vous vous penchez vers la serrure, faisant l'espionne encore une fois...

Et là... il est assis sur son lit... ça va!!!

Il regarde autour de lui, puis il se lève...

... marche vers la porte...

... approche son visage...

... puis vous constatez que son oeil grossit, grossit...

... jusqu'à ce que vous ne voyiez que lui...

... et qu'il se met à rire...

- Je t'ai vue, maman...

Mince alors...

Comme il est facile de se sentir dinde... de tomber de haut... après avoir eu le sentiment de dominer le monde...

mercredi 9 juillet 2008

Pourquoi?

Est-ce le temps qui file et défile... qui se retourne sur lui-même ou se divise en milliers de secondes que l'on désire toutes savourer mais il suffit que l'on s'attarde un peu ici pour louper ce qui arrive là... alors on s'emballe et on s'embrouille et on angoisse tellement de ne pas profiter de cet instant ou de cet autre que l'on oublie et que ça passe... là... devant soi... et qu'on entrevoit plus que l'on ne voit...

... comme un murmure, un chuchotement ténu, un fragile fragment de papyrus qui s'altère sitôt découvert, qui s'envole dès la première approche??

Est-ce le fait de voir se succéder les événements... les devis, les chantiers, les vacances et les pleurs et les cris et les exigences et le lapin et les anniversaires??

Je l'ignore...

Je suis dans la plus totale ignorance en ce qui concerne la raison pour laquelle je ne sais plus de quoi vous entretenir... qu'ai-je à dire d'intéressant? De palpitant? Parler de quelque chose de gai, ou d'émouvant, ou de choquant?

Il y a des périodes durant lesquelles les idées abondent et débordent et où, face à leur prolifération, je dois me faire violence afin de faire certains choix puisque je ne peux passer mon temps à vous raconter ma vie!!! J'adore ces moments de grande inspiration, où la création m'assaille de son essence, où ma muse se fait féconde et me susurre sa poésie pendant que mes mains se promènent sur ce clavier...

A tout cela doit-il obligatoirement succéder une désertification? Un tarissement de l'idée; un assèchement de la source...

Ce n'est pas nécessaire...

mardi 8 juillet 2008

Une photo vaut mille... pensées!!

Nous avons donc un petit lapin...

Il est tout doux, il vient nous renifler lorsqu'on s'approche de sa cage et a très bien compris que si on le laisse sortir un peu, il a intérêt à nous fuir comme la peste afin de profiter au maximum de sa liberté temporaire!!

Bref, il est adorable...

Mais est-ce Jeff ou Jeffe??? Nous ne savons pas encore...

Mais quand on le surprend dans cette position...

... on dirait presque qu'il est humain, non??

Quoique le bord du petit bassin me rentrant dans l'abdomen me dérangerait joliment...

lundi 7 juillet 2008

Le cauchemar

J'étais toute jeune... j'évoluais dans un univers fantasmagorique dont les habitations étaient recouvertes de tissus chamoirés et des lumières dansaient, telles des lucioles qui auraient revêtu de jolies robes colorées et se seraient ensuite abandonnées à des chorégraphies spontanées et magnifiques...

De doux flocons de neige tombaient sur mes épaules nues... et pourtant j'étais bien; l'air était tiède, les arbres verts et les chenilles mignonnes comme tout!!!!

- MAAAAMAAAAAANNNN!!!!

Qu'est-ce que c'était donc que ce grand cri???? Pour quelle raison cette créature venue d'on ne sait où troublait-elle ce moment de calme? De jouissance???

- CCCHHHHUUUUUUUUTTTTT!!!!!!!!!!, répondis-je... sans même ouvrir les yeux...

- MAIS....

Mes paupières lèvent le voile sur un lit, une chambre... un homme...

Et en arrière-plan... un cri déchire encore la douceur de la nuit. Je réalise soudain que c'est Jérémie qui hurle ainsi et qu'il ne le fait jamais pour rien!!! Je me lève, lui disant que j'arrive... et je l'entends encore pleurer.

J'ouvre la lumière de la toilette, puis la porte de sa chambre... Il est debout...

Dans un sanglot, il me dit:
- Maman... j'avais perdu mon liiiiiiiiit!!
- Oh, mon pauvre Jérémie!!! Viens me voir!!

J'embrasse ce petit garçon tout perdu, le serre contre moi et le caresse tout doucement sur la tête et le dos... puis je le recouche, en le tenant toujours...

- C'est fini, mon Mimi... je dormais encore quand tu as appelé, c'est pour ça que j'ai fait "chut"... Tu avais raison d'appeler maman.

- Qu'est-ce que tu voulais que je fasse??? Un trou dans le mur, pour trouver mon lit??

Pauvre petit chéri!!!

Après un dernier baiser, et de tendres caresses, je suis retournée dans mon lit...

Mais la magie n'était plus là...

dimanche 6 juillet 2008

Coiffure et sadisme

Ma Nana a décidé de me coiffer...

Un élastique dans une main, elle lisse mes cheveux de l'autre, tentant de les façonner... et elle n'est pas encore très douée!!!

- Aïe!!!!! Mais tu me fais mal, Nana!!! Tu me tires trop les cheveux!!!
- Ah, pardon, maman...

Un peu plus tard...

- Ah, mais tu me tortures, Nana!!! Je n'aurai plus de cheveux si ça continue!!!
- Eh ben alors moi j'aimerai plus cette maman quand elle aura plus de cheveux...

Et en plus c'est de sa faute!!!! Elle est gonflée, non???

Bienvenue Jeff!!

