dimanche 27 janvier 2008

Toi... tu me manques...

J'ai parcouru tes sentiers recouverts d'aiguilles d'épinettes ou de sapins... enjambé l'enchevêtrement de tes racines; grimpé sur tes rochers, tes montagnes sableuses... tes bancs de neige blanche entassée par les déneigeuses...

J'ai respiré ton air d'hiver si glacial qu'il me brûlait les poumons; j'ai goûté la neige froide et rafraîchissante, expiré la buée tiède que je regardais s'envoler...

J'ai attendu, les matins de froid infernal, la voix de l'animateur radio annonçant que les écoles étaient fermées... croisant les doigts, espérant avec fougue ne pas avoir à affronter ce vent dont la caresse brûle les joues et craquelle les lèvres...

J'ai mordu dans des bâtonnets de tire sur la neige, capturant de ma langue les mille subtilités de la saveur d'érable et de fin d'hiver... j'ai goûté la sève de l'arbre, à même le seau... une grande lampée de nectar sucré laissant sur les lèvres un goût de printemps...

J'ai arpenté tes routes de gravelle au coeur de l'Abitibi; chemins campagnards en pleine nature fleurant bon les fleurs des champs foisonnant sur leurs rives; bruissant du mouvement des milliers d'ailes d'insectes qui m'effrayaient et me faisaient hurler...

J'ai marché le long de tes rivages, plongé mes pieds dans le sable moite de tes plages humides, trempé mon corps dans l'eau fraîche de tes lacs aux noms évoquant leur histoire, leurs occupants...

Lac Simon, lac Beauchamp, lac Dudemaine, lac Abitibi...

J'ai goûté tes paysages d'immensité... observé les Appalaches aux courbes élégantes; fait le tour de l'île aux Coudres, visité Charlevoix et tes villages aux noms si vivants et caractéristiques de l'histoire québécoise...

La Sarre, Senneterre, Landrienne nommés en hommage aux bataillons envoyés par la France... St-Jean-Port-Joli, Ste-Marthe-sur-le-Lac, Ste-Agathe-des-Monts rappelant la place importante tenue par la religion dans ton passé... Macamic, Maniwaki, Rimouski et Shawinigan soulignant tes origines amérindiennes...

J'ai observé tes aurores boréales; longs rubans colorés s'enroulant et se déroulant dans la nuit étoilée; j'ai appris les constellations dans l'herbe de St-Jean-des-Piles, les oreilles pleines du coassement des grenouilles vivant leurs aventures batraciennes...

Souvenirs d'un autre temps... révolu, irréel... dont ne subsistent que les images évocatrices d'un passé vécu si loin d'ici...

Une symphonie de sensations que je ne peux revivre pleinement qu'en fermant les yeux... en m'y croyant encore... le temps d'un rêve, d'un soupir, d'une larme ou d'un sourire...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire