vendredi 30 mars 2007

Couple et maçonnerie

La construction d'une vie, qu'elle soit familiale, professionnelle ou sociale, se fait pendant toute son existence; on met en place brique sur brique, on cimente, on jointe; et souvent tout ou partie s'écroule et nous laisse là, désemparé, n'ayant plus qu'à reprendre la construction en essayant de nouveaux matériaux qu'on espère être plus solides que les précédents...

L'incertitude, le désespoir apparaissent lorsque toute stabilité se désagrège... Il faut sans cesse faire le tour, colmater les brèches, les fissures qui pourraient s'y installer... éviter de prendre pour acquis ce qui est... faute de quoi en quelques heures, voire minutes, ce que vous avez pris des années à construire à force de persévérance peut se fragiliser, se fragmenter jusqu'à ne plus tenir que par des lambeaux d'habitude, de crainte, de pis-aller...

Il existe parfois des avertissements qu'il faut savoir entendre; une petite alarme toute douce rappelant que rien n'est jamais gagné... que la vie peut toujours changer, se déformer, se transformer en ce que l'on ne veut pas connaître...

Mais si on est en mesure de saisir au vol cette alerte et de s'en servir comme scellant afin de lutter ensemble contre cette perturbation qui s'attaque à sa vie, on n'en sort que plus fort, plus heureux, plus amoureux...

jeudi 29 mars 2007

Tabac: La lutte est au paroxysme

C'est fait, nous avons arrêté de fumer... Bon, pour moi ça va! J'ai un sevrage d'un paquet par semaine à faire. Mais pour mon mari, à un paquet par jour, ouh la la!!! Il trépigne, il s'agite, il parle vite... Il dit des niaiseries si énormes que je me demande s'il est possible que dans certains cas la cigarette ait stimulé l'intelligence... Enfin... C'est très dur pour lui; il serre les poings, il a mal au ventre, il transpire...

Aujoud'hui, j'ai lavé les balcons sur lesquels nous fumions - jamais à l'intérieur - et j'ai retiré les cendriers, balayé les mégots... Pauvres balcons... Ils sont maintenant laissés à eux-mêmes... Ils ont l'habitude de nous voir; qu'il pleuve, qu'il vente ou qu'il fasse soleil, nous sortions leur tenir compagnie au moins 4 ou 5 fois par jour!!! Ils ne peuvent même pas se voir entre eux, n'étant pas situés du même côté de l'immeuble...

Et que dire de notre cendrier... Tout petit, tout propre, me regardant de ses grands yeux absents! Ou de notre pot de sauce bolognaise vide plein de mégots parce qu'on avait cassé le précédent cendrier; viré!!! Jetés, donnés; comme s'ils n'avaient pas existé... Il faut sans cesse se répéter que c'est mieux pour eux!

La guerre vient de commencer! Je suis fière de voir mon homme se battre avec autant de volonté malgré ses blessures... Je suis certaine qu'il vaincra! J'ai hâte que les améliorations se fassent connaître... qu'il arrête de tousser, qu'il respire mieux, qu'il goûte plus... C'est autant de motivations!

Nous sommes ensemble et nous affronterons ensemble cette nouvelle épreuve! Je ferai tout pour l'aider, cet homme! Je ne désire rien plus fortement que de le voir affranchi de cette horrible habitude!

mardi 27 mars 2007

Blessure mystère

Situation: Je commence à préparer le souper, la petite de 2 ans joue dans sa chambre, quand elle arrive avec un pouce éraflé, peut-être coupé, qui ne saigne pas mais presque... Donc, un vrai bobo, mais pas grave!


N.: Maman, bobo au doiiiiiiigt!!!

Moi: Ah, pauvre toutounette! Qu'est-ce qui est arrivé?

N.: Paque fait bobo doigt!

Moi: Mais où tu t'es fait mal?

N.: Au doigt!

Moi: Et comment c'est arrivé?

N.: Fait bobo doigt!

Moi: Est-ce que tu t'es coincé le doigt dans la porte ou coupée...

N.: Oui

Moi: Coincé dans la porte?

N.: Oui

Moi: Coupée?

N.: Oui

Moi: Coincée?

N.: Oui

Moi: Brûlée à l'acide? (Mes lectures récentes prennent le dessus)

N.: Oui


Je n'ai jamais su, je ne saurai jamais ce qui est arrivé à ce tab... de doigt; ce qui n'est d'ailleurs pas vital, mais on cherche toujours, en tant que parent, à découvrir la cause afin d'éliminer un jouet dangereux parce que cassé et coupant ou quoi que ce soit que l'on avait pas vu et qui pourrait recommencer à s'en prendre à nos enfants...

Mais bon, il y a des fois où il faut savoir renoncer...

lundi 26 mars 2007

American Psycho - Brett Easton ELLIS

Pas facile, mais pas facile du tout de commenter ce livre... A plusieurs reprises, j'ai été tentée de le refermer, de l'abandonner; mais néanmoins séduite par la qualité de l'écrit, par l'imagination de l'auteur, j'ai continué...

Que d'horreur dans le détail; que de détail dans l'horreur!!! Un homme antipathique dont les préoccupations existentielles se limitent à l'apparence: quel genre de ceinture peut-on porter avec tel pantalon, un gilet se porte-t-il avec tel costume ou est-ce que la couleur des chaussures doit rappeler celle du pantalon ou de la ceinture... ou alors des chaussettes?

Je n'ai jamais vu dans un livre autant d'énumération de grandes marques de vêtements. Bateman, le personnage principal - je n'ose pas dire le héros - , passe des heures à se crémer le visage, se coiffer, se faire manucurer.

Le début en devient à la limite ennuyant... puis tout à coup on arrive à des meurtres horribles, commis par plaisir, pour l'assouvissement de pulsions primaires, pour l'apaisement de l'angoisse d'une personne dont on ne connaît rien du passé... Des jeunes filles meurent à petit feu, torturées pendant des heures, gardées conscientes pour le seul plaisir de leur tortionnaire à la fois acteur et spectateur de ces démembrements, décapitations; de ces brûlures à l'acide ou au briquet, de ces lacérations, arrachements; de ces corps crucifiés, éventrés, de ces morceaux arrachés à coups de dents...



Encore la violence atteint-elle son paroxysme lorsqu'il s'attaque à un enfant...

Moi qui me croyais peu impressionnable en littérature, j'en ai pris pour mon grade... J'ai été dégoûtée, je feuilletais les scènes de torture avant de les lire afin de me préparer...

Et contrairement à la plupart de ces psychopathes fictifs ou réels, on ne comprend pas, mais pas du tout, ce qui a pu le pousser là. Un bel homme, riche, intelligent; sans sentiments, sans amour, sans humanité... En fait, les seuls sentiments humains qu'on peut le voir ressentir sont la tristesse et la frustration.

Chef d'oeuvre ou horreur gratuite??? J'hésite entre les deux; à vous de choisir... Mais à vos risques et périls!

Coeurs sensibles, même juste un tout petit peu sensibles, s'abstenir!!!!

dimanche 25 mars 2007

Arrêt du tabac et Zyban

Mon homme arrête de fumer; et moi aussi par la même occasion, même si c'est beaucoup plus facile pour moi qui ne fumait qu'avec lui depuis 4 ans.

Notre médecin de famille lui a prescrit le Zyban, disant que les substituts nicotiniques sont inefficaces ou insuffisants à long terme, le manque physique disparaissant après quelques jours suivant l'arrêt total de la cigarette.

Selon lui, le Zyban est plus approprié puisque calmant l'anxiété, le stress lié au manque psychologique; en effet, les quelques fois où Alex a tenté le sevrage, il devenait si stressé et impatient que la reprise devenait préférable à la poursuite de la thérapie...

Le médecin lui a ordonné de continuer à fumer durant une semaine tout en prenant un comprimé de Zyban quotidiennement et en diminuant progressivement sa consommation de tabac. Il doit arrêter complètement d'ici deux ou trois jours.

Par contre, il est très somnolent et s'il est difficile de savoir si la cause en est la semaine de travail physique particulièrement difficile ou la prise du Zyban, il est tout de même inquiet car il devra passer à deux comprimés par jour à partir de l'arrêt complet du tabac.

Si quelqu'un parmi vous a un avis sur la question je serais heureuse de le connaître...

samedi 24 mars 2007

Grisaille rime avec marmaille

Les jours de pluie existent pour que l'on puisse apprécier les belles journées ensoleillées! Ne nous laissons pas abattre par une semaine de pluie continue et froide; par des journées entières passées à l'intérieur d'un appartement en compagnie d'enfants enrhumés de mauvaise humeur!!! Ce n'est qu'un mauvais moment à passer!

Lorsque vous ramenez le petit de l'école et qu'au milieu du chemin il vous tend de petites mains émergeant d'un manteau dégoulinant d'eau de pluie, vous hésitez... et surtout quand, tenant d'une main votre parapluie, vous partagez la deuxième entre deux trotteurs de deux et trois ans réclamant ensemble de grimper dans vos bras, vous ne pouvez que refuser de plus en plus catégoriquement à mesure que vos patientes explications sont systématiquement interrompues par les sirènes enfantines criant: "Veux pas marcheeeeeeeer!" ou "Dans les braaaaaaas!" ou encore "Moi je veux plus de maman!"...

Lorque la petite de deux ans, à qui vous venez de retirer les barreaux du lit, ne reste pas couchée pendant la sieste, vous la menacez d'encagement éclair, tout en espérant que vous n'aurez pas besoin d'intervenir, que la simple idée du retour en cellule la calmera... vous espérez trop, beaucoup trop... A la quatrième intervention, la chipie est en équilibre sur la tête de lit de son frère et "tu l'auras voulu"... Alors, recherche de la grille, des vis, de la petite gogosse genre Ikea en guise de tournevis... Et vous vous acharnez, recommençant sans cesse, sous l'oeil moqueur de cette peste qui vous tient lieu de fille et que vous avez la faiblesse tout comme la folie d'aimer!!! Mais, tout de même, vous sortez victorieuse de cette galère, de cette lutte contre l'adversité et pour votre fierté et vous sortez de la chambre la tête haute! "Ah, ah, t'as l'air intelligente, derrière tes barreaux!!!" Vous ne le dites bien sûr que dans votre tête tout en essayant de toucher un morceau de bois, histoire de garder l'avantage...

Il n'y a pas de bois... Après 15 minutes de silence de bon augure, vous entendez une petite voix féminine que vous n'avez aucun mal à identifier prononcer le nom de son frère, de plus en plus fort... jusqu'à ce que vous vous leviez, prête à empoigner le taureau par les cornes, devenir une mère tortionnaire, une infanticide... et vous vous apercevez en entrant dans la chambre que le petit dort et que cette toute petite fille vous regarde avec un immense sourire provocateur et très satisfait d'elle-même, continuant à essayer de réveiller son pauvre frère...

Et le mauvais temps faisant en sorte qu'ils ne peuvent sortir se défouler au parc ou courir un peu... oh la belle soirée qui vous attend...

Peut-on invoquer la légitime défense face à un enfant?

Mais ne vous en faites pas... Les bons parents sont naturellement patients, et attentifs, et souriants; ils savent toujours quoi répondre, quoi penser, quoi faire...

