Néron, le règne de l'antéchrist - Max GALLO

Néron, un nom, un visage qui a fait trembler les citoyens de Rome pendant plusieurs décennies; un homme dont la peur - justifiée - du complot a porté ses excès jusqu'à faire assassiner sa propre mère, son épouse et son petit frère de 14 ans... sans compter tous les notables dont il soupçonnait un manque d'ardeur à son endroit, où dont les possessions provoquaient son avidité et son désir de s'approprier, par une fausse délation de félonie, tout ce qui appartenait au traître que l'on avait soit contraint de s'ouvrir les veines, soit mis au supplice... dans l'arène ou à huis clos...

Néron, un amateur de tous les plaisirs, de tous les vices, chantait et déclamait sur scène, gagnait - naturellement - tous les concours contre de vrais artistes et faisait exécuter ou rouer de coups tout citoyen dont l'enthousiasme s'éteignait, tout juge qui ne lui aurait pas donné d'office la première place...

Néron, dont la démesure lui faisait épouser hommes et femmes, prendre et se faire prendre en public sans gêne et même avec le délice de provoquer ce dégoût que personne n'avait le droit de montrer, ne serait-ce que par un froncement de sourcil ou un regard furtif vers la sortie démontrant une hâte que tout soit terminé. Se vautrant dans le sang et la souffrance, admirant avec délectation des mères se faisant déchirer par des fauves avec leurs nouveaux-nés, Néron devenu fou ne se heurte qu'à ses propres abîmes...

Deuxième tome de l'histoire des Romains, Néron se lit bien, sans se lasser, sans cette complexité qui lasse parfois d'un trop important foisonnement de détails concernant noms et dates...


Tout comme avec Spartacus, je me suis replongée avec passion dans cette époque de folie meurtrière dont certains aspects ne peuvent que nous évoquer notre monde actuel, la consommation abusive, les plaisirs faciles et la soumission par l'angoisse de perdre ce que l'on a pu amasser.