samedi 30 avril 2011

Lettre à ma douce...

Quand tu étais adolescente, j'étais si loin que je croyais que la moindre ingérence de ma part se serait soldée par une réaction de rejet de la tienne, me disant que loin comme je l'étais j'étais gonflée de me mêler de ta vie... Du moins c'est ce que je croyais, par sentiment de culpabilité, je pense, et par désir de te rendre heureuse, ou plutôt de ne pas te dégoûter.


Il y a eu des moments où je n'ai pas eu des nouvelles de toi pendant longtemps... et où je me demandais si c'était parce que tu n'allais pas bien, ou parce que tu allais trop bien et que tu ne ressentais pas le besoin de m'en parler, ou parce que tu te détachais... j'extrapolais, j'angoissais, parfois, pendant des nuits et ce n'est qu'au bout de nombre de journées ou de semaines que je finissais par t'envoyer un message gentillet, pour ne pas te brusquer, te demandant des nouvelles...


Voir partir son adolescente de 13 ans, la voir quelques semaines par année jusqu'à 18 ans... puis passer 4 ans sans même pouvoir la serrer dans ses bras... 


... c'est dur... et il n'y a que celles qui l'ont vécu qui peuvent réellement comprendre ce que ça fait, de souffrir la perte de l'enfant tout en ne voulant pas l'étouffer sous notre douleur et notre besoin d'elle... 


Je t'ai vue de loin faire tes études, souffrir tes premières peines d'amour, tes amitiés heureusement fidèles, tes premiers emplois, ton premier appartement partagé avec l'homme de tes rêves de quelques mois que je n'aurai jamais connu... 


Ce matin, la conversation que nous avons eue me donne le sentiment que je peux enfin te dire toutes ces choses que je pense fortement... parce que je crois que tu as passé bien des étapes, seule ou pas, à vieillir, prendre de la maturité... et que tu as réfléchi...


Et quoiqu'il arrive, je t'aime... et les quelques jours que nous passerons ensemble bientôt nous permettront de nous dire bien des choses que nous ne pouvions ou ne sachions nous confier il y a quelques années.


Je n'en peux plus d'attendre de te voir, de le voir, de vous voir... J'ai envie de ça, de rattraper toutes ces années où je n'ai pu te serrer dans mes bras pour t'aimer ou te consoler, pour te raconter, pour t'écouter, pour simplement te sentir contre moi, comme nous avons fait, mère-fille fusionnelles que nous étions quand tu étais petite...

Et tout ce que je souhaite, c'est que Michael se sente bien avec nous, qu'il trouve du bonheur au sein de notre petite famille française...

Et si la séparation d'après ta visite te fait peur, dis-toi que ce sont ces moments de manque qui nous font grandir et réfléchir... et que ça nous motivera, toi comme moi, vous comme nous, à rechercher par la suite à se revoir le plus rapidement possible...


Allez, tu verras!!! On en profitera!!

Je t'aime!!!

7 commentaires:

  1. Je t'aime aussi maman! tres fort! Mais...appel moi, jai une bonne nouvelle :)

    Clo

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  2. Je tairai la bonne nouvelle... mais je suis heureuse!!!

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  3. Elle est très touchante cette lettre.
    C'est bien que tu puisses lui partager ces émotions.
    Bisous

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  4. Très belle lettre. L'important est de s'aimer même à distance.
    Vos retrouvailles d'ici quelques jours vont être magnifiques. Que du bonheur. :-)
    Bisous.

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  5. Line: Merci!! Oui, je trouve aussi que c'est bien!! Je ne pensais qu'à ça, hier...

    Coco: Oui, ça va être quelque chose!!! J'ai très, très hâte!!!!!

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  6. Très belle lettre ! Que d'émotions dans ces mots... Non, c'est vrai qu'on ne peut comprendre ce que tu as dû souffrir de ces années de séparation ! Je suis contente que tu la retrouves bientôt...

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  7. Merci Valérie!!! Difficile à comprendre, difficile à expliquer!!! Les mots sont insuffisants... Je veux surtout qu'elle comprenne, il y a un monde entre les choix que l'on fait à 13 ans et le ressenti qu'on en a à 21!!

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