En connaissez-vous des comme ça? Pas moi!!

Le plus important, c'est que la semaine prochaine il fera beau et que, regardant les petits jouer au parc, vous vous rappellerez ces longues journées de pluie et vous serez tellement heureux!!!

vendredi 23 mars 2007

L'indépendance du Québec: Un mythe?

Lors du référendum de 1980, j'avais 10 ans et même si je n'étais pas trop au courant des enjeux véritables de tout ce remue-ménage, j'étais une péquiste contente de voir tous ces autocollants du Oui un peu partout dans les vitres des voitures, des autobus, sur les poteaux... Mon père est journaliste, retraité depuis peu, et même s'il n'a jamais beaucoup parlé de son métier, il m'est resté qu'il aimait beaucoup René Lévesque, et qu'il fumait presqu'autant que lui! Nous avions un beau Oui dans notre vitre et on se klaxonnait entre partisans!

Durant la période pré-référendaire, il y avait de l'électricité dans l'air... Les gens étaient excités à l'idée de contribuer à ce qu'ils croyaient un grand événement. Le 20 mai 1980, il y avait un taux de participation de 85%. Et malheureusement pour nous, le non l'avait emporté à près de 60%.

En 1981 j'étais en Abitibi et à Amos, où j'habitais, François Gendron le péquiste affrontait Claire Labrèche, la maudite libérale dont, du haut de mes 11 ans, j'ai arraché les affiches avec l'aide de mes cousines... On était des killers!!!

J'étais déjà indépendantiste, et dès l'âge de 18 ans, j'ai toujours voté pour le parti utilisant cette voie dans son programme. PQ pour les élections provinciales, Bloc Québécois ou autre pour les élections fédérales...

Le référendum de 1995 m'a paru la dernière chance! J'avais mes affiches sur mon balcon, je le voulais ce oui, j'étais plus québécoise que jamais!!!

Le 30 octobre 1995, le taux de 93% de participation était impressionnant, tout autant que le résultat... 49.4% pour le oui, et 50.6% pour le non... Je me rappelle avoir pleuré, été désespérée!!! Je marchais de long en large devant la télé et ce Parizeau qui représentait notre espoir alors que je ne l'aimais pas du tout disant que la faute en était à l'argent et aux ethnies... Alors que des ethnies, il y en avait beaucoup moins en 1980 et on était pourtant plus loin de la victoire!!

Mais je pense qu'il faut savoir s'arrêter un jour... Les québécois ont un peu abandonné cette rage de l'indépendance... Peu importe qui l'a refusée, c'est un fait qu'aujourd'hui il y a près de 27 ans qui nous séparent de ce premier référendum et que ça ne sert à rien d'en faire et d'en refaire jusqu'à ce que ça passe!!! Et si l'indépendance passait, on trouverait normal que le parti de l'opposition remette ça à son tour à tous les mandats??? Un nouveau référendum pour savoir si on veut rester indépendants???

La belle affaire!!! On serait contre, bien sûr!!!

Et maintenant, je ne comprends pas le parti québécois de recommencer à faire un focus sur l'indépendance... Gagner des avantages, promouvoir le français, affiner l'association aux autres pays francophones, voilà vers quoi il faut se diriger... Favoriser les francophones pour certaines choses... Bien sûr ils le font déjà mais il y a plus encore! Mais arrêter de dépenser l'argent à faire des référendums de trop!

Eh Boisclair, veux-tu vraiment te mettre à dos les péquistes qui en ont marre de s'acharner, de lutter pour des causes perdues?

Il y a plein de choses à faire, au Québec!!! Plein!!!

samedi 17 mars 2007

Sur le dos d'un papillon

Je l'ai vu se débattre à la surface de l'eau javellisée dans laquelle j'avais mis à tremper les accessoires de toilette... J'assistais à son agonie; hésitant entre l'arracher à la mort rapide pour mieux le condamner à une fin lente et douloureuse; ou encore le laisser se noyer dans l'eau empoisonnée... J'ai opté pour la seconde, et j'ai fait autre chose; tout en ne pouvant m'empêcher, du coin de l'oeil, de le voir se débattre encore et toujours... Quelle mort affreuse!!! Je l'ai finalement pris avec le bout d'une débarbouillette et ai déposé le petit papillon sur l'appui de la fenêtre afin de le laisser mourir sans en être témoin.

Ce matin, il n'était plus là. Il a dû sécher et s'envoler! Après avoir pris un bain d'eau de javel qui, quoique diluée, a des propriétés assez dangereuses!!!

Je cherche maintenant un papillon mutant... capable de résister... j'espère qu'il ne m'en veut pas, qu'il a compris mon geste...

jeudi 15 mars 2007

Renaud, mon p'tit Renaud!!

A douze ans, j'ai fait la connaissance, par le biais d'un disque vinyle, de Renaud. Mon père était allé en Belgique et un ami lui avait conseillé Morgane de toi, qui n'était pas encore exporté vers le Québec.

Ce fut pour moi le début d'un grand amour. Je cherchais ses anciens disques, je connaissais ses chansons par coeur; j'adorais sa poésie et je l'écoute encore avec énormément de plaisir. A l'âge des idoles, j'avais des posters de Michael Jackson, de Duran Duran, de David Lee Roth ou de Culture Club sur mes murs, mais c'était Renaud qui partageait mon lit durant mes rêves nocturnes ou même parfois éveillés.

J'ai ri en écoutant Germaine ou Dans mon HLM; j'ai pleuré pour Les charognards ou La teigne. J'ai été le voir en 1988 au théâtre St-Denis pour la tournée Visage pâle.

