Persépolis

Il y a quelques jours, le hasard m'a amenée, à la médiathèque de ma petite ville alsacienne, à dénicher, dans les rayons que trop souvent je néglige puisqu'habités généralement par de vieux films poussiéreux ou déjà vus, sur un film depuis bien longtemps désiré ardemment, Persépolis, de Marjane Satrapi.

A sa sortie, j'en avais entendu parler avec beaucoup de bien, et l'incontournable Poulet aux prunes avait achevé de m'en convaincre... je devais voir ce film... introuvable sur la télé à la demande.

Tombant donc sur lui, j'insistai pour le prendre, ignorant sciemment la perplexité d'Alex, inquiet de me voir prendre avec vigueur et bonheur un dessin animé (il ne se souvenait plus de son propre enthousiasme d'il y a quelques années) et mon charisme légendaire (oui, oui!!!!) opéra si bien que nous sommes revenus à la maison, Persépolis bien rangé dans le vieux sac en plastique contenant nos livres (on ne peut être élégant dans tous les domaines!).

Je n'ai pas été déçue!!! Je connaissais déjà les grandes lignes... Basé sur la BD autobiographique de Marjane Satrapi, Persépolis raconte l'enfance de Marjane à Téhéran, puis son adolescence en Europe, puis à nouveau en Iran. La chute du régime du chah remplacé aussitôt par un gouvernement islamiste imposant d'autres contraintes, une nouvelle oppression... comment grandir et devenir femme dans cet environnement; comment se respecter, rester intègre tout en se soumettant tant bien que mal à des règles obtuses et répressives...

C'est la rage au coeur que l'on regarde Persépolis, et parfois un sourire lorsque l'humour, bien présent, se fait léger ou féroce, et souvent une larme; et c'est sans mot dire que nous sommes restés, Alex et moi, quelques minutes devant l'écran lorsque le dernier mot du générique se fut envolé... avant d'échanger nos impressions, cette boule au ventre qui reste, ce sentiment de dégoût, d'injustice auquel nous nous attendions mais qui nous a heurté plus fort, comme un coup de fouet.

Un film que tout le monde devrait voir...