mardi 3 mai 2011

La croisade des enfants - Florina ILIS

Dans une Roumanie libérée du joug de Ceaucescu, des enfants partent en train vers une colonie de vacances, accompagnés de leurs professeurs. Subrepticement, un passager clandestin, enfant des rues, se joint à eux... au départ caché, espionnant... puis s'impose... et se met à donner des idées...

Et c'est là, au cours du voyage, que les enfants, encouragés par Calman le tsigane, décident de prendre le train, les uns dans le but de jouer à la guerre, à la révolte, comme leurs héros de films ou de télévision, et l'autre dans celui de revendiquer son droit à la dignité ainsi que de faire sortir sa petite soeur du foyer pour orphelins dans lequel elle grandit.

On enferme les professeurs, on fait des patrouilles, on prépare les revendications, les missions d'exploration, les tours de garde... l'organisation, un peu broche à foin, se fait avec les connaissances militaires d'enfants adeptes de jeux vidéos.

Cependant, la croisade des enfants prend des proportions imprévues et tourne au cauchemar avec l'arrivée d'armes et la venue d'enfants des rues désireux de soutenir ceux du train... mais plus durs, plus costauds, plus agressifs... et les accidents, les premiers blessés, ou morts... 

Les parents, les médias, les politiciens retiennent tous leur souffle dans l'attente de nouvelles du train dans lequel ils imaginent leurs enfants pris en otage d'un groupe terroriste islamiste désireux de punir la Roumanie de son penchant pour l'Amérique...

... et c'est petit à petit que tous laissent tomber, bouche bée, cette hypothèse et acceptent enfin la réalité: La croisade est réellement menée par des enfants... pour les enfants...et les revendications tombent à la pelle, allant de "Je veux la cape de Harry Potter", à "Je veux qu'on légalise l'adoption internationale afin que l'on me trouve une famille".

La croisade des enfants a des qualités indéniables et l'auteur y manie l'humour cynique, le drame et le suspense avec virtuosité. 

La critique de la politique roumaine, tout comme la gestion du nouveau régime, souvent mêlé à d'anciennes figures politiques du temps du dictateur, est savoureuse.

Tour à tour, l'action met en évidence tel ou tel personnage, parent, chef de gare... et à chaque fois vient donner du relief à tous ces morceaux venant composer cet immense puzzle.

Seul bémol... le bouquin n'est pas aisé à lire... 

J'y ai pris beaucoup de plaisir, certes, mais j'ai dû passer par-dessus d'indéniables longueurs et répétitions, des détours inutiles rendant la lecture parfois limite ennuyante...

De plus, la ponctuation est faite pour dérouter, les noms propre de marques publicitaires ne comportent pas de majuscules, et l'absence totale de point, mettant en évidence le désir de l'auteur de donner l'impression que tout se passe tellement vite, d'une traite... peut en venir à dérouter le lecteur occasionnel, tout comme l'absence de chapitre...

Je le conseille donc à ceux qui aiment lire au point de pouvoir s'adapter à des formes inattendues d'écriture.

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