Et je suis retourné en 2001 voir Une guitare, un piano et Renaud. Ce n'était plus le même. Et pas seulement parce qu'il avait vieilli... J'avais trente ans, je n'avais plus l'âge de l'idolâtrer et je ne m'attendais pas à voir arriver le Renaud de 15 ans plus tôt. Mais c'est un vieil ivrogne à moitié soûl qui avait fait son show... Et à un moment, à la foule: "Vous êtes beaucoup trop jeunes, vous ne me connaissez même pas! Ce sont vos parents qui vous ont parlé de moi? Mais qu'est-ce que vous faites là?"

Il a maintenant dessoûlé, il paraît qu'il ne boit plus. Il est devenu tout mou, s'est mis en couple avec la fille de Salut minette mais c'est lui qui a changé de camp. Ses nouvelles chansons sont insipides, et lui qui n'a jamais eu une grande justesse ni une grande voix n'a plus assez de souffle pour finir ses phrases alors il leur donne un petit coup de pouce en haussant le ton pour faire durer quelque chose qui devrait être égal et s'en va en vagues insupportables.

Il garde le même air, la même mélodie; ce qui n'arrivait pas avant ou en tous cas moins puisque ça ne me frappait pas. Il avait des textes sublimes, il refusait la prostitution de son talent au service des payeurs. Il quitte le pays, s'expatrie à Londres... Pourquoi? Si c'est vrai que c'est pour moins payer de taxes, c'est quand même dommage... Ce que je vois, moi? Un homme qui a juste envie de se faire un maximum d'argent avant de prendre sa retraite... Pas un artiste; plus l'artiste qu'il a été.

La raison de ce billet, c'est qu'en juin mon petit frère de 18 ans vient me voir. Il a appris que Renaud venait à Colmar pour la foire aux vins le 27; je crois... et il aimerait bien y aller et ne pas être seul...

Et moi... ben... je préfère écouter ses vieux disques dans mon salon et fermer les yeux, parfois verser encore une larme ou sourire en entendant certaines phrases, couplets ou chansons associés à des moments forts ou tendres de ma jeunesse...

J'ai envie d'oublier ce people vieillissant et sans autre talent que celui d'avoir été... Je n'ai pas envie d'aller entendre l'absence de voix de Renaud forcer sur des textes de plus en plus vides; de piètres imitations de ce qu'il a fait.

Alors, frérot, mets ça dans la balance et on s'en reparle!!!

mercredi 14 mars 2007

Mercure - Amélie NOTHOMB

Une île privée... Une grande maison sans miroirs... Un vieux militaire à la retraite... Une jeune fille séquestrée... Un personnel dévoué...
 
Tout se passe sans heurt depuis cinq années... quand une belle infirmière est engagée pour soigner la prisonnière...
 
Une belle histoire d'amour à l'ancienne???
 
Quand on apprend que la jeune fille est prisonnière de son propre visage... Que le capitaine est un vieillard lubrique et manipulateur... un vieux fou dégoûtant prêt à tuer pour conserver l'emprise qu'il possède sur l'esprit de cette femme...
 
Alors ça devient du roman noir fou... de l'horreur, du dégoût, du rire jaune...
 
Pourquoi ce titre, Mercure??
 
Vous verrez bien!

Matante Danielle

Vous rappelez-vous de votre tante Georgette, ou Germaine, ou Simone, Liette, Lucille... ou de mononcle Gérard, Hector, Emile ou Roger qui vous serinaient que dans leur temps, ce n'était pas comme aujourd'hui... que les jeunes ne prenaient pas de drogue, qu'ils étaient polis...

Et peut-être que vous les écoutiez d'un air compréhensif et patient alors que vous pensiez que justement, on ne l'est plus, dans leur temps et qu'ils étaient bien fatigants avec leur morale de vieux croulants!!!

Puis serait-il possible qu'aujourd'hui, vous vous rendiez compte que parfois, sur le point d'exprimer une opinion toute semblable - telle que "dans mon temps, on jouait dehors au lieu de passer notre temps sur des consoles de jeux et on était en meilleure santé" - , vous réfréniez vos ardeurs à la pensée de ce qui vous traversait la tête quand vous aviez le même âge et que des vieillards de trente ou quarante ans vous disaient la même chose?

Moi oui! Je le confesse aujourd'hui; et j'en ai presque honte! Parce que bon, c'est quand même vrai! Mais en même temps, à la pensée que la jeune génération puisse me voir comme une vieille chose ratatinée et chiante...

J'ai du mal à croire que tant d'années se sont écoulées depuis ma première brosse ou cuite, mes premières amours, mes premières tentatives ratées de maquillage...

Pour y croire, j'ai besoin d'un miroir afin d'y voir s'y mirer mes cheveux blancs, mes quelques rides... J'ai besoin d'un calendrier qui devient de plus en plus épais... d'entendre la voix de ma fille qui aura 17 ans demain... d'entendre un enfant s'extasier sur le fait que les Barbies, ça existait dans mon temps... de sentir, au lendemain d'un repas bien arrosé, mes muscles, mes articulations et mon estomac protester contre l'affront que je leur fais de me coucher à des heures aussi indues que minuit ou de boire des quantités phénoménales telles que 4 ou 5 bières...

Mais par dessus tout, pour bien avoir conscience du fait que j'ai passé le cap des 35 ans, j'ai besoin de retenir à quatre mains la phrase que je m'apprête à dire et qui fait référence à ce qui était bien mieux par le passé...

Mais ici, oui, ici... dans cet espace à moi; j'ai le droit de le dire tout plein!!!!

Et lorsque j'en parle dans un billet, pensez-y! Ca fait peut-être 15 fois que j'empêche cette petite morale de matante de sortir de ma bouche!!!

