lundi 30 juillet 2012

Réflexion

Depuis quelques jours, j'ai 42 ans. 

Deux ou trois rides supplémentaires, mes cheveux jadis brun foncé, puis un peu salés sont maintenant devenus presque entièrement blancs sous la teinture. Persuadée que si j'arrête de me déguiser les cheveux j'aurai l'air beaucoup plus âgée que mon âge réel, je continue... et j'ai une de ces frousses d'arrêter!!! Même si sous cette peur j'en ai envie. C'est certainement l'idée qui prend le temps de faire doucement son chemin à travers mes multiples indécisions et angoisses. J'aime le naturel.

Si j'observe attentivement ce que ma vie est depuis mon départ du Québec, je me rends compte que l'aube comme l'atteinte de la quarantaine se fait sous le signe du détachement progressif. Je me fais peur à moi-même en le disant, et pourtant c'est très vrai.

Je n'ai jamais été aussi heureuse que depuis ma rencontre avec Alex, et pourtant c'est après celle-ci que j'ai dû faire le plus de renoncements. 

J'ai dû accepter énormément de choses, comme l'incompatibilité avec certaines personnes avec qui j'avais commencé à bâtir quelque chose; certaines depuis quelques mois, avec d'autres on peut parler d'années, quand c'est la famille, c'est de toute une vie qu'il s'agit. 
Blessée, égarée dans une peine que, dans certains cas, je n'aurais jamais imaginé ni la possibilité de la vivre ni l'ampleur de mon chagrin, je me suis bâti une armure... très forte... 

Je me rends compte que chacun se fait justice, et qu'au fond personne ne s'écoute. Les relations humaines sont si complexes que même si on se croit ouvert, on ne peut l'être à tous et que l'on ne pourra jamais accepter que les autres ne pensent pas comme nous lorsqu'il s'agit de sujets trop sensibles. 

J'ai pris conscience de ce détachement que je me forgeais tout doucement en hygiène de vie lorsque sur Facebook, j'ai vu le statut d'une amie qui aurait pu être moi il y a un peu moins, ou un peu plus d'un an, ou périodiquement depuis très longtemps... Elle déplorait l'hypocrisie des gens et le fait qu'elle découvrait la duplicité d'une personne en qui elle avait confiance.

Je lui ai simplement dit que dans une amitié, à partir du moment où on te culpabilise de ne pas avoir envie de sortir, de dire les mauvaises choses, à partir du moment où on te met de la pression, où on te reproche une parole, un fait, une attitude... 

... c'est la croisée des chemins. Peut-être que tu seras d'accord, que tu te rendras compte de certains comportements blessants que tu as pu avoir et que tu t'excuseras et que ce sera fini. Mais c'est rare. Parce qu'on en tait tous, des petites choses qui nous blessent dans nos contacts. Parce que c'est normal de ne pas s'étaler sur chaque détail. Sauf que parfois ils prennent pour soi des proportions que l'on ne peut plus accepter. Et c'est la fin d'une amitié, souvent. Ou la mise en veille d'une relation familiale. 

Et c'est en écrivant à peu près ça que j'ai réalisé que c'est vraiment ce que je pense et ce que je vis, contrairement à il y a moins d'un an. Je me protège, je me détache, je me mets de côté et je laisse continuer sans moi. Je ne me laisse plus morigéner, réprimander ou moraliser par mes égaux qui ont un caractère fort (grand bien leur fasse) et qui ont besoin de prendre le dessus dans notre relation.

Très peu pour moi...

... mais lorsque je retire ma coquille, c'est pour me lover entre les bras d'Alex qui seul, désormais, a droit à ma confiance totale, mon abandon, mon bien-être complet.

14 commentaires:

  1. tu me décris aussi pour une histoire amicale là...

    Bisous, Kaly

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    1. Je sais!! Et j'espère que ça va mieux... Bisous!!!

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  2. Tu en arrives à me faire pleurer là... gloups. Kaly

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    1. Eh oh!!! C'est pas le but ma pauvre!!! Je t'embrasse!!!!

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  3. Très bel article !

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  4. Oh que tu as raison! On a qu'une seule vie a vivre (du moins de ce que je sais) et ils faut en profiter au maximum en éloignant de nous ceux qui nous nuisent et en tennant près ceux qui nous aident à cheminer.

