dimanche 26 août 2007

Retour vers l'enfance

Mes parents sont tous les deux originaires de la ville d'Amos, très modeste aujourd'hui et encore davantage à l'époque de leur jeunesse. Mes grand-parents paternels possédaient un grand terrain longeant les rives d'un lac; où ils emmenaient leur progéniture assez abondante passer les étés abitibiens... Ils ont plus tard vendu à trois de leurs enfants qui accueillaient encore le reste de la famille dont je faisais partie; et bon nombre de mes beaux souvenirs d'enfance y sont situés.

Malheureusement, lorsque mes oncles ont tour à tour pris la décision de vendre, la génération suivante n'était pas assez âgée et personne n'avait la sécurité financière nécessaire à l'achat d'un tel endroit; patrimoine ou pas!

Je n'y étais pas retournée depuis ce temps, tout de même assez lointain... et malgré le fait que je m'attendais à pleurnicher de temps en temps devant certains vestiges d'une époque révolue... je ne m'attendais pas à fondre en larmes devant le spectacle de cet environnement qui, bien que modifié, reste parfaitement reconnaissable.

Tout d'abord très timidement, nous sommes allées, ma soeur et moi, toquer à la porte des nouveaux occupants (ils y sont depuis plus de 20 ans, hi hi) dans le but de leur demander la permission de visiter les alentours tout en prenant quelques photographies; oui, je me sentais un peu ridicule, mais bien protégée  par le fait que je ne les reverrais sans doute jamais!

A ma grande surprise... non seulement le chemin menant à leur maison porte mon nom de famille, mais c'est avec une gentillesse pleine de compassion pour mon visage mouillé et chiffonné qu'ils nous ont dit que depuis le début de l'été ils s'attendaient à recevoir la visite de quelques représentants de la famille propriétaire de ce terrain durant plusieurs décennies; et également que nous pouvions fouiner tout notre content, ce dont nous ne nous sommes pas privés!

C'est avec beaucoup d'émotion que j'ai fait découvrir à l'homme de ma vie la minuscule plage où nous nous baignions, l'énorme pierre en quasi suspension sur laquelle nous montions en craignant qu'elle ne tombe, l'endroit où nous campions, où nous faisions du feu, à 10 ans, en cachette des parents...

Les chalets de mes oncles, dont deux sont encore debout mais abandonnés jusqu'à une prochaine démolition, le quai, le lac, les bleuets de l'Abitibi...





Cette visite est venue tirer un trait sur cette partie de moi que j'avais besoin de revoir... peut-être pour en faire le deuil... pour arriver à faire la part des choses entre souvenir et réalité.

C'est fait! Et bien fait!

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