Alors je vous en fais profiter!!! Bande de chanceux!!!!

lundi 12 mars 2007

Lettre à celle qui est loin

Je n'ai jamais vu l'appartement dans lequel tu habites, ni même ton immeuble... Je n'ai pu jeter un oeil à ton école, à cette prairie urbaine dans laquelle tu résides tout au loin, dans ce Québec que j'aime...

J'ai suivi ton adolescence de loin en loin, à travers nos coups de fil, tes visites annuelles... Tu me parles de tes amis, tu m'as présenté ton copain... Tu me mets au courant de tes projets d'avenir, de tes réussites scolaires, de tes engueulades avec profs et directeurs et de tes bons coups!!!

Bien que loin physiquement, tu es ici par le biais de photos que je contemple tous les jours; par tes frères et soeur qui parlent de toi ou se contentent de prononcer tant bien que mal ton nom en pointant ton image d'un petit doigt mouillé et collant.

Bon anniversaire, ma grande! Profites-en pour fêter!!! Et pense à ta vieille maman qui t'aime dans son petit village rabougri mais ensoleillé, au moins!!!

dimanche 11 mars 2007

Ségrégation

La vie est injuste...

Pourquoi les chiens ont-ils le droit de tirer la langue et pas nous???

Ca turlupine mon fils de trois ans...

samedi 10 mars 2007

Adorable peste!

A la naissance de cette petite fille, la sage-femme m'a dit: "Celle-là, vous allez l'entendre!" Elle avait effectivement une voix perçante pour un bébé naissant, mais ça ne me faisait pas particulièrement peur... Ma belle-soeur, ma belle-mère, mon beau-frère m'ont fait la même réflexion: "Elle, elle ne sera pas aussi calme que les précédents..."

Ma fille n'est pas une enfant comme les autres... Elle possède un organe vocal dont Bianca Castafiore pourrait être jalouse... C'est une sirène, une alarme; une de ces personnes dotées d'un porte-voix, d'un micro intégré...

Mes voisins ne m'en parlent pas, mais ils l'entendent sûrement... Et quand je sors avec elle je la protège de mon corps, au cas où une horde mécontente s'abattrait sur elle dans le seul but de l'exécuter au nom de leur colère, de leur nervosité depuis que ce petit monstre existe et vient rompre soudainement leur tranquillité de ces sons aigüs et déchirants à n'importe quelle heure du jour et de la nuit.

Vous qui n'en pouvez plus quand, pour la sixième fois de la journée, l'alarme d'une voiture anonyme se fait entendre parce qu'un brin d'herbe s'est posé dessus, imaginez mon impatience lorsque son hurlement désormais légendaire se fait entendre 15 fois par jour parce que je lui refuse la télé, un troisième biscuit; parce que son grand frère lui prend son jouet, parce qu'il s'assoit sur le divan alors qu'elle avait décidé qu'elle voulait y rester seule, parce que son père la met à table alors qu'elle avait décidé que ce serait moi, parce que je la mets à table alors qu'elle avait décidé que ce serait son père...

Pourtant, nous sommes des parents qui se tiennent à leurs dires, en général. Quand c'est non, c'est non! Et ce ne sont pas les hurlements qui nous font changer d'avis. Et on se dit qu'en tenant bon, elle arrêtera puisque ses efforts sont inutiles... Mais non! Elle aura bientôt trois ans et elle crie... Je la mets dans son lit en lui disant qu'elle en sortira quand elle aura terminé sa crise, mais elle continue assez longtemps... du plus fort qu'elle peut... et on a le choix entre la laisser crier ou lui donner ce qu'elle réclame pour qu'elle se taise enfin...

Chéri, je ne sais pas ce qu'on a pu faire... On est punis... Peut-être pour ce qu'on a fait dans une autre vie... On a dû être atroces...

Et on n'a pas fini de payer!!! Le tournant de l'adolescence, on va le sentir passer!!!

vendredi 9 mars 2007

Ombre et soleil - Ake EDWARDSON

Mon premier livre de Ake Edwardson qui, lui, n'en est pas à ses débuts! Le premier chapitre m'a paru un peu lent mais ça vaut la peine de continuer parce qu'on apprécie plus tard la façon dont l'intrigue se met en place.

Les histoires parrallèles des personnages gravitant autour d'un crime atroce sont intéressantes, parfois captivantes. Un inspecteur assurant son rôle de professionnel tout en ayant une vie personnelle un peu trop remplie; son père mourant d'un côté, sa femme enceinte de l'autre qui emménage chez lui...

 Une musique black metal canadienne servant de toile de fond à des scènes à peine compréhensibles; une lettre oubliée, des petites annonces douteuses, des couples terrorisés...

Une finale plutôt surprenante, un épilogue que j'ai apprécié.

Un très bon livre, quoi!

mardi 6 mars 2007

Va jouer dehors!!

Lorsque j'étais enfant, même à 5 ou 6 ans, je jouais dehors avec les enfants du quartier. Naturellement ma mère n'était jamais bien loin, mais elle ne passait pas non plus tout son temps accoudée à la fenêtre pour être bien certaine de ne pas perdre de vue sa précieuse progéniture. Quelques enfants du coin étaient moins bien vus parce qu'ils étaient encore dehors à 21 heures; mais la majorité y était lors des beaux après-midis d'été ou d'hiver... On jouait, quoi... comme des enfants! Et on habitait à Montréal durant plusieurs années sans que personne ne nous retienne prisonnier sous prétexte que c'était dangereux!!!
Les plus beaux moments de jeux de mon enfance sont ces après-midis à courir avec les petits voisins, à improviser des niaiseries en s'y croyant à fond... La statue, le monstre, les drapeaux... on donnait des noms à des jeux qu'on inventait ou qu'on adaptait au nombre ou aux objets disponibles...

