10 juin 2002 - 10 juin 2012

Hier, c'était le 10 juin.

C'est une journée spéciale. Premièrement en raison des élections législatives que je trouve un peu inutiles. Je préfère le modèle québécois où tout est décidé en même temps, le même jour, avec un seul tour... Remarquez qu'on pourrait en faire deux... mais le principe du gouvernement mené par le parti obtenant le plus de sièges me paraît plus juste - et surtout plus simple - que ces élections qui n'en finissent pas.

Mais le 10 juin n'est pas, cette année, que marqué par les élections françaises.

C'est le 10 juin 2002 que j'ai posé le pied en France pour y fixer ma résidence et épouser l'homme que j'aime et avec qui je fêterai bientôt notre dixième anniversaire de mariage.

10 ans, c'est important. C'est symbolique, on passe aux deux chiffres, ça commence à faire longtemps.

Et ça ne m'a pas laissée indifférente, m'amenant à repasser dans ma tête le film de ces dix années comportant bien sûr des regrets, mais aussi une satisfaction, un sentiment d'avoir fait pour le mieux et d'avoir bien de la chance.

Si certaines décisions prises dans la précipitation ont eu des conséquences néfastes par la suite, si quelques personnes ne m'ont jamais pardonné ce départ vers une autre vie, si ma peine est immense quand je pense à ma mère qui est seule, à mes deux enfants qui sont retournés vers le lieu de leur naissance, à mon pays que je ne reverrai sans doute que très peu, je ne peux que reconnaître qu'Alex était l'homme de ma vie et que la pire erreur que j'aurais pu commettre aurait été de le laisser passer.

J'ai vécu en France mes pires moments comme mes plus grands bonheurs; à l'exception bien sûr de la naissance de mes enfants. C'est ici que je me suis réalisée, découverte, et je dirais même "appréciée". 

Si ma première décennie en France a été marquée par mon adaptation à un nouveau monde, je souhaite que la seconde soit dominée par une nouvelle appartenance au peuple français. L'obtention de ma nationalité sera mon premier pas, puis le développement, je l'espère, de notre entreprise malgré la crise, le manque d'expérience des premières années et les difficultés quotidiennes.

Et qui sait? L'avenir nous réserve peut-être de jolies surprises?