Voilà donc notre nouveau copain!!!
Sois le bienvenu dans notre belle famille, Jeff! Un peu bruyante parfois, mais pleine de vie et d'amour!!! N'est-ce pas qu'il est mignon?
On ne sait pas encore si c'est un garçon ou une fille... On attend de voir s'il aime le foot!!!

vendredi 4 juillet 2008

Patron: 1 mois

Et voilà!!!

L'entreprise de mon Alex a un peu plus d'un mois et hier il a eu, pour la première fois, une réunion avec ses associés afin de faire le point!!!

Bilan: Je suis fière de mon homme!!!

Alex a fait ses premières armes dans le domaine de la gestion d'entreprise. Bien sûr, je l'ai secondé du mieux que j'ai pu, mais mes faibles connaissances dans le domaine faisaient souvent en sorte que mon aide était très limitée.

- Je peux t'aider?
- Ben oui...
- Tu veux que je fasse quoi?
- Attends...

Dix minutes plus tard...

- Mais Alex... je fais quoi???
- Attends, il faut d'abord que je finisse quelque chose!!

Encore quelques minutes plus tard...

- Mais Alex!!!!
- Attends!!!

Je suis sage, compréhensive... Je me dis qu'il a assez de soucis sans y ajouter mon impatience, alors je tente de rester à portée de voix sans pour autant m'endormir sur une chaise!

Et c'est après une demie-heure de ce traitement que j'ai enfin du travail!!!

- Voilà, Danielle!!! Tu peux m'écrire l'adresse ici? Et ici la date...
- Cool...

Aujourd'hui, Alex est heureux!!! La camionnette qu'il avait demandée depuis le début mais qui était restée en stand-by en raison des soucis bureaucratiques qu'il avait eus au départ, est arrivée!!!

Véro l'a amené la chercher, puis elle est revenue seule, le laissant régler les démarches administratives comme un grand garçon!!

Une heure plus tard... le téléphone sonne.

- Danielle, je rentre à pied...
- Quoi??? Mais la camionnette??
- Je l'ai pas eue!! Je rentre à pied.
- Mais c'est pas vrai!! Qu'est-ce qui s'est passé??? T'es trop loin, tu veux que j'appelle quelqu'un pour te chercher?
- Non, non, je marche vers la gare, là... J'irai chez un autre concessionnaire, je suis dégoûté...

Désespérée, pensant que le sort s'acharne un peu trop... je m'éveille en entendant, en arrière-plan, un rire...

- Qui a ri??
- C'est le vendeur, c'est une blague!! Tu sais, les vendeurs, ça rit tout le temps!!!

Je ne vous détaillerai pas toutes les injures que je lui ai envoyées par le combiné, mais... le petit Jésus ;)) l'a puni, comme disait ma grand-mère, parce que plus tard il m'a rappelée pour me confier qu'il y avait eu une erreur de véhicule et qu'il devait attendre encore assez longtemps avant de pouvoir ramener la bonne!!!

C'est excitant, tout de même!!!

jeudi 3 juillet 2008

Encore un peu de nostalgie

Les reliefs du petit-déjeuner traînent encore sur la table... je termine mon café, tranquille, pendant qu'Olivier se prépare pour la dernière journée d'école avant les vacances d'été...

Les deux plus jeunes profitent de ces quelques minutes pour jouer, et Jérémie décide d'allumer la télévision... qui s'ouvre justement sur les informations de Radio-Canada et sur Bernard Derome présentant un mini-reportage sur le 400ième de la ville de Québec.

Je me lève... je regarde attentivement... la larme à l'oeil tout d'abord, puis un sanglot... enfin un flot de larmes me déchire pendant que les images se succèdent à l'écran, présentant le déroulement des festivités, la préparation de la fête, un peu de l'histoire de cette belle ville dans laquelle je suis née et où j'ai passé quelques années bien remplies durant mon enfance et mon adolescence...

En 1984, lors du 375ième anniversaire de la fondation de Québec, j'y étais... Emerveillée par l'atmosphère, j'avais 14 ans... A l'époque, j'aurais bien rigolé si on m'avait dit qu'en 2008 je serais une expatriée... et que je pleurerais à m'en étouffer devant un téléviseur...

Il y a des moments où le déracinement devient lourd... trop lourd...

Je me suis vue déambulant sur la promenade en bois du port de Québec... prendre une bière sur une terrasse de la Grande Allée... marcher sur les plaines d'Abraham...

Il y a huit ans que je n'y ai pas mis les pieds... puisque mon séjour de l'été dernier avait été trop court, trop plein d'endroits à faire visiter à mon homme, de personnes à voir...

Heureusement, lors de ces crises de nostalgie où le corps abdique et laisse libre cours à sa douleur... Alex me prend dans ses bras et pleure avec moi... Je ne suis pas seule!!!

mardi 1 juillet 2008

Paternité et calvitie

Sous le poids du soleil, Elana et moi nous dirigeons péniblement vers le supermarché dans lequel, en sus de faire les courses, nous pourrons nous rafraîchir en profitant de l'atmosphère climatisée!!!

Passant devant une librairie, Nana avise un certain nombre d'affiches publicitaires représentant les unes de plusieurs journaux et magazines...

- Maman, moi j'aime pas les monsieurs quand ils ont pas de cheveux...

Est-ce que je reviens sur mes pas afin de voir quel homme a inspiré cette réflexion à ma petite poupée???

Ah... non... je n'en ai pas la force... je resterai dans l'ignorance, et tant pis...

- Mais Nana, papa il n'a pas beaucoup de cheveux!

Silence...

On entend les rouages du mécanisme en marche à l'intérieur du crâne de Nana... et qui analyse tout ça, cherchant LA bonne réponse!!!

- Ah... ben moi, j'aime le monsieur quand il a pas de cheveux et quand il est mon papa!

Ben voilà!!!