Je suis dans une toute petite ville... Sans grande criminalité... J'ai un enfant de 9 ans. Pas 3 ans, pas 6 ans!!! 9 ans... Il n'y a personne de sa classe sur notre rue, mais il y en a qui habitent assez proche. Cependant, mon fils ne peut pas aller chercher untel pour lui demander s'il vient jouer dehors... Il faut qu'il l'appelle et l'invite chez lui! Donc, chez moi! Ce qui veut dire que je suis responsable de mon fils et de son copain, ainsi que de leur donner un goûter, etc. Je veux bien de temps en temps, quand il ne fait pas beau, qu'ils passent un après-midi à jouer à Yu-gi-oh ou à la Play Station... Mais quand il fait beau... Dewors!

Finalement, aucun des amis de mon grand ne peut sortir sans ses parents. Mon fils a la permission de sortir faire du vélo à l'intérieur d'un cadre géographique délimité par mon homme et moi. Mais les autres, non!

Les seuls de sa classe qui ont le droit de sortir sans leurs parents sont ceux qu'on entend encore au parc à 21 heures... et je ne tiens pas à ce qu'il aille les rejoindre...

Je sais bien qu'il y a des enfants qui se font enlever, que les gens ont peur... Moi aussi, j'ai peur, mais il me semble qu'il y a des limites. Il faut bien qu'ils vivent, ces enfants!!! Le mien a sa montre et doit se rapporter régulièrement. Je sais toujours avec qui il joue et à peu près où il est, il a un papier sur lui sur lequel sont inscrits son nom et ses coordonnées; je pense que le risque est calculé.

Et on se plaint aujourd'hui que les enfants sont inactifs... Ils ne sortent presque plus! S'ils passaient leurs après-midis dehors à jouer, à courir, à faire de la corde à sauter, etc., ils seraient en meilleure forme et plus minces...

Et on ne serait pas constamment en train de leur expliquer qu'il y a autre chose dans la vie que la Play (pleille) et la télévision!

Vive la césarienne!

Comme à mon arrivée en France je n'avais pu travailler, nous avons décidé que nous allions profiter de cette oisiveté forcée pour faire les enfants que nous désirions avoir ensemble. Sitôt dit, sitôt fait! Entre le sommeil et les nausées, les premiers mois se sont bien passés... Puis un jour, mon médecin m'a annoncé que le petit était en siège et que s'il ne se retournait pas je devrais subir une césarienne.

Cool, me dis-je! Ca va faire changement! Non, en fait, ça me faisait un peu peur et j'espérais qu'il se retournerait, mais bon... Il ne l'a pas fait! Et le médecin a essayé de le retourner lui-même, appuyant sur mon ventre, les yeux exorbités, le visage rouge et le souffle bruyant... J'exagère un peu, mais il forçait et ça faisait un mal de chien. Même qu'il a fini par abandonner.

J'ai donc eu ma césarienne! Et j'ai bien aimé ça! J'ai parlé du Québec à l'anesthésiste tout le long; et lui, il était payé pour trouver ça intéressant et il était bon, il réussissait à être convaincant! Il a appris plein de choses cette journée-là! On m'avait mis une petite télé à ma demande et j'ai pu me contempler béatement l'intérieur... Béatement entre deux diarrhées verbales, parce que j'avais tout d'un coup plein de choses à dire. La chirurgienne devait beaucoup aimer. Elle m'a dit bonjour à l'épicerie pendant quelques mois, preuve qu'elle se souvenait de moi... Mais était-ce un bon souvenir??? Toujours est-il qu'à un moment je vois une petite boule jaune et disgracieuse à l'intérieur de mon superbe ventre sanguinolent. "Ah ouache, c'est quoi?" "C'est du gras..." "Ah mais vous n'allez pas laisser ça là? Vous pourriez pas me l'enlever?" "Eh bien, ça coûte plus cher, ça... Bon d'accord!" Et elle m'enlève le 10 grammes environ de gras. La madame était contente!!!

Elle a enfoui ses mains dans mon ventre, a pris un pied, tiré et un petit bonhomme est venu; sans aucun effort de ma part. C'était génial! Je m'étais fait plein d'amis, comme ça! On aurait pu prendre un petit verre de champagne pendant que je me faisais recoudre!

J'ai passé huit jours à l'hôpital à lire, j'avais pas très mal! Et mon petit mari en prime qui venait m'aider à prendre ma douche parce qu'il ne fallait pas que je tombe! Je lui ai demandé s'il avait remarqué que j'avais perdu dix grammes, il a dit Non... C'est vrai que ça paraissait pas trop...

lundi 5 mars 2007

Il y a trop de fêtes!!!

Oh, la gaffe!!!

Hier, c'était la fête des grand-mères!!! Et j'ai oublié... Ou plutôt je n'y ai pas pensé, comme c'est relativement nouveau pour moi... Et puis en plus ça m'écoeure un peu, de fêter ça... Toujours des inventions pour faire vendre plus de fleurs, plus de chocolats... Pourquoi pas une fête des grand-pères??? Parce que ça rapporte moins?

Toujours est-il qu'hier soir, une mamie s'est couchée le coeur serré parce que ses petits-enfants n'étaient pas passés pour souligner cet événement; une petite fin du monde bien tristounette. Elle avait sûrement fait un effort de toilette, je suis même certaine qu'elle avait chantonné en s'habillant!

Je me suis reprise ce matin... Nous avons envahi son appartement pendant une heure, le temps du café et de foutre un peu le bordel dans son ménage, de crayonner dans ses livres d'images, de mettre nos chaussures sales sur son beau canapé de cuir... Je ne devrais peut-être pas m'inclure... Moi, j'ai rien fait à part boire mon café et tenter d'empêcher les pires catastrophes; genre grimper sur le lit de mamie avec les mains brunes et collantes, ou frictionner sa petite soeur à l'aide de la râpe à fromage trouvée dans les armoires de mamie...

Elle était toute heureuse quand on est partis!!! Vraiment, je ne comprends pas pourquoi elle n'accepte pas de nous les garder tous les trois pour qu'on puisse partir un week-end en couple!!!

Bretzels, poutine et légumes frais

Aujourd'hui lundi, jour de marché dans mon village! Il y a des mamies en vélo un peu partout, des paniers de paille, des cabas... Des maraîchers, des fromagers, des charcutiers... Des escrocs, des travailleurs; des rigolos, des râleurs...

De temps en temps, j'y vais; je participe à l'ambiance avec mes injonctions, mes mises en garde à la marmaille! Le cabas d'une main, le 3 ans de l'autre... Le plus grand pousse la poussette de la 2 ans... On y va! Toujours un bretzel frais et chaud, c'est la surprise de chaque fois... C'est plus trop une surprise, mais toujours très apprécié. Je passe ensuite aux légumes frais; et je termine par un poulet rôti à la broche.

On passe chercher des frites surgelées... En arrivant à la maison je prends délicatement un sachet de sauce sacrée qui vient de loin... Gruyère en petits cubes... Sauce... Poulet rôti... Frites à la friteuse...

On se croirait presque chez St-Hubert!!!

samedi 3 mars 2007

Ah, ces gosses...

Ce matin, ma petite dernière avait bobo... Où? Au coeur... Oui, le coeur, là, juste sous la nuque... Celui-là, oui... Et c'est pour ça qu'elle devait absolument regarder la télé au moins 10 minutes avant de manger ses tartines...

J'ai trouvé ça plein de logique...

Gentil Sarkozy

Comme presque tous les soirs, j'ai regardé - et non écouté - Le Grand Journal d'hier. A ma grande surprise, Nicolas Sarkozy y était, accompagné du même visage que d'habitude, de sa même maîtrise de soi et de son éternel optimisme du genre "comme la vie sera belle; comme vous serez heureux lorsque vous m'aurez élu". Il faut quand même lui donner ça qu'il arrive à faire tout passer à travers une seule et unique expression faciale.

Cependant, durant l'émission d'hier soir, il s'est passé quelque chose... Notre Nicolas national a étrenné une nouvelle expression. Il a eu l'air gentil, humain; l'air d'un homme comme les autres, ce qu'il ne peut être puisque chaque haussement de sourcil, chaque larme, sourire ou même pénétration doit être le fruit d'un calcul soigneusement effectué tuant dans l'oeuf toute velléité de spontanéité.

Et pourtant, hier soir, il rencontrait sur le plateau du Grand Journal des jeunes avec qui il avait parlementé un soir à Argenteuil; il avait essuyé courageusement quelques projectiles, s'était un peu caché et était sorti quand tout s'était calmé. Ces jeunes étaient arrivés avec un drapeau blanc, lui demandant de bien vouloir parlementer avec eux. Il avait accepté et ces ados?? sont devenus d'ardents défenseurs de la politique sarkozyenne... Ils ont fondé une association grâce au carnet d'adresses dont ce cher petit Nicoudlidou leur avait aimablement fait profiter.

Belle histoire à l'américaine... Pendant que Tarek parlait, Sarkozy le regardait. Il avait l'air ému, on aurait presque dit qu'il allait pleurer. Pendant un moment, j'ai cru voir de quoi il aurait l'air s'il était simplement un homme de son âge, dans sa famille, à gâter ses petits-enfants sans se demander qui va voter pour lui, comment faire pour attirer la sympathie, s'assurer des suffrages...

Mais je n'y arrive pas! Je ne peux croire à la sincérité de cette belle mise en scène! Comment calmer les problèmes des banlieues temporairement??? Au moins le temps que les élections se fassent? En aidant quelques-uns de ces jeunes, en s'assurant qu'une certaine propagande proviendra de l'intérieur même de ces banlieues et convaincra leur population. En passant pour un pauvre homme incompris mais tellement gentil, tellement humain... En se montrant sous un jour qui fait quasiment pardonner "racaille" ou "karcher".

La question est: Est-ce qu'il réussit vraiment à convaincre des gens à l'aide de ces témoignages rose nanane??? En tous cas pas moi! Et c'est vrai que quelque part il s'en fiche un peu puisque je ne vote pas... mais...

Je n'ai pas le droit de vote, mais j'ai le droit ou au moins le pouvoir d'influencer l'homme de ma vie qui, lui, est inscrit sur la liste des électeurs! Et je ne m'en priverai pas, na na na...

vendredi 2 mars 2007

Histoires de lits

La crise préalable à tous les dodos est terminée. J'ai fermé la porte de la chambre, laissant les deux plus jeunes de la famille à un sommeil bien mérité en ce début d'après-midi. Je soupire de soulagement... Un peu de repos, séance de blog, casse-tête ou cartes avec le grand... Et là... Qu'est-ce que j'entends? "ah ah ah ah waaah non! non! hi hi hi" Ca ressemble à ça et ça diffère peu d'un jour à l'autre.

Qui n'a pas fait ça??? Qui n'a pas bravé l'interdit en parlant à son voisin ou voisine de lit au début tout doucement, puis de plus en plus fort à mesure que son plaisir dépasse en intensité la crainte de se faire entendre? Puis le bruit de pas d'adulte s'approchant de la porte nous ramène à la réalité mais il est trop tard pour baisser le son; il faut affronter celui ou celle qui ouvre la porte et dit:"Je ne veux plus entendre un son! La prochaine fois c'est la fessée!"

