mardi 11 novembre 2008

Le défi d'Alex

Ce texte est ma réponse à un défi lancé par mon cher et tendre m'invitant à faire un texte contenant les 49 mots en gras et composé de 491 mots au total.

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Le corps tout entier ragaillardi par une nuit de sommeil sur un matelas confortable suivie d’un petit-déjeuner dont l’unique note discordante était le manque de compagnie, je déambulais sur la plage lorsque j’aperçus… ton ami…
Tu as bien cru que tu avais attiré mon attention et que c’était toi que je zyeutais de la sorte, mais non… Je fixais du regard la fustanelle à trois dinars qu’il portait, lorsqu’il m’invita de sa voix grasseyante à venir vous rejoindre.
Puis je te vis… toi et ton monocle ridicule… tu me regardais et je me permis de jouer à la nénette séduite par l’irrésistible galant alors que tu n’étais pour moi que l’évocation baveuse de l’escargot même pas digne d’une bouffée de progestérone.
En léchant un cornet de glace, tu me racontas tes années d’errance, tes dérives sur un ancien terre-neuvier ne connaissant plus la pêche mais fendant les flots sans presque les toucher, tel un hollandais volant tu profanais des territoires inexplorés, nouvel apôtre d’un mysticisme changeant, évoluant de pays en contrée, de confiance en parade.
Je me tenais près de toi, cramponnée à ton bras droit (dextre, comme tu disais), et je te suivais en feignant d’être passionnée par ton verbiage égocentrique.
Le lendemain, je me suis extasiée devant le pauvre bouquet de chrysanthèmes morbides que tu m’as offert d’un air pompeux alors que j’aurais bien aimé rire en te montrant du doigt !!! Quel piètre amoureux faisais-tu ! J’avais hésité lorsque tu m’avais donné ton nom par l’interphone de ma demeure… mais n’avais pu résister à la perspective de m’amuser encore un peu!
Tu m’as raconté la prédiction funeste qu’une voyante t’avait faite. Ta première épouse mourrait d’une fracture de l’occiput qui lui serait fatale et à cause de cette fable qu’une femme stupide avait implanté dans ton minable cerveau, tu avais refusé de t’engager jusqu’à aujourd’hui.
Tu m’as expliqué que la galerie de ton bateau était waterproof puisque sinon elle risquait de pourrir, tu m’as raconté que ta mère avait un visage de lamproie et que ce zoomorphisme t’avait gâché la vie, tu m’as avoué avoir enterré un vrai renne avec une pelle métallique dont le manche t’avait blessé la main. Passionnant!!
Tellement que je me surpris à t’inviter à la cafétéria… et c’est en croquant érotiquement une asperge bien enrobée de mayonnaise que je pris la décision d’aller jusqu’au bout de mon désir avec toi…
Mon père, l’alchimiste, se faisait des saucisses sur un poêle au propane… Au signal, il monta le volume du morceau d’opéra qu’il était en train d’écouter… me permettant d’atteindre mon but… te fracasser l’occiput à grands coups de burin.
Avec de la suie, j’ai dessiné un trapèze sur ton dos… pour faire jaser les gens… ça ne voulait strictement rien dire mais j’aimais bien!!
Notre histoire était aussi contingente que ta vie… qui finit comme celle de ton inexistante épouse…
Le lendemain, les passants s’agglutinaient autour de ton cadavre… mais j’étais déjà loin!!

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