mercredi 25 juin 2008

Mains de velours... dans un gant de crin!!

Au fur et à mesure que la vie avance, notre corps y répond comme il peut selon le soin que l'on a pris de lui ou encore ce que la loterie de l'hérédité lui a réservé...

Si l'on peut évaluer l'âge de quelqu'un en scrutant ses rides ou ses cheveux blancs, certains traits bien précis symbolisent la vieillesse... ou tout au moins nous rappellent que le passé ne sera plus jamais devant nous!

Je peux être touchée par un regard empreint de tristesse et d'incompréhension, par des tremblements parkinsoniens, par des yeux d'une innocence d'Alzheimer...

... mais ce que je ne peux regarder sans ressentir un profond désarroi, ce sont les mains...

Les mains, vulnérables, trahissent bien l'âge ou l'état de fatigue, l'ardeur au travail et le dévouement.

Mains aux veines apparentes, serpentant sous une peau de plus en plus transparente avec le temps qui passe, se parcheminant, se couvrant de taches brunes, de ridules... prenant un aspect de vieux cuir lâche...

Ayant toujours regardé les mains de mes parents, je les ai vues se transformer petit à petit...

D'abord avec curiosité, puis avec angoisse lorsque je me mis à découvrir un nombre grandissant de points communs entre leurs mains et celles de mes grand-parents...

Aujourd'hui, quand j'observe mes propres mains, je vois celles de ma mère il y a une vingtaine d'années, lorsqu'elle avait mon âge, et que je commençais à réaliser qu'elle vieillissait réellement...

Mes mains sont rêches comme du papier sablé, elles poncent mais ne caressent plus... sauf peut-être avec des gants... Le bout des doigts en est craquelé et les jointures soulignées de plis se creusant avec le temps...

Nos mains nous trahissent... elles sont un baromètre de nos histoires, de nos misères et de nos vies...

Elles ont tant travaillé, touché, caressé... elles se sont tellement immergé dans l'eau, l'urine et les produits ménagers... elles ont affronté un si grand nombre d'hivers...

Et c'est en me laissant caresser le visage par Nana que je me rappelle la voix de ma mère, lointaine, qui me disait:

- Danielle, tu as les mains comme de la soie!

Elle disait vrai! Les enfants ont de petites mains d'une atendrissante douceur, comme une légère brise, comme un velours... des mains de pêche, de plumes... des mains neuves...

Mes mains, à moi...

... ne sont plus, et depuis longtemps, douces comme de la soie!!!

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