J'ai été infirmière de nuit pendant 4 ans à Montréal dans une résidence pour personnes âgées et il y avait une dame qui me demandait:"Viens te coucher, on va s'conter des affaires!" Elle avait toute sa tête, mais elle avait eu une grosse famille et je pense qu'elle avait dû en vivre en masse des matins ou des soirées en gang dans le lit à profiter de la chaleur des autres en parlant de la pluie et du beau temps, des amours, des bonheurs et des regrets. Alors de temps en temps, quand j'avais moins à faire, j'allais la rejoindre et pendant 10 bonnes minutes on s'racontait nos vies. Dans le lit!

Alors je prends sur moi, j'attends qu'ils arrêtent par eux-mêmes... presque toujours...

jeudi 1 mars 2007

Blame Canada!

Je vois beaucoup d'articles de bloggeurs dans lesquels il est question de devenir canadien ou d'adopter la nationalité française. J'ai encore besoin de chialer un petit coup, parce que ça me révolte et que ça fait du bien!!!

Comme il y a bientôt 5 ans que je n'ai pas mis les pieds au Québec, je n'ai plus le droit de vote; en France non plus étant donné que je n'ai qu'une carte de séjour, pas la nationalité. Je ne suis donc plus vraiment citoyenne d'aucun pays, je suis presqu'une apatride politique!

Il y a deux ans, mon chum et moi avions pris la décision que puisque ça commençait à être évident que j'allais terminer mon existence en France, il faudrait peut-être que je pense à demander la citoyenneté. Le tribunal de Colmar me remet gentiment la liste des documents à fournir. Facile, ça fait des années que je vis dans les papiers, les démarches... Donc... Acte de naissance, passeport, oui... Attestation de casier judiciaire, ou je sais plus comment ça s'appelle, mais bon c'est nécessaire! Je me dis que c'est une petite formalité de rien du tout et j'appelle l'ambassade du Canada à Paris.

Eh bien non! Ce n'est pas simple du tout! Il faut impérativement que je me rende à Paris le mercredi entre 14 et 17 heures... Mais j'habite à l'autre bout du monde, et puis j'ai les enfants, et comment je vais faire pour prendre le train jusqu'à Paris avec ma bande et trouver l'ambassade et revenir... Et en plus je suis allée à Paris à l'âge de 13 ans, je ne me rappelle plus de rien, moi!!! Et c'est pour quoi faire, déjà?

C'est pour prendre mes empreintes digitales! Toutes!!! Et si je ne peux pas venir à Paris, je peux aller voir le commissariat ou la gendarmerie et leur demander, mais ils n'y sont pas tenus, naturellement!

Pas UN seul de ces sti de fonctionnaires n'a voulu me prendre mes empreintes digitales sans que j'aie commis un délit, et encore ils n'auraient pas accepté de les envoyer à l'ambassade; je me suis donc tenue tranquille. On a fait le commissariat et la gendarmerie de deux villes différentes; à chaque fois la personne qui nous recevait à la réception allait discuter 10 minutes avec quelqu'un d'autre de si ça se faisait ou pas, et finissait par nous expliquer que c'était impossible.

En désespoir de cause, j'ai appelé la sous-préfecture de mon patelin qui a gentiment accepté de me sauver la vie et m'a donné un rendez-vous. Je fus reçue par la femme de ménage. Je restai debout derrière le comptoir; elle me donna de l'encre et je devais moi-même appliquer mon doigt sur le tampon puis sur la feuille envoyée par l'ambassade; tout ça avec la petite en avant qui se débattait.

Résultat: j'ai quand même envoyé mon papier, après tout le mal que je m'étais donné, avec un chèque. On m'a renvoyé le papier, mais pas le chèque, en me disant que mes empreintes n'étaient pas lisibles.

Je ne comprends pas que dans un pays comme la France, dans lequel il y a quand même beaucoup de canadiens, il n'y ait pas de bureaux consulaires faisant ce genre de choses dans toutes les grandes villes. J'aurais pu aller à Strasbourg!!!

Je n'aurai pas ma nationalité, et franchement ça m'aurait peut-être aidée à me sentir française!!!

Maudit Canada!!! Maudites ambassades!

La peau du tambour - Arturo PEREZ-REVERTE

Un hacker pénètre dans l'ordinateur personnel du pape afin d'y laisser un texte dénonçant une église se débarrassant un peu trop aisément de ceux qui souhaitent sa destruction. Notre-Dame-des-Larmes, c'est son nom, abrite un vieux curé antipathique et revêche ainsi que la légende d'une jeune fille morte de n'avoir pu revoir son bien-aimé avant de perdre la raison. Elle est construite sur un terrain appartenant à une très vieille famille aristocratique désireuse de conserver cet endroit de culte édifié sur la crypte de leurs ancêtres.

Quand un prêtre-soldat du Vatican - un qui a du sang sur les mains, un qui s'occupe des basses besognes du pape, des missions souterraines - est envoyé pour identifier le hacker et mettre un terme à ses agissements, il se retrouve malgré lui pris par ce mélange de mystère, de violence et d'amour...

Un livre qu'on ne voudrait jamais finir... mais qu'on n'arrive pas non plus à laisser de côté. Des phrases pleines de sensibilité, de sensualité... Rien n'est laid, rien n'est beau; tout est humain.

Arturo Perez-Reverte a également écrit Club Dumas porté à l'écran par Roman Polanski sous le titre de The ninth gate (La neuvième porte) avec Johnny Depp; et Le tableau du maître flamand.

Tout comme La peau du tambour, ils nous enlèvent, nous passionnent jusqu'à la dernière page qu'on referme avec tristesse en se disant: "Déjà..."