jeudi 25 octobre 2007

Les doudous qui nous sont chers

Oursons que l'on torture à force de tirer sur leur fourrure ou de leur mordre les oreilles... peluches sans yeux, sans nez... poupées aux doigts mordus et arrachés par des enfants baveurs et pleurnichards... barbies maquillées, aux cheveux coupés et recoupés par celle qui joue à la coiffeuse...

Jérémie vit le parfait amour depuis l'âge de trois mois avec son petit ours... qu'il triture toujours de sa menotte... les doigts en action dans un sommeil de bébé, arrachant les poils constituant la fourrure de son copain de lit... si bien qu'aujourd'hui, ce pauvre animal de peluche est presque chauve mais toujours autant aimé!

Elana, elle, a changé régulièrement depuis sa naissance! Une fois c'est la poupée, une autre le canard; voire le lapin... le rose ou le bleu, tout dépend de son humeur...

Olivier et Claude-Anne ont tous les deux eu une doudou - vieille couverture aux bords décousus et parfois reprisés avec les moyens du bord, aux coins suçotés pendant des nuits entières avec tellement d'affection - qui ont disparu chez un ami du papa pour Oli; dans l'autobus Montréal-Val d'Or pour Clo...

Ma soeur Anne, à 5 ans, a perdu son "noukson" dans l'incendie qui ravagea notre immeuble dans la ville de Québec; ce fut un drame horrible que la mort de cette énorme peluche!

Qui que nous soyions, nous avons besoin, petits, de ces réceptacles de tendresse; ces objets à qui l'on prête des pensées toujours gentilles et en accord avec les nôtres... sont en vie de par la force de nos désirs d'enfants ayant besoin d'être rassurés... des oursons nous disant que tout se passera bien, une couverture enveloppante et chaude que l'on se passe sur les lèvres, encore et encore... nous apportant la certitude que nous sommes en sécurité...

Je ne me rappelle pas avoir eu de doudou... Je fus plutôt celle qui coupait les cheveux des poupées de ma soeur - les miennes étaient tellement passées à la coiffeuse qu'elles étaient complètement chauves - ou qui arrachait les doigts des miennes; les rares poupées m'appartenant ayant été retrouvées au cours de fouilles archéologiques familiales n'avaient plus que des mains pleines de moignons et de traces de dents de lait.

Mais aujourd'hui... enfouir mon visage contre un gros ourson en peluche... retrouver ces anti-stress de l'enfance trop souvent troqués dès l'aube de l'adolescence contre un paquet de clopes au chant de sirènes nous ensorcelant sans jamais vraiment nous rassurer...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire