Le valseur

Mercredi matin, je réessaie mes jeans... ceux-là même que je n'étais même pas capable d'enfiler au-delà de la mi-cuisse quand j'ai commencé mon régime...

A chaque semaine, je les ai essayés. 

Le jour où j'ai pu les monter jusqu'à la taille mais où je n'aurais même pas pu rêver de les attacher a été un peu comme une fête!!! 


- Alex, regarde, j'arrive à monter mes pantalons!!!!
- Bravo, mais c'est quoi cette chose immonde qui sort?
- Ah, pffff!!!! Vraiment, toi!!!

Et ce lundi... j'arrivais à tout fermer... Je boutonnais tout juste, et je devais forcer comme une malade pour y arriver. Je les ai donc virés et leur ai chuchoté un "à lundi prochain", la voix pleine d'un espoir tout de même respectable puisque assez réaliste.

Mais... c'est au moment où je remets, en retenant de chaudes larmes salées, mes immenses pantalons, ceux qui ne me font pas davantage mais dans le sens contraire, ceux qui me donnent l'impression d'enfiler un sac de pommes de terre...

Je mets ma ceinture et je serre... et tout ça fait des plis sur le devant avant de s'épanouir et de pocher... je ressemble à un clown désargenté, je suis informe, je me trouve horriblement moche...

Mercredi, donc... j'en ai marre!!!! Au diable la poche de patates!!!! Je me trouve devant un choix difficile...

Flotter dans des pantalons trop grands et ne même pas profiter, au visuel, de mes efforts, ou m'engoncer dans un jean trop petit, trop étroit mais qui ferme et bon... c'est le principal!!


Je commence par y insérer un pied... puis l'autre...


Je remonte le tout le long de mes superbes jambes... encore quelque peu adipeuses... puis à la taille... et je ferme en me rentrant le ventre, retenant ma respiration... j'ai l'air constipée mais amincie!!! Je suis fière!!!!


Mais... je m'asseois et bing!!!!!


Ah! catastrophe!!! Un épouvantable bourrelet, le genre tsunami, s'échappe de mon jean et, tel un ressort, vient percuter, puis soulever un pauvre chandail bien innocent...


Je remballe, replace... cherche un presse-bourrelet!!!!


Allez, on force!!!!!!!!!! Haaaaan!!!!


Voilà!!!! Que ne suis-je pas jolie!!!!!!!! Bon, si j'arrivais à respirer, ça irait tout de même mieux; parler, n'en parlons (!) même pas!!! 


Ouf, je vais m'asseoir... Et bing!!!! Idem, bourrelet a des velléités de liberté, il s'enfuit... et moi qui ne tiens pas à le rattraper, je me retrouve encore à le presser...


Ne pas m'asseoir... rester là, raide comme une barre de fer, souriante... et moulée!!!! Moulée à rendre une saucisse jalouse, pour ne pas dire un boudin, mais non, n'insistez pas, je ne le dirai pas!!!!!


Et mon bourrelet se calmera... je le sens, déjà, il se sent de trop... ce n'est plus qu'une question de temps...