jeudi 28 juin 2007

Le vieil homme du musée alsacien

Visite à Strasbourg hier pour mes deux plus jeunes, mon frère et moi! Durant notre balade, nous avons constaté que le Musée Alsacien fêtait son centenaire et était gratuit toute l'année 2007!

On ne s'est pas fait prier pour y entrer et admirer les trésors de la vie dans notre région de France depuis quelques siècles.

Vers la fin de la visite, il y a un escalier menant à une cave dans laquelle sont entreposés des tonneaux ayant servi anciennement à conserver du vin; petits ou grands, tonnelets ou tonneaux imposants, une trentaine sont exposés ainsi que des outils ou diverses machineries utilisées dans la fabrication de ce délicieux liquide...

Nous admirons donc; les enfants s'extasient devant ces machines, quand un vieux monsieur... entre 75 et 80 ans, je dirais... s'approche et nous demande si on veut bien lui lire ce qui est écrit sur l'étiquette se trouvant sur cette machine... Je lui explique qu'il s'agit d'une pompe à vin et il me répond que c'est bien ce qu'il pensait, puis il m'informe que l'outil suivant servait à mettre les bouchons sur les bouteilles. Je vérifie discrètement; il a bien raison, cet homme!

Puis il dit: "Je le sais bien, j'ai travaillé tant d'années sur une machine identique..."

Ca m'a émue!!! Je regardais cet homme vieilli qui, dans ce musée, retrouvait des éléments de son quotidien de jeune homme, puis d'homme mûr... Qu'est-ce que ça fait de retrouver sa vie dans un sanctuaire de l'ancien, du dépassé, du vieux, du désuet... qu'on admire mais qui n'est plus...

Puis je me suis dit que cet homme devait très bien savoir ce qu'était une pompe à vin; et que s'il m'avait demandé de le lui dire, c'était qu'il avait envie que quelqu'un sache qu'il avait travaillé avec ces machines, qu'il avait été quelqu'un... que dans ce musée il pouvait être intéressant, il était un témoin vivant... alors qu'à l'extérieur... pousse-toi, pépère, on passe!

Ce sont ces petites moments, rencontres d'une minute, qui font souvent toute la différence entre une visite impersonnelle et une autre très riche. Et si mes plus jeunes n'avaient pas décidé d'utiliser à leurs propres fins les antiquités exposées, j'aurais peut-être eu envie de lui parler un peu plus... mais bon, les enfants d'abord!

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