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    1. Ca a été très difficile pour moi de lâcher prise, en particulier en ce qui a trait à ma famille. C'était comme perdre un lien, perdre un passé, puisque je suis loin d'eux... mais je vois ça d'un autre oeil aujourd'hui!!! Bisous ma chère!!

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  5. J'ai 43 ans et pas de cheveu blanc encore ! Hi hi hi ! Mais je sais bien que ça viendra... le plus tard possible j'espère !
    Je comprends ce que tu veux dire au sujet des relations... Pour ma part, j'ai du mal à me détacher du schéma familial et pourtant, il le faudrait, pour mon bien et pour le bien de mes proches ! Non pas qu'il ne soit pas bien mais je dois être moi et ne pas chercher à tout prix à ressembler à mes parents... chacun son destin, ses envies, son avenir... Quant aux relations avec les autres, je suis assez méfiante mais comme j'aimerais avoir une amie, proche de moi (par la distance), en laquelle je pourrais avoir une totale confiance, auprès de laquelle je pourrais me reposer, me confier... J'ai des amies, bien entendu, mais pourtant, je me sens seule... trop souvent ! Si tu trouves tout le réconfort auprès de ton homme, c'est déjà super !
    Gros bisous Danielle

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    1. Pas de cheveu blanc!!!! Wow!! La chance que t'as!!! Moi j'ai eu mes premiers à l'âge tendre de 18 ans!!! Je peux te dire qu'ils se sont reproduits!! De vrais lapins!!
      J'ai besoin de contacts amicaux, bien sûr, et je ne vis pas repliée sur moi-même, mais je fuis les amitiés fusionnelles ou l'approbation à tout prix, tout comme je fuis les reproches quant à ce que je suis. On peut ne pas m'apprécier, ce n'est pas pour ça que je ne suis pas bien!! C'est une étape que j'ai mis du temps et que j'ai eu bien du mal à franchir!!!

      Grosses bises!!!

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  6. Il ne faut rien attendre de la vie mais tout en espérer !!!! on pourrait appliquer cela a notre entourage amicale ou familliale des fois !!! moi aussi avec le temps j'observe un certain détachement .Les seules personnes qui pourraient me briser sont mon mari et mes enfants. Bisous de Michèle des Vosges

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    1. Idem!!!! Oui, je pense que c'est une bonne chose!!! Bisous!!!

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  7. Le plus important est TA famille et pas celle des autres ou tes ami(e)s.
    C'est malheureux mais j'ai l'impression que de plus en plus il est difficile de faire confiance à quelqu'un surtout à un/une ami(e).
    Mes vraies amies je les compte sur une main et là il y a des doigts de libre! :-)
    Je me suis déjà fait tellement avoir par de soi-disante amie que maintenant je suis devenue très méfiante et ai du mal à faire confiance.
    De toute façon, c'est quand tu es dans le besoin que tu vois où sont tes "vrai(e)s ami(e)s."
    Et du moment que tu es en paix avec ta conscience, tu n'as rien à te reprocher. Laisses les autres faire leur vie. La roue tourne....
    BIsous ma chère.

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  8. Je pense comme toi. C'est dommage, c'est un autre chemin que l'on suite et je suis persuadée qu'au fond c'est ainsi pour tout le monde. C'est juste qu'il y en a qui ont compris tout ça très jeunes et d'autres qui en prennent conscience à 40 ans, comme moi, voire encore plus vieux!!
    J'ai certainement parfois des choses à me reprocher. Je ne suis pas fière de tout ce que j'ai fait, de tout ce que j'ai dit. Seulement, comme tu dis la roue tourne. J'ai fait ce que je pensais bien au moment où je l'ai fait, je ne referais ou dirais pas tout de la même façon aujourd'hui parce que je suis différente, et c'est la même chose pour les autres qui m'ont blessée ou en ont blessé d'autres.
    On ne sait pas bien interpréter les messages, on se ferme des fois pour rien, c'est très difficile.

    Je tente de rester moi-même et d'agir au mieux pour moi et les miens. Après, je me sens bien avec certaines autres personnes, mais je ne les laisse plus prendre le dessus sur moi.

    Bisous!!

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