vendredi 12 octobre 2007

Les matins difficiles

Profondément endormie, je déambule le long d'un couloir forestier parsemé de mousse veloutée vert tendre et d'écorces de glands craquant sous mes pas... je gambade dans des champs de coquelicots sous un soleil rayonnant mais ne dispensant qu'une douce chaleur sur mon bonheur de vivre...

Je souris dans mon sommeil - j'en suis certaine -, lorsque soudain... un son répétitif, aigu et insupportable se fait entendre... qu'est-ce que c'est? Un téléphone? Je cherche sous des fleurs aux larges pétales touffues, mais rien... même pas de limace vibrante... pas de chauve-souris à l'honteuse absence de calvitie poussant des cris assourdissants...

Une partie de moi réalise que ce que j'entends ne présage rien de bon et que cette horrible sonnerie essaie de me téléporter dans un autre monde... un monde réel...

Je m'accroche à ce qui m'entoure... une branche morte, une fougère... mais la réalité me rattrape et je commence à percevoir les sensations des draps effleurant le bout de mes orteils; ou l'oreiller sous ma tête si pleine de beaux moments...

J'ouvre les yeux... malgré moi... parce que ces maudites paupières sont faites pour ça...

Je les referme, mais je n'arrive plus à me plonger dans l'assoupissement bienheureux dont mon corps a tant besoin et... après avoir, d'un index colérique, tapoché le bouton du réveil afin de l'inciter à se taire enfin... je me lève et pleurniche doucement sur le mal de dos matinal que j'ai au quotidien depuis quelques années. Comme personne n'est là pour me plaindre - ma douce moitié continue son aventure endormie -, je pense à m'étendre... de nouveau... et remettre à demain ces exercices de renforcement musculaire de fous...

Mais...

... comme je sais que mon homme sera compatissant et qu'il n'insistera pas pour que je me lève... que je suis seule responsable de mes agissements et que je n'aurai personne à blâmer lorsque je pleurerai en contemplant ma musculature atrophiée...

... je me donne un coup de pied dans le derrière - par la pensée - et prends mon tapis de sol pour me diriger vers le salon... tout en essayant de ne pas réveiller les enfants... j'aime bien être seule lorsque je me ridiculise...

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