vendredi 26 décembre 2008

Quand la lecture est plus qu'un passe-temps

J'ai appris à lire en première année de primaire, comme un peu tout le monde; cependant, je frimais déjà, en suivant du doigt un texte appris par coeur lorsque nos parents nous lisaient les histoires du soir.

Lorsqu'enfin, j'ai su comprendre les signes alphabétiques... je passais à travers le recueil scolaire de textes - très restreint - dans le premier mois et je trouvais inconcevable que d'autres élèves aient du mal à lire en une semaine ce que moi je dévorais en une soirée!!!!

Vinrent alors, naturellement, les romans d'enfant... A 8 ans, la comtesse de Ségur me ravissait... tout autant que les Tintin auxquels mon père a initié tous ses enfants... ainsi que les Bob et Bobette de Willy Vandersteen!

A 10 ans, je me nourrissais des aventures du Club des Cinq, de la vie de Gulla, ou de Heïdi; puis je découvris les Hitchcock dédiés à la jeunesse dans lesquels Bob, Peter et Hannibal poursuivaient et attrappaient de dangereux malfaiteurs.

Agatha Christie, Jane Eyre, et Exbrayat peuplèrent de mystère et de romantisme l'aube de mon adolescence, et c'est avec tristesse que j'acceptai de rendre, à 12 ans, le San-Antonio que je lisais en cachette et que l'on jugeait trop vieux pour moi...

C'est également par la littérature que j'éveillai ma personne adolescente aux mystères de la sexualité par l'achat d'un roman érotique frôlant plutôt beaucoup la pornographie; en séparant les frais avec ma cousine du même âge que je ne nommerai que si elle me donne son accord, hihi!!!! Ah, combien d'heures de découverte lascive, à cacher le livre sous un coussin ou une couverture... quoi de plus excitant que le plaisir coupable???

Stephen King s'est imposé très tôt dans ma vie d'adolescente pour occuper une place qu'il n'a quittée que très récemment; il y a moins de 10 ans. J'aimais et j'aime encore avoir peur en lisant... le suspense de Salem, les heures à retenir mon souffle en tournant les pages de Ca, alors que j'étais seule à la maison, passant des nuits agitées par la peur de poser le pied sur le sol... et qu'une main poilue aux longues griffes ne m'agrippe la cheville dans le but de m'attirer vers les profondeurs abyssales de l'enfer...

Stephen King, Peter Straub, Dean R. Koontz, Graham Masterton... puis les policiers... J'ai bien vite évincé les Mary Higgins Clark que j'ai rangés au rang des Danielle Steel... où les histoires à l'eau de rose prennent le pas sur l'intrigue et où l'héroïne, après s'être amourachée du mauvais homme, est sauvée in extremis par celui dont elle se méfiait à prime abord!!!

Durant plus d'un an, mon jeune frère a vécu chez moi, en compagnie de Claude-Anne, Olivier et de ma cousine Eveline; et nous lisions... C'est avec lui que j'ai découvert Tonino Benacquista et Jorge Semprun.

Au Cégep, puis à l'université, j'ai croqué avec délices dans les vies de Camus, de Proust, de Balzac et de Sartre... J'apprenais Kafka et Brod, je m'ennuyais avec Emma Bovary, pleurais ou riais avec Romain Gary comme je m'évadais, chez moi, en ouvrant Gaston Lagaffe...

Car la BD ne m'a jamais quittée. Et si je ne la cherche pas, je suis profondément attachée à certains styles, ou personnages... Le capitaine Haddock ou Joe Dalton, Kid Ordinn, Lambique ou encore mes héros dévoyés et souvent grivois de Fluide Glacial que j'ai collectionnés pendant mes dernières années de vie québécoise.

Aujourd'hui, ce sont pour beaucoup de nouveaux visages qui peuplent ce blog lors de mes humbles critiques littéraires. Mes amours de jeunesse se sont envolés, perdus dans le grand chambardement de mon départ, ils ont été donnés, ou gardés dans un petit coin... peut-être...

Il m'arrive de regarder sur eBay, et de me dire que j'arriverai peut-être à me refaire une grande bibliothèque... parce que j'ai grandi dans un univers de livres... et que je souhaite la même chose pour mes enfants... Parce que c'est en étant en contact avec des livres dès le plus jeune âge, en voyant leurs tranches colorées quotidiennement, puis en arrivant à les déchiffrer... que l'on développe l'envie de voir, de découvrir ce que cachent ces titres, ces images et ces noms qui en viennent à faire partie de notre univers d'enfant.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire