Atchoum!!!!

Vous est-il déjà arrivé de voir le malheur s'abattre sur les autres et de vous dire, en constatant votre vie toujours intacte, que vous avez passé au travers de l'horreur annoncée et de vous réjouir de votre bonne fortune inattendue quelques jours avant que, finalement, ne vous rattrape ce qui, comme il y a quelques semaines vous le soupçonniez, vous pendait au bout du nez? 


Combien de fois m'avez-vous parlé de vos éternuements, de votre rhume des foins commencé depuis près d'un mois dans certains cas alors que je passais parmi vous, tête haute, narines et yeux secs, mouchoirs bien rangés dans l'armoire???


Je me suis crue guérie, je me suis mise à vous ridiculiser dans mes pensées, préparant déjà des billets corrosifs et dégoulinant de satisfaction cruelle... chérissant ma veine, mon mérite à être épargnée par ce mal annuel paralysant...


Et c'est avant-hier que j'ai eu un éternuement... peu ordinaire... ou plutôt banal à certains moments de l'année uniquement... au printemps, plus particulièrement...


Une longue inspiration suivie d'une violente expulsion qui, si nous avions malencontreusement été en train de mastiquer une énorme bouchée de spaghetti bolognaise, aurait été suivie d'une projection de matières rouges et jaunâtres allant tacher un mur ou pire, un vêtement, même situés à trois mètres puisque l'éruption volcanique du rhume des foins, du moins dans mon cas, est réellement percutante et laisse des traces indélébiles.


Pourquoi donc ai-je été temporairement épargnée alors que d'autres s'essuyaient déjà les longs filaments pendouillant à leurs narines???? 


Je n'étais pas allergique au Québec... Je dois donc avoir un rhume provoque par UNE seule essence de pollen... une essence inconnue sur la terre québécoise, une essence malsaine pour mon petit nez d'immigrante... Et qu'est-ce qui commence tout juste à projeter dans l'atmosphère ses grappes empoisonnées???? 


Je n'en ai absolument aucune idée... mais je souhaite du fond du coeur que ce ne soit pas un de mes arbres fleuris...